Les rares industriels qui ont tenté l'aventure de l'investissement dans cette zone d'activités, qui attend toujours sa viabilisation, ont fini par plier bagage. Créée en 1983, la zone d'activités de Drâa El-Mizan se retrouve, près de quarante ans après, dans un état d'abandon. D'une superficie de 57 ha, répartis en 35 lots, dont 13 ne sont pas encore affectés et deux non cessibles, cette zone située au lieudit Ihardywen ne ressemble plus, par son silence, qu'à un vaste cimetière. Les deux ou trois opérateurs qui s'y sont installés ont fini eux aussi par quitter les lieux faute de viabilisation. Elle est, en effet, dépourvue d'eau, d'électricité, de gaz naturel et de routes. Contre vents et marrées, les trois investisseurs en question avaient tenté leur expérience, en vain. Il s'agit d'un fabricant de tous types de papier, d'une limonaderie et d'un fabricant de matelas que les conditions ont fini par faire fuir. Lors d'une visite effectuée en 2018 par le wali de l'époque, des engagements ont été pris pour trouver une solution qui permettrait de donner un sang neuf à cette zone qui allait servir de fer de lance pour le développement local. Le wali en question avait même recommandé au maire de travailler en étroite collaboration avec l'organisme de gestion de ces zones en vue de récupérer tous les lots inexploités par leurs bénéficiaires et attribuer les treize autres aux potentiels investisseurs qui garantiront le lancement de leurs activités dans l'immédiat. Depuis, rien de concret n'a suivi. Lors d'une virée sur les lieux, le constat est des plus frappants : aucune opération n'est entreprise pour promouvoir cette zone. À en croire des sources au fait du dossier, même les expropriés ne sont toujours pas encore indemnisés. Le même constat caractérise également la zone industrielle prévue entre Draâ El-Mizan et Tizi Ghennif, sur une superficie de 48 ha – 27 ha relevant de Tizi Ghennif et 21 ha de Draâ El-Mizan. Localisée à proximité de l'itinéraire de la pénétrante vers l'autoroute Est-Ouest, inscrite en 2008 et approuvée en conseil des ministres en 2018, cette zone est toujours en stand-by. "Nous avons engagé un long processus pour le lancement de cette zone ô combien indispensable pour notre région. De nombreuses délégations se sont déplacées sur les lieux et ont fait le constat. Le problème de l'indemnisation des propriétaires terriens a été réglé. Mais pour le moment, aucune opération de viabilisation ou de délimitation de la zone n'est engagée. C'est uniquement de la poudre aux yeux", se désole un ex-élu à l'APW de Tizi Ouzou entre 2012 et 2017. Prévue initialement sur une superficie de 116 ha avant qu'elle ne soit réduite à 48 ha, cette zone industrielle qui devait constituer le nouveau poumon économique de la région sud de la wilaya n'est plus qu'une arlésienne. Même les actions menées par les maires de Draâ El-Mizan et de Tizi Ghennif, soutenus par la coordination des comités des villages des deux communes, pour lever toutes les entraves qui bloquent la concrétisation de cette zone, n'ont pas donné leurs fruits. Cependant, cette région continue d'enregistrer des niveaux de chômage inquiétants et d'un sous-développement asphyxiant, tant l'économie locale se réduit à quelques petites unités de transformation de plastique et quelques autres unités artisanales de poterie traditionnelle qui n'assurent que de très maigres revenus.