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“La charte vise à consolider la dictature”
Ali Laskri, premier secrétaire du FFS, à Liberté
Publié dans Liberté le 09 - 10 - 2005

Pour le responsable du FFS, la paix et la réconciliation ne peuvent venir que de la démocratie et de l'affirmation de toutes les libertés. Et l'adoption de la charte ne vise qu'à “confirmer les équilibres du sérail”
Liberté : Quelle lecture faites-vous des résultats du référendum ?
Ali Laskri : C'est un résultat coutumier aux régimes despotiques qui croient pouvoir combler leur déficit de légitimité par la manipulation des règles du jeu démocratique, des résultats et qui réduisent les compétitions politiques à de simples calculs arithmétiques. Particulièrement pour cette fois, le référendum n'a de lien ni avec la paix ni avec la réconciliation nationale. Pour se mettre dans la posture de quelqu'un qui veut construire la paix, il faut s'élever au niveau de la politique, s'imprégner de la culture de la paix, de la non-violence et du respect de la dignité humaine.
C'est un référendum dont la finalité est de faire confirmer par la population, en usant de la triche, la corruption et la menace, les choix politiques désastreux et les équilibres internes au sérail. Dans ce théâtre électoral, le chef de l'Etat s'est comporté en chef de tribu dont les ambitions dépassent tout entendement.
Quel est l'impact d'une telle harwala sur la population et quelles perspectives nouvelles pour le pays ?
Les calculs du sérail dominent et la préparation du troisième mandat se profile à l'horizon.
Preuve en est la fédération des clientèles et de tous ceux qui ont la responsabilité de la sale guerre autour d'un chef d'Etat dont le programme est l'organisation de l'oubli, l'absolution du crime et l'institutionnalisation de la corruption.
Beaucoup étaient étonnés du taux de participation, d'autant que les comptes rendus de la presse ont relevé l'absence des jeunes électeurs lors de ce scrutin. Pensez-vous qu'il y a eu bourrage d'urnes ? Si tel est le cas, pour quels objectifs ?
Il y a eu fraude à l'échelle industrielle. Le carnaval du 29 septembre 2005 a laissé une impression de déjà vécu par une génération pendant la période coloniale et par d'autres générations depuis l'indépendance à nos jours. Effectivement, la presse nationale, et malgré toutes les pressions qu'elle subit, a relevé l'absence de la population et particulièrement la jeunesse lors de ce scrutin. La question qui se pose n'est pas seulement liée à la fraude, mais au degré de participation de la population à la décision politique.
Aujourd'hui, et devant l'absence des instruments démocratiques qui permettent le contrôle et la participation effective par la population de la gestion des affaires du pays, la fraude devient le moyen le plus indiqué pour le pouvoir de tenter de se fabriquer une légitimité. Je pense qu'il n'y a pas eu seulement bourrage d'urnes, une méthode révolue et dépassée par les techniques de fraude que le pouvoir n'a pas cessé de perfectionner.
Quand un gouvernement est dirigé par un fraudeur en chef et quand l'administration cesse d'être un service public et s'implique dans le vote en faveur du “oui” et quand, enfin, le chef de l'Etat se comporte en chef de tribu, c'est la fraude à l'échelle exponentielle.
L'objectif de toute cette entreprise de falsification et du détournement du suffrage universel est la consolidation de la dictature par les voies électorales. C'est la consécration du pouvoir absolu par la domination de la société.
La désaffection de l'électorat en Kabylie a été diversement appréciée. Zerhouni évoque des pressions sur les électeurs et l'éloignement… des villages. Selon lui, ce n'est pas à cause de l'appel au boycott des partis. Votre point de vue ?
Je m'abstiens de commenter les déclarations de ce ministre qui s'improvise en homme politique et qui gère les affaires du pays dans le même style que la gestion d'un centre pénitencier. S'il y a des pressions à relever, elles sont plutôt de nature à forcer les citoyens à voter sur la charte. Preuve en est l'interdit imposé au débat, la fermeture des espaces d'expression, l'implication et le parti pris flagrant et total de l'administration et des services de sécurité et, enfin, la machine de la fraude qui vient couronner toute la machine policière, le tout pour réaliser une telle absurdité politique.
Le taux de participation proclamé concernant la Kabylie est contestable et ne reflète aucunement la réalité. La population de Kabylie, comme partout ailleurs, a opposé un boycott massif que seuls les habitués des chiffres astronomiques ne veulent pas admettre. Même la Télévision algérienne a été contrainte de faire des montages de films d'archives pour accréditer la thèse officielle de participation massive au référendum.
L'appel au boycott a eu un impact certain, particulièrement en Kabylie, un des bastions du combat démocratique. Contrairement à l'argument de l'éloignement des villages qui est d'ordre géographique, le boycott de la “maskhara” du 29 septembre est une position politique de refus de l'impunité et une position de dénonciation d'une démarche visant l'absolution du crime et la falsification de l'histoire récente du pays. Le vrai message du boycott est le refus de la population de l'impunité accordée aux criminels de tous bords.
La France a salué ce qu'elle appelle “une élection démocratique”. Comment interprétez-vous cette position ? Et comment expliquez-vous la position plus nuancée des Américains ?
La France n'agit qu'en fonction de ses intérêts et se moque éperdument du sort des Algériens. Elle agit toujours en qualité de pays “colonisateur” et ne se soucie guère des droits de l'Homme en Algérie. En revanche, les Américains, bien qu'ils agissent également en fonction de leurs intérêts, ne restent pas moins réservés et vigilants sur les questions inhérentes aux libertés et aux droits de l'Homme.
Comment appréhendez-vous l'avenir à la lumière de cette charte qui donne désormais carte blanche au chef de l'Etat ?
Je pense que la charte a révélé au grand jour les alliances et les centres d'intérêt qui se combinent pour continuer à gérer le pays par la force et la corruption. Ce texte présenté par le régime n'a rien à voir avec la paix. C'est un acte de guerre qu'ils viennent de passer au nom de la paix. On peut résumer le texte : Algériens, taisez-vous, renoncez à réclamer vos droits et on vous assure un peu de sécurité. Pis, après ce plébiscite, toute réclamation pourrait être punie et réprimée. Dans tous les systèmes judiciaires, cela s'appelle du chantage. C'est pour cela que l'on doit être aujourd'hui aux côtés des familles des victimes des violences du pouvoir et des groupes islamistes armés. Nous ne cesserons pas de réclamer la vérité et la justice. La paix ne se construit pas sur des mensonges, ni sur des silences imposés.
Dans ce climat de contraintes policières et de menaces, le travail des hommes libres et des partis démocratiques consiste à œuvrer pour la réhabilitation du politique et à rétablir la consistance réelle des mots. La paix et la réconciliation nationale ne peuvent venir que de la démocratie, de l'affirmation des libertés, de toutes les libertés. Or, le régime n'en veut pas ; les libertés sont bafouées, la presse muselée, les syndicalistes libres réprimés … C'est une dictature médiévale, c'est l'ordre colonial qui est reproduit. Et cela n'a rien à voir avec la paix.
Le FFS va participer aux élections partielles. Comment se présente pour vous cette échéance ?
C'est une élection à travers laquelle le pouvoir croit achever les forces démocratiques dans cette région. Les évènements du Printemps noir ont été provoqués pour démanteler les structures autonomes de cette région et pour infliger une sanction sanglante à une population qui refuse d'abdiquer et qui refuse de vendre son âme au diable.
La destruction de la Kabylie combinée à une volonté d'imposition de structures archaïques et corruptibles a conduit le pouvoir à fomenter toute sortes de complots pour greffer à cette région une fausse représentation politique et sociale. À travers cette élection qui vient après la dissolution des assemblées élues, les autorités voudraient fédérer la mafia locale, les délégués chargés de missions et les délateurs traditionnels de la police politique pour en faire une base sociale du régime, et maniable en fonction des intérêts du sérail.
Notre participation aux élections locales partielles vise à faire barrage à la fausse représentation politique que le pouvoir tente d'imposer à cette région par la fraude, la corruption et le chantage.
Contrairement à ceux qui découvrent trois ans après que la participation est le moyen approprié pour faire barrage à la mafia locale et aux prédateurs, et qu'il faut assumer sa responsabilité devant l'histoire, la participation du FFS est la poursuite dans la cohérence du combat pour la réhabilitation du politique et la sauvegarde des acquis démocratiques.
K. K.


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