Voici les positions exprimées vendredi par les 15 pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies après la présentation du troisième rapport sur l'Irak des chefs des inspecteurs en désarmement. LES CINQ MEMBRES PERMANENTS - ETATS-UNIS (Colin Powell, secrétaire d'Etat) : "Nous devrions, dans un avenir très proche, soumettre au Conseil pour un vote" ce projet de résolution "approprié" ouvrant la voie à une action militaire contre l'Irak. "Le temps est venu pour le Conseil d'envoyer un message clair (…) à l'Irak (qui) se refuse toujours à apporter la coopération immédiate, active et inconditionnelle" qui lui est demandée. "Si nous échouons à assumer nos responsabilités, la crédibilité de ce Conseil en souffrira". Le texte amendé d'un projet de deuxième résolution des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Espagne, divulgué vendredi, propose un ultimatum au 17 mars pour que l'Irak se conforme à ses obligations. - GRANDE-BRETAGNE (Jack Straw, ministre des Affaires étrangères) : "Nous sommes tous d'accord, au Conseil de sécurité, sur le fait que l'Irak doit se débarrasser totalement, immédiatement et sans condition de ses armes de destruction massive et qu'en cas contraire nous devons l'y contraindre". - RUSSIE (Igor Ivanov, ministre des Affaires étrangères) : "La Russie est fermement en faveur d'une poursuite et d'un renforcement des activités d'inspection”. "Nous sommes aujourd'hui en train de poser les fondations pour assurer la paix et la sécurité de notre temps". - FRANCE (Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères) : "Nous ne pouvons pas accepter un ultimatum dès lors que les inspecteurs (de l'ONU) font état de progrès dans la coopération" irakienne. "La France ne laissera pas passer une résolution qui autoriserait le recours automatique à la guerre". - CHINE (Tang Jiaxuan, ministre des Affaires étrangères) : "Nous ne sommes pas en faveur d'une nouvelle résolution, en particulier une résolution qui autorise le recours à la force". "Il est gratifiant de constater que nous avons fait de grands progrès dans le processus d'inspection des armes". LES DIX MEMBRES NON-PERMANENTS - ALLEMAGNE (Joschka Fischer, ministre des Affaires étrangères) : "Les moyens de parvenir à un désarmement pacifique sont loin d'être épuisés". "Les inspections devraient être renforcées et accélérées" mais "elles ne peuvent pas se poursuivre indéfiniment et le désarmement de l'Irak doit être réalisé complètement". - ANGOLA (Georges Chikoti, vice-ministre des Affaires étrangères) : "Le Conseil de sécurité doit rester uni dans sa détermination à débarrasser l'Irak de ses armes de destruction massives mais ses responsabilités consistent aussi à épuiser tous les moyens diplomatiques pour parvenir à ce désarmement". - BULGARIE (Stefan Tavrov, ambassadeur à l'ONU) : "Nous soutenons une nouvelle résolution" qui peut seule "maintenir la pression sur Saddam Hussein". - CAMEROUN (Martin Belinga-Eboutou, ambassadeur à l'ONU) : "Nous devons absolument parvenir à une décision emportant le consensus du Conseil de sécurité". "Nous sommes en faveur des inspections". - CHILI (Soledad Alvear, ministre des Affaires étrangères) : "Une dernière opportunité pour la paix doit consister en un renforcement des inspections en Irak, avec des délais limités et des exigences concrètes, en accord avec le sentiment d'urgence imposé par la résolution 1441". - ESPAGNE (Ana Palacio, ministre des Affaires étrangères) : "Désarmer l'Irak n'est pas le fait de savoir s'il faut plus d'inspecteurs ou plus de temps, ce qu'un penseur français a qualifié de simple stratégie d'impuissance". - GUINEE (François Fall, ministre des Affaires étrangères) : "Depuis le début de cette crise mon pays a choisi d'opter pour un désarmement pacifique de l'Irak et reste convaincu que les chances pour un tel réglement existent encore". - MEXIQUE (Luis Ernesto Derbez, ministre des Affaires étrangères) : "Le Mexique est convaincu qu'il faut explorer toutes les possibilités, recourir à tous les moyens et opportunités pour résoudre cette question par la voie pacifique" et "multilatérale". - PAKISTAN (Munir Akram, représentant permanent à l'ONU) : "Le coût d'un délai supplémentaire (pour les inspections) est bien moins élevé que le coût de la guerre". - SYRIE (Farouk al-Chareh, ministre des Affaires étrangères) : "L'Irak a coopéré activement (…). I1 n'y a aucune preuve tangible que cette coopération est trompeuse".