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Pleurs et colère
Hier, au salon d'honneur
Publié dans Liberté le 08 - 03 - 2003

“Emmenez-nous sur les lieux. Je sais qu'ils sont morts, mais nous voulons être sur place. Laissez les gens pleurer leurs morts”, s'écrie une mère.
Elle ne pouvait s'arrêter de pleurer malgré tous les mots rassurants qu'on pouvait lui susurrer à l'oreille. C'est une mère qui vient de perdre son fils unique. Tous les regards étaient rivés sur elle, mais elle n'en avait cure. En fait, elle ne voyait personne, ne reconnaissait personne, même pas les visages les plus familiers, ceux des membres de sa propre famille qui l'entouraient. Son visage était ravagé par les larmes qui, visiblement, n'ont pas tari depuis qu'elle a appris la nouvelle fatidique qu'aucune mère au monde ne voudrait apprendre. Les psychologues dépêchés sur les lieux suite au drame avait du mal à trouver les mots qu'il faut pour atténuer la souffrance de cette femme. Et puis, soudain, la maman inconsolable s'est levée d'un bond et dirigée vers le box des responsables d'Air Algérie, là, elle donna libre cours à sa colère
“Emmenez-nous sur les lieux. Je sais qu'ils sont morts, mais nous voulons être sur place. Laissez les gens pleurer leurs morts. Ca sert à quoi d'envoyer des officiels ? Qui devront-ils consoler ? C'est de nous qu'ils devront s'occuper ! Nous sommes là depuis hier soir et nous ne savons pas grand-chose de ce qui se passe à Tamanrasset”, criait-elle. “Pour sa famille, pour ses enfants, nous avons besoin de le voir si un jour nous voudrons faire son deuil”, essayait-elle d'expliquer avec l'infime espoir de se faire entendre par les responsables d'Air Algérie, qui, visiblement, étaient dépassés par les évènements. Des représentants de la solidarité et des psychologues ont fait preuve de grande patience et de beaucoup d'attention envers les familles et les collègues de l'équipage. D'un groupe à un autre, on se remémore déjà de petites anecdotes ou le dernier souvenir vécu pas plus tard que la veille ou l'avant-veille. L'occasion aussi d'évoquer avec colère les conditions de travail pénibles pour le personnel navigant commercial (PNC) et la faible rémunération par rapport à l'effort et au risque pris dans ce métier. “Dans quatre années, j'aurai achevé mes années de service et je n'aurai même pas de quoi m'assurer une retraite décente”, s'est plainte une hôtesse qui a pointé un doigt accusateur sur les responsables de la compagnie et du secteur avant de dénoncer une situation alarmante, à savoir que des gens meurent de cancer à cause de l'amiante qui se trouverait, selon elle, dans les avions. D'autres voulaient s'exprimer sur l'état de la flotte d'Air Algérie, surexploitée dans son ensemble. Certains de leurs collègues ont estimé, cependant, que les circonstances ne se prêtaient pas à la “révolte”.
“Nous sommes aussi de la famille des victimes parce que les travailleurs d'Air Algérie forment une famille. Il n'est pas question que notre chagrin l'emporte sur la raison pour nous faire dire des choses que nous ne maîtrisons guère ou que nous ignorons carrément”, s'est prononcé un steward, en guise de porte-parole de tous ses collègues. Comme c'est le cas de ce jeune homme qui, pour la énième fois, tentait désespérément d'expliquer, à qui veut bien l'entendre, que son beau-frère figure sur la liste des victimes et que sa sœur se retrouvait, avec ses deux enfants en bas âge, seule à Tamanrasset sans aucun membre de sa famille pour l'assister et la consoler.
N. S.


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