Alors que Tahlyat Myah El-Magtaâ (TMM) avait pour ambition de porter la production de la Station de dessalement d'El-Magtaâ (Sdem) à son maximum, soit 500 000 m3/jour, en mai 2024, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, vient de mettre un coup de pression sur TMM en déclarant, jeudi lors d'une visite à Oran, que les délais devaient être écourtés pour que l'objectif soit atteint l'année prochaine. Estimant que la population ne devait pas être pénalisée davantage, le ministre a affirmé que les ingénieurs d'Algerian Energy Company (AEC) pouvaient relever ce défi de taille afin que la sécurité hydrique de la wilaya d'Oran soit assurée avant 2024. Le projet de réhabilitation de la station de dessalement de l'eau de mer d'El-Magtaâ se décline en deux phases. La première consiste en l'augmentation du volume de production d'eau dessalée de 220 000m3/j actuellement à 370 000 m3/j avant mai 2022 ; la seconde vise à atteindre 500 000 m3/j (la capacité maximale de production de la station) avant mai 2024. Pour amener la Sdem à, enfin, atteindre sa pleine capacité de production, TMM avait signé, en novembre dernier, un contrat de prestation d'étude, de conseil et de suivi des ingénieries pour la réhabilitation de la station avec le groupement international libanais Dar El-Handasa. Le contrat stipule, notamment, que Dar El-Handasa, qui a été retenu suite à un appel d'offres national et international, dispose de sept mois pour un diagnostic qui permettrait d'établir un cahier des charges pour la réhabilitation de la station de dessalement. Lors de la signature du contrat, la direction générale de TMM avait estimé à 30 mois le délai nécessaire à l'étude, le suivi et la réhabilitation de l'usine pour un montant de 2,4 millions d'euros. Il est utile de rappeler que cette méga-infrastructure n'a jamais fonctionné à plein régime depuis son inauguration, en 2016. Pis encore, les pannes se sont multipliées quelques années plus tard et les installations ont été touchées par toutes sortes d'avaries, laissant entrevoir un scandale financier qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Confié à Hyflux — un groupe singapourien spécialisé dans le dessalement par osmose inverse — le projet a englouti près de 500 millions de dollars (422 millions investis par la partie algérienne et 69 millions par le partenaire singapourien chargé de la construction et de l'exploitation de l'usine). Signé en 2008 entre AEC, à l'époque filiale de Sonatrach, Sonelgaz et Hyflux en présence de Chakib Khelil, le contrat prévoyait que l'usine serait opérationnelle en 2011 et produirait 500 000 m3/j avec un seuil minimum de 98%. Non seulement l'usine ne sera pas livrée dans les délais, mais elle n'atteindra jamais les objectifs fixés. Au cours d'une réunion tenue au siège de la wilaya d'Oran, jeudi passé, Mohamed Arkab a indiqué que les programmes d'alimentation en électricité et en gaz ont tous été achevés à Oran, qui dispose actuellement d'une réserve en électricité de 68%. Il a estimé qu'une telle réserve devrait être exploitée dans l'industrie, notamment par la création de nouvelles zones d'activité. Dans son intervention, le directeur général de Sonelgaz, Mourad Adjal — qui a souhaité l'augmentation de la production électrique nationale destinée à l'industrie de 19% actuellement à 40% — a indiqué que la wilaya d'Oran est dotée de cinq centrales électriques pour une puissance totale de 1 208 mégawatts, alors que la réserve est estimée à 2 175 MW. Pour les prochains Jeux méditerranéens, un programme spécial a été élaboré, qui comporte l'installation de cinq postes électriques principaux de 7,7 MW pour alimenter les infrastructures sportives devant accueillir les Jeux, l'alimentation en électricité de toutes les autres salles de sports ainsi que les 221 structures hôtelières d'accueil des sportifs. Une délégation ministérielle composée du ministre de l'Energie, du ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, de la ministre de l'Environnement, Samia Moualfi, du secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Abdellah Mendji et du P-DG de Sonelgaz, Mourad Adjal, s'est rendue jeudi à Oran pour une visite de travail qui l'a conduite à la station de dessalement de l'eau de mer d'El-Magtaâ, mais aussi au complexe olympique pour s'enquérir de l'état d'avancement des préparatifs des JMO-2022.
