Selon la DGSN, l'enquête "a révélé qu'un réseau criminel, classé comme une organisation terroriste, a été à l'origine du plan diabolique, selon les aveux mêmes de ses membres arrêtés". Deux jours après la première vague d'arrestations des personnes présumées impliquées dans l'assassinat du jeune Djamel Bensmaïl, la Direction générale de la Sûreté nationale a révélé hier avoir interpellé un autre groupe composé de 25 autres suspects liés au crime commis à Larbâa Nath Irathen. Dans un communiqué rendu public hier, la DGSN a affirmé que ses services ont réussi à mettre la main sur le téléphone de la victime qui contient des données "étonnantes". "Grâce à l'exploitation du téléphone portable de la victime, les enquêteurs ont découvert des informations étonnantes sur les causes réelles de l'assassinat du jeune Djamel Bensmaïl et qui seront révélées plus tard par la justice, compte tenu du secret de l'instruction", précise encore le communiqué de la DGSN. "Poursuivant l'enquête ouverte par la Direction générale de la Sûreté nationale dans l'affaire de l'assassinat du jeune Djamel Bensmaïl, mercredi dans la ville de Larbâa Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ses services compétents, en utilisant les technologies modernes, ont pu récupérer le téléphone portable appartenant à la victime", a indiqué la DGSN, avant d'ajouter : "Les services spécialisés de la Sûreté nationale ont réussi, en un temps record, à arrêter également 25 suspects restants, qui étaient en fuite dans plusieurs wilayas du pays dont deux arrêtés par les services de sécurité de la wilaya d'Oran, alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le territoire national", a indiqué la DGSN. Ces 61 suspects sont, selon la police, "impliqués à différents degrés dans l'homicide, l'immolation et la mutilation d'un cadavre, la destruction de biens et la violation d'un siège de police". Toujours selon le communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale, l'enquête "a également révélé qu'un réseau criminel, classé comme une organisation terroriste, a été à l'origine du plan diabolique, selon les aveux mêmes de ses membres arrêtés", sans préciser le nom de cette organisation terroriste. Aussi, durant la journée d'hier, la télévision publique a diffusé les "aveux" de quelques jeunes parmi les suspects arrêtés. Pour rappel, dimanche 15 août, le directeur de la Police judiciaire à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Mohamed Chakour, a livré, lors d'un point de presse animé à l'Ecole supérieure de police à Châteauneuf (Alger), les premiers éléments de l'enquête préliminaire menée, en faisant état de l'arrestation de 36 personnes dont 3 femmes suspectées d'être impliquées dans l'assassinat de Djamel Bensmaïl. "Les services de Sûreté nationale qui ont intensifié leurs investigations œuvrent à arrêter tous ceux qui ont pris part à ce crime odieux", a promis alors M. Chakour. Il faut dire que ces interpellations interviennent dans un contexte de vive tension. Le meurtre de Djamel Bensmaïl a provoqué un choc dans l'opinion allant jusqu'à pousser des internautes, à visage découvert, à verser dans une haine sans limite. Devenu incontrôlable, le discours haineux - à la limite du racisme - enflamme la Toile avec le risque de prendre une forme réelle. La violence virtuelle se banalise et crée de la tension. Pour y faire face et tenter de ramener tout le monde à la raison, des appels à la retenue se multiplient. Des universitaires, militants politiques, associatifs, des partis et autres organisations de la société civile s'efforcent à conjurer le diable qui se niche derrière les cagoulards des réseaux sociaux. Cette situation interpelle tout le monde. Plus que jamais, la bataille de la raison doit l'emporter.
