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“Il faut des sanctions internationales contre le Maroc”
MOHAMED ABDELAZIZ, PRESIDENT DE LA RASD, À PARTIR DE MADRID
Publié dans Liberté le 23 - 04 - 2006

Le chef du Front Polisario, exprimant le ras-le-bol du peuple sahraoui, a prévenu que si le statu quo ambiant au goût de “realpolitik” perdurait, il y aurait un risque sérieux de retour à la situation d'avant le cessez-le-feu.
Lorsque le président sahraoui Mohamed Abdelaziz pénètre dans cette salle de conférences madrilène, il est reçu en vrai leader, avec une salve d'applaudissements. C'était ce vendredi soir, à l'occasion d'une conférence internationale sur le Sahara Occidental. Conférence qui a coïncidé, rappelle-t-on, avec la remise par Kofi Annan de son rapport sur la situation au Sahara Occidental au Conseil de sécurité.
Plusieurs ONG espagnoles de solidarité avec le peuple sahraoui ont pris part à cette conférence qui s'est tenue dans le Centre des lettres et des arts au cœur de la capitale espagnole. Réagissant à chaud au rapport Annan, le président sahraoui déclarera : “Concernant le diagnostic que ce rapport établit, il faut reconnaître qu'il a bien présenté les choses. Il a exprimé les préoccupations des Nations unies en ce qui concerne la situation des droits de l'Homme au Sahara Occidental. Il a souligné le fait que le problème sahraoui est un problème de décolonisation qui doit trouver sa solution à travers le respect du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Il a souligné le fait que le Maroc a fait échouer tous les plans de paix élaborés jusqu'à présent, notamment la résolution 1495 du Conseil de sécurité, autrement dit le Plan Baker. Mais quand il est arrivé aux recommandations, il n'a pas fait la bonne prescription. Il aurait dû appeler le Conseil de sécurité pour décider des sanctions fermes contre le gouvernement marocain jusqu'à ce qu'il accepte le principe du référendum d'autodétermination au Sahara Occidental.”
Ainsi, le président de la RASD ne dédaignera pas la tribune qui lui est offerte pour commenter l'actualité. Alternant langage diplomatique et rhétorique de guerre, il soulignera que “depuis le 21 mai 2005, les territoires sahraouis sous occupation marocaine connaissent une répression féroce et des violations flagrantes des droits de l'Homme”. Rétorquant à l'ennemi intime, le Maroc, et son plan d'autonomie, le chef charismatique du Front Polisario récusera ce projet avec véhémence : “Je le dirai depuis cette ville qui a vu signer les accords de Madrid (de 1975) : toute tentative marocaine de passer outre le référendum d'autodétermination est vouée à l'échec.” En réponse à Kofi Annan qui, dans son rapport, insiste sur la nécessité d'amener les deux parties à la table des négociations, Mohamed Abdelaziz clarifiera la position du Front Polisario sur ce point en des termes qui ne laissent pas de place à l'ambiguïté : “Le principe des négociations en lui-même est un principe louable auquel nous sommes profondément attachés. Mais les négociations sur une question de décolonisation ne peuvent s'inscrire que dans le cadre de la légalité internationale.” Un peu plus loin, il précisera à propos de l'impasse du dialogue maroco-sahraoui : “Nous avons toujours été des gens de dialogue. Mais il faut amener le Maroc à respecter ses engagements dans le cadre de la légalité internationale.”
Puis, usant d'un ton menaçant, il préviendra d'un embrasement généralisé si le statu quo ambiant sur fond de “realpolitik” perdurait : “Loin d'assurer la stabilité du palais, la persistance dans ces exactions va conduire à une nouvelle explosion de la situation. Et cette fois-ci, le soulèvement risque d'être autrement plus puissant et plus préjudiciable pour le royaume marocain aussi bien que pour l'ensemble de la région.” Pour les observateurs présents à cette conférence, ce ton de Mohamed Abdelaziz est assez nouveau dans la mesure où il traduit le ras-le-bol des populations sahraouies dans les territoires occupés aussi bien que dans les “moukhayamate”. En d'autres termes, c'est, ou le référendum d'autodétermination est appliqué avec un calendrier bien précis à la clé, ou le retour à la situation d'avant le cessez-le-feu. Invité à clarifier son propos lors d'une conférence de presse qu'il a animée peu de temps après son discours, le président sahraoui abondera dans le même sens : “Le peuple sahraoui refusera le statu quo, et s'il se trouve en situation de légitime défense, il se défendra comme il s'est défendu depuis 1975. Si cela doit conduire à une guerre, eh bien, qu'à cela ne tienne ! C'est une guerre dont nul ne peut prévoir ni l'étendue, ni la durée, ni les dégâts. Le peuple sahraoui éprouve une profonde frustration après 15 ans de tractations infructueuses. Mais jusqu'à présent, la réaction du peuple sahraoui s'est faite d'une façon pacifique. Seulement, il sera de plus en plus difficile de contrôler les réactions des citoyens sahraouis réprimés à l'avenir.”
Les ONG et autres mouvements de solidarité présents dans la salle (majoritairement ibériques) ont tous exprimé leur attachement au principe d'un nécessaire retour au cadre onusien, autrement dit le référendum d'autodétermination plutôt que l'autonomie.
Une position qui traduit un décalage sidérant entre la société civile espagnole et le gouvernement Zapatero. “Le gouvernement Zapatero est le plus pro-marocain depuis 30 ans. Je pense qu'il y a un très puissant lobby marocain en Espagne”, estime Carlos Ruiz Miguel, universitaire espagnol, éditeur du bulletin en ligne Sahara-Info. Pour ce constitutionnaliste militant, “depuis que l'Espagne s'est approchée de la position française, il ne reste plus à la cause sahraouie qu'à compter sur des forces régionales comme l'Algérie, la Mauritanie ou l'Afrique du Sud” pour faire du contre lobbying dans la région.
Pour sa part, Carmelo Ramirez, président de la Fédération des institutions de solidarité avec le peuple sahraoui (Fedissah), un des organisateurs de cette conférence, quelle que soit la résolution que pourrait voter le Conseil de sécurité la semaine prochaine, elle n'a aucune signification tant que le Maroc ne la respectait pas : “Il est impératif, dit-il, d'exiger du Maroc de respecter scrupuleusement les résolutions des Nations unies. Laisser le Maroc fuir ses responsabilités constituerait un précédent grave pour les Nations unies.” Jose Taboada Valdes, président de la Coordination des associations de soutien au peuple sahraoui (CEAS-Sahara), autre “sponsor politique” de cette rencontre, met, quant à lui, l'accent sur la nécessité d'amener l'Espagne à “rectifier sa position vis-à-vis du peuple sahraoui” et qu'“elle lève le doute sur cette question pendante”. Enfin, l'Algérie a manifesté sa présence dans cette rencontre par la voix de l'infatigable Mahraz Lamari, président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui. “Dans quelques jours, dira-t-il, le Conseil de sécurité de l'ONU examinera le rapport que M. Kofi Annan vient de lui soumettre. En cette étape cruciale où l'ONU doit se prononcer sur le destin du peuple sahraoui, le Conseil de sécurité de l'ONU ne peut se départir de son attachement à la légalité internationale ni de sa conviction que le règlement du conflit ne peut se concevoir dans un cadre autre que celui du droit, car c'est un problème de décolonisation qui est et demeure du strict ressort de l'ONU”.
M. B.


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