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Une ville, une histoire
Dialogue avec les morts (3e partie)
Publié dans Info Soir le 15 - 11 - 2006

Résumé de la 2e partie n Rahima est inconsolable : son mari, qui vient de décéder à la fleur de l'âge, lui laisse deux jeunes enfants.
La famille est en deuil. Les gens qui viennent présenter leurs condoléances mettent un peu d'animation, mais dès qu'ils repartent, le silence tombe sur la maison. Même les enfants du défunt Salah, d'habitude si bruyants, sont silencieux ; les adultes, eux, ne parlent pas, mais chuchotent... Omar, le frère cadet du défunt, est inconsolable : il faut dire que son aîné s'était toujours occupé de lui et qu'il était son conseiller et son ami. De plus, il sent que la responsabilité, qui reposait naguère sur les épaules de Salah, lui revient. Son père, vieux et malade, ne s'occupe plus des affaires de la famille depuis des années. Depuis quelques jours, il a l'impression que son père et sa mère lui cachent quelque chose : il les trouve en train de parler et dès qu'ils le voient, ils se taisent. Un après-midi, alors qu'il revient du magasin familial, son père et sa mère lui disent qu'ils veulent lui parler.
«Que se passe-t-il ? demande-t-il.
– Nous avons quelque chose d'important à te dire...
– Parlez, dit-il.
– Non, nous ne voulons pas qu'on nous entende...»
Ces airs mystérieux l'intriguent, mais il les suit dans une pièce. Ils ferment la porte et prennent place. Omar est impatient de savoir ce que ses parents vont lui dire.
«Ton frère est mort, commence son père.
– Il ne reviendra plus», continue sa mère.
Ils l'ont emmené ici pour lui tenir ces propos : bien sûr qu'il sait que son frère est mort et qu'il ne reviendra plus jamais !
«Je sais, dit-il.
– Rahima va, sans doute, demander à retourner chez elle, dit son père.
– Et pourquoi ? demande Omar.
– Parce qu'elle est très jeune et qu'elle ne va pas rester veuve toute sa vie... Elle a besoin d'avoir un foyer, un époux...
– Mais nous sommes là pour répondre à tous ses besoins !
– Ses parents ne voudront pas !»
Omar regarde ses parents, atterré. «Et les enfants ?
– Justement, dit la mère, Aldjia, les enfants seront les laissés-pour-compte ! Elle ne pourra pas les prendre avec elle !
– C'est injuste, dit Omar, ils ont perdu leur père et ils vont perdre leur mère !
– Cela dépend de nous si nous ne voulons pas qu'ils perdent leur mère et qu'ils grandissent à ses côtés ! Cela dépend de toi aussi…
– De moi ? demande Omar, surpris.
– Oui, de toi !
– Que faut-il que je fasse ?
– Epouser Rahima !» (à suivre...)


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