Liberté : Qu'est-ce qui a motivé votre action aujourd'hui ? Tewfik Midoun : Je dois avouer que l'élément déclencheur de notre action, aujourd'hui, réside dans les déclarations provocatrices du ministre du Tourisme qui a dit dernièrement : "Ne comptez pas sur l'Etat algérien." C'est très grave de tenir de pareils propos. Nous avons longtemps attendu avant d'engager cette action, parce que nous avions formulé nos doléances à qui de droit et nous pensions vraiment qu'il y aurait du répondant. Vous avez répondu à l'invitation du SG du ministère du Tourisme pour entamer des pourparlers. Qu'en est-il sorti ? Beaucoup de frustrations. Je m'explique. D'abord, nous découvrons que les représentants syndicaux qui étaient directement en contact avec la tutelle ne nous ont pas fait part de tous les détails de ce qui a été entrepris et de ce qu'il en a résulté. Plus grave encore, il nous a été signifié clairement que le ministère n'a pas d'argent et que son budget est si insignifiant qu'il ne peut répondre à aucune revendication. En revanche, au cours de cette rencontre qui nous a réunis avec le SG, le chef de cabinet et les directeurs centraux, on nous a assurés que le ministère a bel et bien répondu aux sollicitations du Snav et de la Fédération (Fnat) concernant les besoins des agences sur la partie fiscale et parafiscale et l'octroi des crédits bonifiés. Des documents nous ont été montrés, ils étaient signés depuis les mois de juillet et août derniers. Ceux-ci ont été adressés au ministère du Travail et à celui des Finances avec une copie au chef du gouvernement. À ce jour, aucune décision effective n'a été prise, et ce, malgré la parution au Journal officiel de toutes les directives prises par la Présidence. Vous voulez dire que le ministère rejette la balle dans le camp des autres membres du gouvernement ? C'est tout à fait le cas. Ils nous ont également promis de faire part au ministre du Tourisme de nos doléances pour relancer le ministère des Finances et celui du Travail sur ce dossier. On s'est d'ailleurs donné une semaine pour faire le point avec le ministère qui a promis de nous associer à la prochaine réunion avec le ministère des Finances. Si aucune réponse favorable ne nous est donnée, dans les plus brefs délais, nous renouerons avec la protesta qui sera portée, la prochaine fois, devant les départements ministériels précités. Notre situation est catastrophique et notre secteur a été laminé. Il y a péril en la demeure et aucune tergiversation ne sera tolérée. Propos recueillis par : Nabila S.