L'aéroport de Kaboul a été arrosé ce lundi avec cinq roquettes, la veille du départ des forces américaines. Des tirs revendiqués par l'organisation terroriste Etat islamique. Aucune victime n'a été enregistrée. Cinq roquettes ont été tirées tôt hier contre l'aéroport de Kaboul, la capitale de l'Afghanistan, où l'évacuation des troupes dirigées par les Etats-Unis est en cours, ont rapporté des médias. "Les roquettes attachées à une berline ont été tirées en direction de l'aéroport depuis la localité de Khair Khana Minia", selon des médias. Aucune victime n'a encore été signalée. Des médias ont cité un communiqué de la Maison- Blanche selon lequel le président américain Joe Biden a été informé de cette attaque et que les opérations à l'aéroport de Kaboul se sont poursuivies "sans interruption". Dimanche, six civils afghans, dont quatre enfants, ont été tués après qu'une roquette a été tirée vers l'aéroport de Kaboul, où les vols d'évacuation dirigés par les Etats-Unis se poursuivent. Il reste 300 Américains au plus à évacuer du pays, avait déclaré dimanche le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. "Nous travaillons sans relâche ces heures-ci et ces jours-ci pour les sortir de là", a-t-il dit sur la chaîne ABC, à 48 heures de la date butoir du retrait américain. Environ 114 400 personnes dont près de 5500 citoyens américains ont été évacuées d'Afghanistan par un gigantesque pont aérien depuis le 14 août, à la veille de la prise de Kaboul par les talibans. Par ailleurs, la Russie a appelé hier à débloquer les réserves monétaires de la Banque centrale afghane gelées aux Etats-Unis depuis que les talibans ont pris le contrôle du pays, sous peine de voir les trafics exploser. "Si nos collègues occidentaux s'inquiètent vraiment du sort du peuple afghan, il ne faut pas lui créer de problèmes supplémentaires en gelant les réserves d'or et de devises", a estimé à l'antenne de la chaîne Rossiya-24 l'émissaire du Kremlin pour l'Afghanistan, Zamir Kaboulov. Selon lui, il est urgent de "dégeler ces avoirs (...) pour soutenir le cours de la monnaie qui s'écroule". M. Kaboulov a en outre jugé que, sans ces réserves, le nouveau pouvoir afghan sera tenté de se tourner vers le "trafic d'opiacés illégaux" et "d'écouler sur le marché noir les armes" abandonnées par l'armée afghane et les Etats-Unis. Les réserves brutes de la Banque centrale afghane s'élevaient à 9,4 milliards de dollars fin avril, selon le Fonds monétaire international (FMI). La majorité de ces fonds sont détenus en dehors de l'Afghanistan. De son côté, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a plaidé lundi en faveur d'une aide financière aux pays limitrophes de l'Afghanistan qui risquent de devoir accueillir de très nombreux réfugiés fuyant les talibans. "En ce qui concerne les questions relatives à l'Afghanistan, nous devrons renforcer la coopération avec les pays limitrophes. Nous devons les aider face à la première vague de réfugiés", a déclaré M. Borrell dans une interview au quotidien italien Corriere della Sera. "Les Afghans qui fuient n'arrivent pas tout de suite à Rome, mais plus vraisemblablement à Tachkent. Les pays en première ligne doivent être aidés", a-t-il insisté