Les actions détenues par le Hollandais Veon dans Omnium Télécom Algérie (OTA), propriétaire de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy semblent susciter l'intérêt de groupes d'affaires étrangers souhaitant investir dans la téléphonie mobile en Algérie. Après l'opérateur China Mobile qui a offert, début février, de racheter les 49% du capital de l'entreprise détenus par les Néerlandais, des hommes d'affaires de pays du Golfe ont manifesté leur désir d'acquérir les parts de Veon. C'est, en tout cas, ce que le site "inter-lignes.com" a rapporté hier en citant une correspondance adressée le 9 février au Premier ministre Aïmene Benabderrahmane par le Gulf Research Center (GRC), un think tank saoudien représentant dudit groupe d'investisseurs. Dans la lettre d'intention, Abdulaziz Ben Athmane Ben Sager, président (GRC) explique qu'outre le rachat des actifs que Veon souhaiterait vendre, ses clients — dont l'identité n'a pas été dévoilée — sont également disposés à acquérir 10% des parts d'OTA détenus par l'Etat algérien à travers le Fonds national d'investissements (FNI). Une fois la valeur des actions de l'opérateur étranger fixée, Abdulaziz Ben Athmane Ben Sager propose l'établissement d'"une garantie bancaire de 8 à 10 ans pour la totalité du prix de vente vers une banque algérienne locale. Ces fonds seront crédités en monnaie locale et transférés vers une banque locale algérienne en dollars américains ou en euros au profit de la partie étrangère". Cette offre, en provenance du Moyen-Orient, intervient alors que des Chinois ont déjà transmis une proposition d'achat aux services du Premier ministre algérien. Selon le site Maghreb Emergent, il s'agit de China Mobile, opérateur de téléphonie mobile dont le nombre d'abonnés approche les 950 millions d'abonnés. Pour le moment, cependant, la cession des actions de Veon ne peut s'opérer sans que leur valeur financière ait été déterminée. Or, depuis l'été 2021, l'entreprise hollandaise et le Fonds national d'investissement ne sont pas parvenus à s'entendre sur le prix de la transaction et ont dû recourir à une banque d'affaires pour déterminer un prix de cession incontestable, explique Maghreb Emergent. Par ailleurs, seul l'Etat algérien est habilité à reprendre les parts de Veon conformément à une clause contractuelle remontant à 2014, année du rachat par le FNI de 51% du capital de Djezzy auprès de Vimpelcom, ancêtre de Veon. Autrement dit, les parties intéressées par les actions de Veon devront attendre qu'elles soient d'abord rachetées par le FNI. Dans une déclaration à Liberté au lendemain de l'annonce de la décision de Veon de ne se retirer qu'"en tant que direction, nous restons pleinement engagés pour assurer la continuité du business afin de poursuivre le développement digital de l'entreprise et améliorer la qualité de service pour nos clients qui demeurent au cœur de la stratégie de l'entreprise". Selon le dernier rapport de l'Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE), Djezzy comptait, au 3e trimestre de 2021, 14,34 millions d'abonnés aux réseaux GSM (3G et 4G) derrière Mobilis avec 19,97 millions mais devançant Ooredoo avec ses 12,47 millions.
