La semaine dernière, l'incidence était repartie à la hausse passant de 196 cas dimanche passé à 299 nouvelles contaminations vendredi. Le nombre de décès a, quant à lui, oscillé entre 4 et 10. Une situation qui nécessite davantage de vigilance et de prise de conscience des citoyens. Si les contacts à l'extérieur et le non-respect des gestes barrières sont établis depuis l'apparition de la pandémie comme étant les facteurs de propagation du virus, depuis quelques semaines, la hausse des contaminations est enregistrée essentiellement dans le milieu familial. C'est l'un des principaux constats fait par les spécialistes. "Cela fait quelques jours que nous enregistrons une hausse du nombre de personnes hospitalisées au niveau des différents services Covid-19 du CHU de Batna, ainsi que lors des consultations à domicile. La situation n'est, certes, pas alarmante, cependant, nous avons constaté une spécificité, à savoir la contagiosité intrafamiliale, ainsi que celle de tout l'entourage du patient non isolé, voire au sein de la même famille, qui est très importante. Cela est vraiment inquiétant et nécessite davantage de mesures de prévention pour éviter le pire." Pour le Pr Nora Righi, infectiologue exerçant au CHU de Batna, le port du masque, y compris à la maison, est une nécessité impérieuse pour éviter toute transmission au sein du foyer. Notre interlocutrice a, par ailleurs, tenu à souligner que cette situation vécue depuis quelques jours est le résultat d'un relâchement total et d'un laisser-aller qui pourraient conduire vers une quatrième vague dans trois à quatre semaines si l'on ne se ressaisit pas. La spécialiste a plaidé pour une double vaccination. "Certaines personnes présentant des symptômes dont la fièvre, la toux, la fatigue, les nausées..., croient ou veulent croire que ce n'est pas la Covid-19, mais une grippe saisonnière. Il y a, certes, une similitude entre les deux pathologies, cependant, il faut d'abord penser à la Covid-19, et il est conseillé de se faire dépister le plus tôt possible en s'isolant et en adoptant les gestes barrières dont le port de la bavette, la distanciation physique et le lavage fréquent des mains avec de l'eau et du savon et la désinfection avec du gel ou une solution hydroalcoolique", affirme, à Liberté, le Pr Righi pour qui la quatrième vague peut être évitée si l'on respecte les gestes barrières. Elle plaide, dans ce contexte, le recours à la vaccination massive si l'on veut retourner à la vie normale dans les plus brefs délais. Aussi, l'enjeu étant de limiter le plus possible la diffusion du virus pour éviter la saturation des structures hospitalières et l'épuisement des moyens humains et matériels disponibles, notamment au niveau des services de réanimation. "Il faut persuader la population de la nécessité de la double vaccination (vaccin anti-Covid-19 et vaccin anti-grippe saisonnière, ndlr). C'est la seule façon de nous prémunir d'une quatrième vague qui pourrait être virulente comme la précédente. En effet, l'avènement d'une possible quatrième vague et l'aplatissement de la courbe des contaminations est entre nos mains, car cela dépendra de notre prise de conscience. La vaccination nous évitera les formes graves de la maladie et, du coup, fera baisser significativement le nombre de décès des suites de la Covid-19", soutient l'ex-membre de la commission santé à l'Assemblée populaire nationale sortante, sans pour autant spécifier lequel des deux variants, à savoir le Delta qui a été très virulent lors de la dernière vague, ou l'Omicron qui semble se propager à une grande vitesse et qui sera en tête de course, car, pour elle, "les deux virus sont dangereux et nécessitent un déploiement des efforts et des moyens". Elle espère une prise de conscience dans les plus brefs délais, afin de sauver ce qui peut encore l'être. Rappelons que dans le cadre de la préparation du plan anti-quatrième vague, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Abderrahmane Benbouzid, avait déclaré qu'il était important de dédier des hôpitaux exclusivement à la prise en charge des patients Covid et de laisser les autres structures travailler normalement. Une option qui permettra sans nul doute de dégager certaines structures au niveau des grandes agglomérations, afin d'éviter la saturation des services dédiés à la Covid-19. S'agissant des capacités en matière de production d'oxygène, il est à noter que la plupart des hôpitaux ont été dotés de générateurs d'oxygène. Toutefois, certains connaisseurs estiment que la suffisance des quantités d'oxygène produites est tributaire de la virulence de la quatrième vague.