Ce collectif a procédé au classement des élèves handicapés par typologie de handicap avec le nom de leur professeur afin de leur assurer une formation ciblée. Ayant pour objectif de mutualiser les expériences, le savoir-faire et l'élaboration de positions communes pour mieux prendre en charge les enfants handicapés scolarisés tout en veillant à leur bonne insertion dans les établissements scolaires, le collectif Arab-Saâdaoui de Sétif multiplie depuis plusieurs mois les rencontres avec les différents intervenants. Après l'installation officielle du comité de concertation de la wilaya, élargi à d'autres organismes et directions, une rencontre a été tenue dernièrement à l'institut national de formation des fonctionnaires du secteur de l'éducation El-Khansa de Sétif. Ont pris part à ce conclave des inspecteurs du primaire et plusieurs experts dans le domaine du handicap et de l'inclusion. Il s'agit d'une opération de préparation pour lancer un grand cycle de formation destinée dans un premier temps aux professeurs du cycle primaire ayant dans leurs classes respectives des enfants handicapés. Une première du genre au niveau national. "Lors de cette rencontre avec des inspecteurs de l'enseignement primaire de la wilaya de Sétif, nous avons entamé l'opération de collecte d'informations concernant les enfants handicapés scolarisés à travers les 881 écoles primaires de la wilaya de Sétif. Nous avons enregistré 1200 enfants souffrant de différents handicaps. Nous avons procédé ensuite à leur classement par typologie de handicap avec le nom de leur professeur. Nous avons fait un travail de titan afin d'assurer un cycle de formation ciblée", s'est réjoui Mohamed Kentache, coach consultant en handicap et inclusion et membre du collectif Arab-Saâdaoui. "Le programme de formation spécialisée que nous allons incessamment arrêter concernera les différents intervenants dans l'opération d'enseignement, à savoir les professeurs en charge d'élèves handicapés, les directeurs des établissements et les inspecteurs des circonscriptions", a-t-il précisé, avant d'ajouter : "Nous avons aussi invité les responsables et médecins des unités de dépistage et de suivi (UDS) pour les associer à cette opération afin d'enrichir notre étude. Les facilitations que nous avons eues de la part du premier responsable de la direction de l'éducation ne font que nous encourager." Selon M. Kentache, les différents intervenants ont été très sensibles aux enjeux de la formation. "Il s'agit de lutter contre l'exclusion et la déperdition scolaire des élèves aux besoins éducatifs particuliers, de combattre les discriminations subies par les enfants handicapés dans les écoles, de renforcer les connaissances des éducateurs en matière de besoins de l'élève handicapé et, du coup, assurer un accompagnement de qualité sans discrimination et sur la base de l'égalité des chances prévue par la loi 08-04 du 23 janvier 2008 portant loi d'orientation sur l'éducation nationale. Notre premier objectif est de permettre l'accès des enfants handicapés à tous les niveaux de la scolarité afin de leur garantir une participation à la vie en société", a-t-il expliqué. Il a par ailleurs souligné que le projet de recherche intitulé "Lutter contre les stéréotypes négatifs et préjugés", porté par deux universités algériennes et deux autres européennes ainsi que la direction de l'éducation nationale et l'institut El-Khansa, sera mis en œuvre. S'agissant des formateurs, même si la liste n'est pas définitivement arrêtée, la désignation de quelques membres du collectif Arab-Saâdaoui présage de la bonne qualité de la formation des quelque 800 professeurs. Il s'agit du Pr Benarab en neuro-pédiatrie, Dr Bahlouli et Mme Hassam en psychologie et relations familiales, Mlle Mouafek en sociologie. Il est à souligner que Sétif est doyenne en matière de prise en charge des enfants handicapés en milieu scolaire. Une formation d'auxiliaire de vie scolaire a été dédiée, il y a quelques années, aux diplômés exerçant dans le cadre du dispositif appelé communément pré-emploi. Cependant, la précarité de leurs postes a compromis les résultats escomptés. L'augmentation du nombre d'enfants handicapés scolarisés au primaire, qui est passé de 165 élèves en 2010 à 1200 élèves en 2021, a encouragé le collectif à initier un nouveau projet.
