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Les figures du syndicalisme autonome
Publié dans Liberté le 30 - 04 - 2006


Redouane Osmane du Cla : Un parcours de militant
Il passe son temps à traîner à longueur de journée, son sac à dos à moitié ouvert et rempli de paperasse. Âgé de 53 ans, Redouane Osmane, enfant de Bab El-Oued, a toujours son pli de journaux à la main. Taille moyenne, cheveux poivre et sel, cet animateur du Conseil des lycées d'Alger (CLA), issu d'une famille nombreuse et modeste, est professeur de français au lycée Emir-Abdelkader de Bab El-Oued. De père ouvrier à l'usine de tabac de l'ex-Bastos et de mère couturière, Osmane n'a jamais oublié ses origines d'enfant d'une catégorie sociale qui s'est souvent battue pour sa survie. Dès son jeune âge, il assiste au mouvement de révolte du peuple. C'est ainsi qu'il s'est forgé une personnalité de rebelle. Il adhère à différents mouvements syndicaux. À l'université, il a créé le Syndicat national des étudiants algériens autonome et démocrate. C'est en 2003 que celui qu'on qualifie de syndicaliste de l'extrême gauche devient le représentant du syndicat des lycées d'Alger et lance un appel national au débrayage. “C'est un meneur d'hommes, on le repère à sa rage et à son désir de changer le monde. Il ne s'arrête jamais”, pensent ses collègues. Paradoxalement, Osmane considère l'existence de son syndicat au niveau de la capitale comme un point fort et en même temps comme un point faible. “Le Conseil des lycées d'Alger est présent dans plus de 70 lycées de la capitale, et par son emplacement stratégique nous pouvons faire pression. D'un autre côté, nous n'avons pas pris conscience de l'unité nationale. Nous aurons pu devenir un syndicat national”, a déclaré, hier Osmane. Il précise également que la présence féminine au niveau du CLA est un avantage. Bien que radical dans ses positions, Osmane a toujours laissé la porte du dialogue ouverte. Pour preuve, il a répondu favorablement à l'invitation du ministère de l'Education courant avril.
Cependant, Osmane s'est retrouvé malmené, tabassé, embarqué par la police, puis suspendu, radié par l'inspection de l'Académie d'Alger avant d'être réintégré à son poste. Il est maintenant sous contrôle judiciaire.
Nabila A.
Larbi Nouar du cnapest : Un nouveau leader
Inconnu jusque-là au bataillon, ce syndicaliste du secondaire vient de prendre la direction du Cnapest. De taille moyenne, la quarantaine bien entamée, moustachu, les cheveux grisonnants, le cartable à la main et la cravate toujours de travers, Nouar Larbi est professeur de mathématiques au lycée Malika-Gaïd de Sétif. Il enseigne depuis plus de 21 ans. Cet enseignant de l'ancienne génération a décidé de se battre aux côtés de ses collègues pour recouvrer la dignité de ce métier.
Il a commencé la lutte syndicale au sein de l'UGTA, où il représentait certains lycées de la wilaya de Sétif. “Au fil du temps, nous avons remarqué que l'UGTA n'était pas garante des droits des enseignants. Avec quelques collègues, nous nous sommes retirés de ce syndicat”, confie-t-il. Avec une poignée de collègues, il lance en 2002 le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) dans la wilaya de Sétif.
Il est devenu représentant de 50 lycées de sa wilaya.
Le mouvement prend de l'ampleur jusqu'à ce qu'il soit propulsé, par la base, à la tête du syndicat du Cnapest après la démission de Méziane Mériane.
Diffamé, malmené, interpellé par les services de la sécurité, suspendu de ses fonctions, il n'a pas pour autant bradé les revendications des enseignants lors des dialogues avec le secrétaire général du ministère de l'Education. Il est aujourd'hui sous contrôle judiciaire.
Son entourage le voit comme un professeur pondéré qui parle le langage de la profession. Le Cnapest a été qualifié de syndicat des islamistes ; son leader rejette ce cliché : “Nous avons des syndicalistes de toutes les tendances. Tous les enseignants se retrouvent dans nos revendications socioprofessionnelles”.
N. A.
Ali Boukaroura du Cnes L'homme de la décision collégiale
Ali Boukaroura, 42 ans, est coordinateur national du Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes) depuis le congrès de 2004. Le maître de conférences en mathématiques est également son porte-parole. Figurant parmi les fondateurs du conseil (agréé en 1991), M. Boukaroura aime à préciser l'approche démocratique adoptée par son organisation, concrétisée à travers “la décision collégiale” qui est partagée par le congrès et le conseil national auquel il fait partie avec deux coordinateurs nationaux adjoints et l'ensemble des délégués syndicaux représentant les établissements universitaires.
Il est clair pour lui que le Conseil national de l'enseignement supérieur est à la fois un espace revendicatif pour l'amélioration des conditions de vie et de travail des universitaires, et un espace de réhabilitation de l'Université algérienne. “Nous travaillons dans un cadre légal et nous ne sommes pas des hors-la-loi”, déclare M. Boukaroura, en rappelant les principaux points de la plateforme de revendications du Cnes : établissement d'un statut particulier de l'enseignant, hausse “conséquente” des salaires, règlement des logements et démocratisation de la gestion de l'université. Selon lui, la dernière grève, organisée du 25 février au 2 mars derniers, est une réponse au mécontentement de la base et aux “promesses non tenues” de la tutelle. Le Cnes, dit-il, va initier une autre grève programmée du 13 au 19 mai prochain, sujette à évaluation et au report du mouvement de protestation, en raison du silence du ministère de tutelle et du harcèlement judiciaire des délégués syndicaux.
H. Ameyar
Mohamed Yousfi du SNPSSP L'infectiologue syndicaliste
C'est en découvrant les conditions de travail pénibles dans les hôpitaux algériens qu'il décide de rejoindre, en 1999, l'association des praticiens du secteur public de la wilaya de Blida. Fervent défenseur de la santé publique, il sera aussi de la partie à la création du premier syndicat national regroupant les praticiens spécialistes et généralistes, et ce, en 1990. Eu égard à la spécificité de la profession de praticien spécialiste, il sera élu au premier bureau national du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique créé en 1993. Il sera par la suite élu vice-président du syndicat avant d'être porté à sa tête en 2000. Malgré tous les obstacles dressés devant lui, il réussira à arracher bien des droits au profit de la corporation. Orateur hors pair, il saura tirer son épingle du jeu lors des négociations avec les partenaires du secteur de la santé. Il se fera remarquer surtout lors des nombreuses grèves observées par son syndicat, et il est le premier responsable à convier la presse tous les jours pour la tenir au courant de l'évolution des mouvements de protestation. Il ne regrette pas d'avoir épousé la cause syndicale ; mieux encore, il ne cesse de répéter : “Si c'était à refaire, je le referais.”
Saïd Ibrahim


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