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Le mariage, entre traditions et business
L'été, une saison de fête à Tlemcen
Publié dans Liberté le 31 - 07 - 2007

Le mariage est une institution incontournable. Mais, dans notre société, c'est avant tout un devoir et beaucoup de traditions. À Tlemcen par exemple, le mariage est connu pour être une cérémonie longue et coûteuse. Hormis l'union de deux époux, il y est considéré comme étant l'alliance de deux familles. Le rituel traditionnel comporte deux étapes, à savoir la fête des fiançailles, suivie de celle du mariage.
Aujourd'hui, les choses sont différentes. L'union ressemble à un échange commercial. La raison principale en est le coût, de plus en plus élevé, qu'engendre l'organisation des deux fêtes. Tandis qu'autrefois ces fêtes se déroulaient modestement dans les maisons, où les proches, les amis et les voisins s'entraidaient pour faire en sorte que tout se passe bien, nous assistons aujourd'hui à une tout autre façon de procéder à la célébration des mariages. De nombreux usages se sont greffés à la tradition, ce qui complique notoirement les choses. Les Tlemcéniens ont d'ailleurs emprunté des traditions qui leur sont complètement étrangères, telles que l'utilisation du “tifour” marocain, une sorte de siège en bois soulevé par des hommes, ou encore le sari indien. Comme un effet de mode, à chaque introduction d'un nouvel élément dans la célébration du mariage, le rituel additif intègre l'usage et sera reproduit dans les mariages suivants. Ces nouvelles normes ajoutées aux anciennes font que le mariage représente aujourd'hui un réel investissement. Les parents supportent souvent cette charge financière. Mais lorsque ceux-ci n'en ont pas les moyens, que se passe-t-il ? De nos jours, le mariage serait-il devenu un luxe ?
Autrefois, les deux fêtes se suivaient de quelques jours seulement. Les fiançailles sont organisées chez la mariée. La belle-famille y est conviée pour officialiser l'union à travers la bague et “l'hana”, à savoir une corbeille pleine de friandises disposées sur un lit de henné en feuille, le veston du caftan qu'elle portera lors du mariage, un deuxième bijou, un mouton et quelques cadeaux. La présence du fiancé n'était d'ailleurs pas indispensable. Souvent, la bague de fiançailles était placée au doigt de la future mariée par sa belle-sœur ou sa belle-mère. La fête se déroulait simplement tout en respectant les traditions et rituels qu'elle implique. La fête du mariage se déroule, quant à elle, au domicile du marié. Au cours de cette journée, il a le titre de “mouley el malik” (le roi). Il passe sa journée avec ses amis qui le bichonnent ; ceci passe par le hammam, le coiffeur avant de se retrouver au café, où les hommes viennent le féliciter. Vêtu d'un burnous blanc et d'une chéchia, il devra rejoindre, à dos de cheval, la mariée qui aura été conduite chez lui par un cortège. Cette dernière porte un caftan traditionnel et une chéchia conique, les deux complètement recouverts de dizaines de kilos de bijoux. Et une fois qu'ils sont réunis, la fête peut enfin commencer. Une fête où les mariés ne verront que le début avant de rejoindre leur chambre. Pour l'animation de la soirée, les mariés ont le choix entre DJ et orchestre traditionnel. Mais ce qu'on remarque aujourd'hui, c'est qu'ils font souvent appel aux deux.
Une ville agencée pour le mariage
Dans une petite ville comme Tlemcen, il s'avère que le coût du mariage ne représente pas un frein à sa tenue. Spécialement en été, les mariages sont très nombreux et, particulièrement, spectaculaires. Ce que nous remarquons à Tlemcen, où la demande en biens et services relatifs au mariage est évidente, c'est que les activités économiques qui y sont développées répondent apparemment aux besoins exprimés. D'abord, les salles des fêtes ont globalement remplacé les maisons ; rares sont les familles qui n'y ont pas recours. Elles sont une quinzaine à avoir ouvert leurs portes les unes après les autres. Celles-ci permettent d'éviter toute la logistique d'installation ainsi que les corvées de nettoyage. D'ailleurs, les propriétaires proposent différents services, en fonction desquels sera déterminé le prix à payer. Certains proposent le traiteur et les serveurs, d'autres plusieurs chambres, ou encore, comble du luxe en ce moment, une piscine pour la soirée. Une activité commerciale à laquelle les pouvoirs publics ont dû faire face. De nombreuses salles des fêtes ont dernièrement été fermées parce que non agréées. Celles-ci, après avoir procédé à quelques modifications, ont presque toutes obtenu l'agrément depuis peu exigé et ont pu rouvrir pour l'été. Elles affichent complet jusqu'en septembre. Les prix pratiqués varient selon la grandeur et le degré de fonctionnalité de la salle. La moins chère est louée à partir de 60 000 DA et pour la plus chère, il faut compter 160 000 DA, ou encore 200 000 DA, piscine comprise.
Il y a également la dot ou ce qu'on appelle le trousseau de la mariée. Cette tradition veut que la mariée quitte ses parents en emportant avec elle le nécessaire pour se vêtir et s'installer dans sa nouvelle maison. Mais le nécessaire s'est aujourd'hui transformé en superflu. À Tlemcen, il est d'ailleurs très courant de voir les mères commencer à préparer le trousseau de leurs filles dès leur enfance. Il faut des couvertures, des couvre-lits, des draps, des dizaines d'oreillers, des nappes, de nombreuses tenues traditionnelles et d'autres moins traditionnelles, un ou deux salons, des tables et plus dans certains cas. Transporter ce qui constitue le trousseau de la mariée demande l'utilisation d'un camion. Pour marier sa fille, il faut compter pas moins d'une trentaine de millions de centimes, et ce, sans évoquer les bijoux pour lesquels il n'existe pas de quantité standard.
Le maquillage libanais à la mode
À ajouter à toutes ces dépenses, le rituel coiffure et maquillage. Il faut savoir qu'en été, les salons de coiffure ne désemplissent pas malgré des horaires très souples. Le service commence tôt le matin, pour ne s'arrêter qu'au couché du soleil. Pour une coiffure de mariée, il faut compter plusieurs heures de travail et pas moins de 8 000 DA. Plus le maquillage libanais, parce que c'est à la mode, le dessin de henné sur les mains, la pose de faux ongles, de faux cils… Pour le marié, c'est un autre rituel. Celui du aoud (le cheval). Après avoir passé la journée avec ses amis, le roi de la soirée est conduit au café, qu'il faut avoir préalablement réservé. Les hommes des deux familles se retrouvent donc autour d'une limonade pour féliciter le marié, sur fond de ghaïta ou karkabou. La rencontre dure environ une heure, avant que l'aârous, en burnous blanc et chéchia rouge, ne monte sur son cheval pour accomplir le défilé jusqu'aux portes du lieu où se trouve la mariée. Il faut savoir que les chevaux utilisés sont dressés pour cet exercice qui comporte néanmoins certains risques. Car, en plus du cheval et des invités qui avancent à pied, il peut y avoir beaucoup d'agitation et de fumée, des cracheurs de flammes, des tireurs munis de carabines (el baroud ), des feux d'artifice et des pétards par centaines. La cérémonie, qui ne dure en général pas plus d'une demi-heure et à laquelle la mariée n'a pas le droit d'assister, coûte autour de 20 000 DA.
Enfin réunis !
De retour sur la terre ferme, le marié a accompli tous les rituels imposés, il ne lui reste plus qu'à rejoindre son épouse, pour la première séance photo et caméra à deux. C'est également le moment de rejoindre leur chambre, car la mariée est, le plus souvent, très affaiblie à cause du poids de la tenue qu'elle porte. Autrefois, les époux ne réapparaissaient pas de toute la soirée, la fête continuait en leur absence. Aujourd'hui, les choses sont différentes. La mariée, une fois débarrassée du poids du caftan et après un court repos, se livre à un drôle de défilé vestimentaire et ce, jusqu'au petit matin. Au total, la mariée aura porté en un soir pas moins d'une dizaine de tenues. Les unes plus brillantes et plus chargées que les autres. Comme pour un défilé de haute couture, la dernière tenue que portera la mariée est la robe blanche. C'est l'occasion pour les époux d'échanger leurs bagues et de casser une ou deux pièces montées avant de se quitter sur fond de “bkaou ala khir”.
A. H.


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