Le Premier Ministre britannique Gordon Brown a officialisé la “fin de l'histoire d'amour” avec le président américain George W. Bush lors de leur première rencontre, plaçant les rapports entre les deux pays sur un niveau plus formel, a relevé hier la presse britannique. Les journaux britanniques soulignent que M. Brown n'a pas fait l'éloge de son hôte le président américain lors de la conférence de presse qui a suivi, lundi, leurs premières discussions à Camp David dans le Maryland (est des Etats-Unis). Un contraste saisissant avec la proximité très critiquée entre M. Bush et Tony Blair qui a transmis, fin juin, les rênes du pouvoir à Gordon Brown. Les journaux ont également relevé l'utilisation par M. Brown de l'expression diplomatiquement convenue de “complète et franche” pour qualifier leur rencontre. “Les compliments, c'est terminé. Tout dans l'attitude de Gordon Brown hier à Camp David a montré qu'un nouveau chapitre s'ouvre dans les relations entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis”, selon l'éditorial du quotidien conservateur Daily Mail. “En effet, Brown est resté centré sur les affaires, presque au point d'en arriver à la froideur”, a relevé le journal, qui a titré son article principal “La fin de l'histoire d'amour”. Le Daily Mirror, traditionnellement de gauche, a également relevé la différence d'attitude entre le nouveau et l'ancien Premier Ministre britannique : “Notre relation particulière avec les Etats-Unis est heureusement entrée dans une nouvelle phase.” “La qualification “complète et franche” de la conversation par M. Brown et son absence de réciprocité après le déluge d'éloges personnels adressés par M. Bush ont ouvert une nouvelle ère internationale”, a-t-il ajouté. “La Grande-Bretagne sera plus forte si nos dirigeants ne sont pas des caniches des Yankee”, a poursuivi le Mirror, faisant référence au surnom qui avait été donné à Tony Blair. Le quotidien conservateur Daily Telegraph a également utilisé la métaphore maritale pour évoquer les nouvelles relations transatlantiques. “Il semble que nous sommes témoins de la célébration d'un mariage arrangé entre deux adultes qui ne font pas semblant de dire qu'il y a beaucoup de romance dans leur relation, mais qui sont suffisamment réalistes pour ne pas laisser apparaître la moindre fissure en public”, a écrit le journal. Pour The Independent, Gordon Brown “a obtenu ce pour quoi il était venu. Il a montré sa stature d'homme d'Etat et son éloquence (spécialement à côté d'un président Bush bafouillant, et parfois irritable)”. “En même temps, il est parvenu à marquer un changement de ton subtil dans les relations transatlantiques, mais rien qui entraîne une rupture diplomatique”, a relevé le journal de gauche. R. I./Agences