Lancés en 2007, ces logements ne sont toujours pas achevés, au grand dam des acquéreurs qui vivent un véritable calvaire. Les acquéreurs des 300 logements, vente sur plan, auprès de la coopérative immobilière Frères-Mebarki, à Ighil Anane, dans la daïra de Boghni, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ne sont pas au bout de leur peine, en raison des travaux qui sont en souffrance depuis onze ans. En effet, malgré la longue attente, aucun acquéreur n'a pris possession de son logement, et l'association des acquéreurs ne sait plus à quelle autorité s'adresser car toutes leurs démarches entreprises auprès des responsables concernés, notamment le ministère de l'Habitat et les autorités locales, ont été vaines. "Notre dernier cri de détresse s'adresse directement au président de la République et à son ministre de l'Habitat, car notre problème dépasse les autorités locales", a clamé l'un des membres de ladite association. Les acquéreurs, dont un bon nombre a versé la totalité du prix du logement, se disent exaspérés et surtout désespérés. Rencontrés sur place en train de préparer une action de protestation, les malheureux acquéreurs ont expliqué que leur calvaire perdure depuis l'année 2007. "Au départ, le promoteur avait promis que ce sont des logements LSP et que nous allions même bénéficier de l'aide de l'Etat à hauteur de 70 millions de centimes. Quelque temps après, il a changé de langage en nous annonçant que, finalement, ce sont des ventes sur plan. En dépit de cela, nous avions accepté parce que c'était une opportunité pour nous d'avoir un toit. Mais, au fil du temps, après avoir fait des crédits auprès des banques et versé tout notre argent, nous nous sommes rendu compte que c'était un leurre", a raconté l'un d'eux, en brandissant tout un dossier relatif à ce projet et les contrats individuels signés avec le promoteur. Et un autre de poursuivre : "Tant de promesses nous ont été données. L'entrepreneur avait fixé un délai de livraison pour 2017, mais aujourd'hui encore, le projet est toujours à la traîne. Seuls trente-six logements sont achevés à hauteur de 80%, sinon, pour les autres, ils sont à 50%, 60% ou 70%. Comme vous le constatez, les autres blocs ne viennent que de sortir de terre." "Je rembourse près de 3 000 DA à la Cnep pendant que je ne suis pas sûr d'habiter ce logement. Je suis à la retraite depuis plus de quatre ans. C'est toujours le flou pour nous. Certains souscripteurs ne sont plus de ce monde", a tonné un autre souscripteur. À noter que ces acquéreurs ont eu même des rencontres avec les ministres de l'Habitat qui se sont succédé à la tête de ce département, sans que rien ait été décidé à ce sujet. "Le fonds de garantie a même promis d'effectuer une sortie sur site. Mais rien", a lancé un autre acquéreur. "Nous avions eu une rencontre avec le chef de daïra en présence du promoteur. D'autres promesses nous ont été données. Cependant, rien n'a été fait depuis près de cinq mois. Dernièrement, le chef de daïra nous a répondu qu'il fallait voir le wali parce que la situation le dépassait", a signalé, au passage, un autre membre de l'association. Les acquéreurs interpellent le wali afin d'intervenir pour régler ce problème, car ils sont pertinemment convaincus que sans une pression sur l'entrepreneur, cette situation durerait encore des années et qu'ils n'habiteraient pas ces logements tant attendus. "Nous profitons pour interpeller de vive voix le ministre de l'Habitat actuel afin de prendre ce problème en charge car nous en avons ras-le-bol et nous craignons le pire. Nous exigeons une commission d'enquête sur place", ont-ils soutenu. À noter que ce projet n'est pas le seul à se retrouver dans cette situation dans la wilaya de Tizi Ouzou. De nombreux acquéreurs ayant acheté leur logement auprès du promoteur Hesnaoui à Tizi Ouzou sont dans la même situation de désarroi depuis 2005 et 2006, années du lancement de ces projets.