La ferme agricole de Boudekhil, située à quelques bornes de Relizane-ville, est connue pour ses multiples exploitations agricoles, dont certaines datent de l'époque coloniale. De nombreux agriculteurs ont investi beaucoup d'argent pour développer leurs exploitations, mais l'unique piste qui sépare de quelques kilomètres la RN4 de leurs fermes est très dégradée. Des pneus à changer presque chaque mois. "Les autorités nous ont promis la lune et puis nous ont abandonnés, aucune promesse n'a été tenue en ce qui concerne la réhabilitation de ce tronçon", dénoncent-ils.Impossible de rouler à plus de 20 km/h, la route est trop mauvaise et les secousses pourraient abîmer le véhicule ainsi que la marchandise. Dès la nuit tombée, les générateurs d'électricité se mettent en marche, avec un bruit assourdissant. "L'Etat a promis de nous brancher l'électricité avant même notre venue. Il a tout fait pour nous convaincre avant de venir, mais rien n'est concrétisé", dénonce un jeune agriculteur. "C'est vrai, une grande ligne d'électricité a été installée à peine à deux kilomètres d'ici, cependant les services de l'APC et de la wilaya nous disent à chaque fois que l'appel d'offres est lancé, mais il n'y a jamais de suite. Cette zone agricole à elle seule peut ramener le taux de chômage dans la région à zéro. Nous avons besoin de commerciaux, d'ingénieurs, etc., car le métier d'agriculteur a évolué. Mais pour réussir, il faut nous assurer un minimum de moyens", poursuit-il. Les agriculteurs de cette exploitation sont capables de satisfaire la demande en fruits et légumes et pourraient même exporter leurs produits vers l'étranger, à condition que chacun (administration, agriculteurs...) fasse son travail.