L'Egypte, pays hôte de la CAN, a effectué, vendredi soir au Cairo Stadium, des débuts en fanfare face à une bien fiable formation libyenne qui aura finalement déçu tout le monde. Un 3-0 net et sans bavure aura mis fin aux illusions du voisin d'à-côté, surtout lorsqu'on sait qu'il aura davantage à faire face à la Côte d'Ivoire et au Maroc. C'est surtout une démonstration de force des Egyptiens qui se devaient d'entrer dans le vif du sujet dans les meilleures conditions avant de recevoir, coup sur coup, deux sérieux clients, en l'occurrence la Côte d'Ivoire et le Maroc. Les éléments de Shahata, très critiqué ici en Egypte, a fait taire, un tant soit peu, les attaques acerbes de la presse pour s'offrir un sursis jusqu'au prochain choc. Il est vrai que les choses sérieuses pour les Pharaons commenceront lors de la prochaine journée, prévue mardi, contre les Lions de l'Atlas. C'est, du reste, l'avis de l'un des héros de la soirée qui a déclaré, à la fin du match, que c'est là “une belle victoire avec, en prime, un net ascendant psychologique important dans ce genre de compétition mais, dit-il, il faut surtout ne pas s'enflammer suite à ce résultat. Il faut savoir savourer cette performance mais il faut aussi se dire que le plus dur reste à faire”. L'attaquant de Tottenham, connu surtout pour son tempérament de braise, fait surtout allusion aux capacités limitées des visiteurs qui n'ont rien fait pour contrer la furia égyptienne. Mido ajoute, à ce titre, que “les choses vont se corser contre le Maroc et la Côte d'Ivoire qui renferment des joueurs d'expérience et qui pratiquent un football relevé”. Pour cet attaquant impressionnant de 22 ans, “l'Egypte a les moyens de faire quelque chose dans cette CAN”. Cette appréhension est tout aussi perceptible chez la population cairote qui estime dans sa majorité que le “niveau de jeu de la sélection nationale n'est pas encore à la hauteur d'un prétendant au titre”. Salah, comptable, est carrément pessimiste : “Franchement, je ne pense pas que l'Egypte a les moyens de jouer le titre africain. En dépit de la large victoire contre la Libye qui était carrément faible, nous avons constaté des défaillances dans la cohésion du jeu et nous n'avons marqué aucun but suite à une action préparée. Les trois buts sont venus consécutivement à des balles arrêtées”, analyse-t-il. Puis il enchaîne : “C'est bien, là nous avons fêté la victoire mais je crains que cela ne dure pas.” Son ami Sobhi se veut plus rassurant. “Les matches de préparation peuvent constituer une fausse piste. Je suis sûr qu'à l'heure de vérité, nous jouerons mieux, même si je pense aussi que nous traînons des tares, comme le manque d'efficacité en attaque et le déficit de percussion dans le jeu”, souligne-t-il. Réponse donc mardi pour le premier vrai test devant le Maroc. S. B.