■ Des centaines de Libanais, dont plusieurs proches des victimes de l'explosion gigantesque au port de Beyrouth, ont manifesté hier devant le Palais de justice pour dénoncer les pressions politiques exercées sur l'enquête, suspendue une nouvelle fois. Lundi, le juge Tareq Bitar, chargé de l'enquête, a dû suspendre son investigation après une plainte déposée contre lui par un ex-ministre, soupçonné d'implication dans le drame et qui réclame le dessaisissement du juge. L'explosion survenue le 4 août 2020, et imputée de l'aveu même des autorités au stockage sans mesures de précaution depuis fin 2013 d'énormes quantités de nitrate d'ammonium, a fait au moins 214 morts, plus de 6500 blessés et dévasté des quartiers entiers de la capitale.