À l'occasion du nouvel an amazigh 2972, la population de la wilaya d'Aïn Témouchent n'a pas raté une si belle occasion pour célébrer l'événement, comme à l'accoutumée. Une façon de mettre en valeur le patrimoine culturel de cette région berbère et ses traditions dont se targue la famille témouchentoise. Cependant, force est de constater que, cette année, l'effervescence n'y est pas. Cette célébration a été quelque peu perturbée par une conjoncture économique défavorable pour les familles à faible revenu, en plus de la situation épidémiologique due à la hausse des contaminations par la Covid-19, ce qui a influé négativement sur les regroupements familiaux. Ces derniers jours les ménages ont eu du mal à faire plaisir à leur progéniture eu égard à la cherté des marchandises proposées par les commerçants qui se sont convertis, pour la circonstance, dans la vente de fruits secs (noix, raisins secs, figues sèches, cacahuètes, dattes, etc.) à des prix qui dépassent l'entendement. Certaines familles se sont contentées du minimum pour préparer le "cherchem", le plat traditionnel de Yennayer, histoire de marquer l'événement et surtout de ne pas frustrer leurs enfants. Cependant, Yennayer est célébré depuis hier et pour trois jours durant à l'Office de gestion et d'exploitation du patrimoine national protégé (OGEBC) de la wilaya et à la maison de la culture Aïssa-Messaoudi d'Aïn Témouchent. Des expositions qui racontent l'histoire de Siga, capitale de la Numidie Ouest et royaume de Syphax. Toute la région d'Aïn Témouchent a célébré, hier, cet événement avec le fait que l'identité amazighe est partie prenante de l'identité nationale. L'OGEBC a tracé un programme culturel qui a débuté hier avec l'organisation d'une exposition de produits traditionnels dans la grande salle avec la participation de nombreux exposants et des associations culturelles et artisanales et des troupes folkloriques aussi bien celles de la wilaya hôte que celles venues d'autres wilayas. Le programme prévoit en outre une exposition des différents plats traditionnels de l'art culinaire spécial Yennayer (cherchem, couscous, rogag, trida...), vêtements traditionnels, bijoux et ornements amazighs qui reflètent les origines, l'authenticité et la noblesse de la région, symboliques de son histoire ancienne. Sur cet événement annuel, Mekkaoui Mohamed Amine, directeur de la Maison de la culture d'Aïn Témouchent, a indiqué qu'à l'instar d'autres institutions du pays, la Maison de la culture a organisé des festivités à cette occasion du 10 au 12 janvier 2022. "Elles étaient diversifiées entre activités de mémoire, activités culturelles et expositions. Ce genre de festivités est devenu une tradition dans la wilaya d'Aïn Témouchent". Le programme concocté pour la circonstance est le premier programme promotionnel de cette nouvelle année qui est la célébration de la fête ancestrale. "L'objectif de cette manifestation culturelle est de mettre en valeur les traditions du peuple algérien en général et celles de la région témouchentoise en particulier, et ce, pour perpétuer cette tradition ancestrale. Nous souhaitons que cette année amazighe soit porteuse de bonheur et de bienfaits pour la nation", a ajouté M. Mekkaoui. Cette célébration a été marquée par la présence de M'hamed Moumène, wali d'Aïn Témouchent, à l'OGEBC de la wilaya.
