Dressant le bilan de la participation de son parti aux dernières élections législatives, mais aussi des résultats peu enviables qu'il a engrangés, Soufiane Djilali considère que "la défaite" de son parti "n'est pas le souci", mais il s'agit de l'échec du projet pour lequel Jil Jadid a décidé d'entrer en lice — réédification institutionnelle à travers les élections — dans une période marquée par un rejet massif du scrutin. "C'est la solution à la crise qui n'a pas pu atteindre les objectifs escomptés", a-t-il dit, estimant, dans ce sens, qu'il s'agit également de l'échec du projet présidentiel pour sortir de la crise que vit le pays. "Il ne peut y avoir d'Algérie nouvelle avec les anciennes figures du système", a lâché Soufiane Djilali, hier, lors d'un point de presse animé à Alger. Phrase lourde de sens compte tenu de l'engagement pris par le chef de l'Etat pour atteindre les objectifs espérés pour la feuille de route qu'il s'est tracée depuis son élection à la magistrature suprême. Comment se fait-il que ce sont les partis qui ont formé le système Bouteflika qui sortent victorieux des élections ? Le président de Jil Jadid ne perd pas de vue "la présence" des relais de ces formations au niveau local. Pour lui, "des cercles occultes sont entrés en lice pour influencer le cours des élections". Il a accusé, à ce propos, le recours à l'argent pour "corrompre" les électeurs et les amener à voter au profit de certaines listes. Toutefois, il considère que malgré cette "victoire", ces partis n'ont pas pu décrocher la timbale. Il a avoué que des partis n'ont eu que 5 à 7% des suffrages exprimés, ce qui ne pourra être "un score honorable" compte tenu du taux de rejet qui avoisine les 80%. "L'Anie n'a pas communiqué les chiffres obtenus par chaque parti", a-t-il révélé, accusant les démembrements locaux de l'Autorité d'organisation des élections de M. Charfi "d'avoir déserté le terrain" et "failli à leur mission". Sans donner plus de détails sur les griefs qu'il a retenus contre l'Anie, Soufiane Djilali a considéré que "les ratages" constatés sont dus, a-t-il dit, "au manque d'expérience". "La future Assemblée est dépourvue de légitimité", a-t-il répondu, estimant qu'il n'y avait pas de quotas au préalable. À propos du boycott de l'élection, il a souligné que "ceux qui ont poussé les électeurs à bouder les urnes sont en alliance objective avec ceux qui veulent le maintien de l'ancien système". Plus explicite, il a considéré qu'avec un taux plus élevé de participation, "le FLN n'aurait jamais raflé une centaine de sièges". Concernant le projet que Jil Jadid a défendu durant sa campagne, Soufiane Djilali a souligné que les militants "ont fait une des meilleures campagnes". Sans donner plus de détails. Interrogé sur sa probable entrée au gouvernement et la participation du parti aux prochaines élections locales, Soufiane Djilali exclut, du moins pour l'heure, l'intégration de l'Exécutif, considérant qu'il ne peut accepter de travailler avec une majorité dont il ne fait pas partie. Quant aux élections locales, il a souligné que le nouveau code électoral "rend les choses encore plus accrues", d'où "la difficulté de répondre aux exigences" dans cette période. Il a, par ailleurs, annoncé que son parti a déposé quatre recours au niveau de l'Anie.