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Le kamikaze était âgé de 57 ans
Il s'agit d'un camion-citerne qui a foncé sur le siége de l'ONU
Publié dans Liberté le 12 - 12 - 2007

Le siège de l'ONU, le Pnud, l'immeuble les Vergers, les deux villas mitoyennes à ces institutions ont été démolis par la bombe. La déflagration qui a soufflé les cloisons a arraché les portes et les plafonds du bureau du HCR, ainsi que celles de plusieurs domiciles aux alentours. À l'intérieur, tout est pêle-mêle : un fatras de meubles cassés et de documents administratifs. Images apocalyptiques et un bilan lourd.
“On devait célébrer les fêtes de fin d'année à Alger, je crois que c'est foutu… Il faut que j'appelle ma famille. J'ai laissé le numéro de téléphone dans mon bureau, je ne peux plus les joindre. Je dois les appeler”, marmonne Oliver Berr, administrateur principal chargé de la protection au niveau du HCR. Alors que sa collègue tente de lui retirer les débris de verre de son visage, il essaye d'avoir des nouvelles de ses éléments, ainsi que des personnes présentes à l'intérieur du HCR. “Ça va Nadjia, tu n'es pas blessée. Y a-t-il une clinique ou un dispensaire dans les environs ?” s'interroge-t-il. Debout, planté au milieu des décombres, le sang coulant le long de sa joue, l'air complètement perdu, M. Ghoul, représentant du HCR refuse de parler. “Je ne sais pas, je n'ai rien à dire”, répond-il. “Excusez-moi, vous n'avez pas vu mon frère Ameur. Il travaille au siège de l'ONU”, demande un jeune homme paniqué.
Quelques instants après la déflagration, les sirènes des ambulances déchirent le calme de la rue Raoul-Payen. Alors que les premières victimes ont été transportées par des citoyens vers le secteur sanitaire de la Concorde, les blessés sortis du siège de l'ONU, ainsi que de l'immeuble les Vergers ont été évacués vers les hôpitaux de Ben Aknoun, Béni-Messous et Mustapha-Pacha. “J'ai eu de la chance, j'étais dans mon jardin à l'arrière de la maison. La façade de mon domicile s'est complètement effondrée”, raconte Fatima-Zohra. Ses voisines viennent la rejoindre, les unes après les autres, pour faire part de ce qu'elles venaient de vivre. Une demi-heure après l'explosion, l'odeur de poudre flotte sur le quartier huppé d'Hydra.
“Au départ, nous pensions qu'il s'agissait d'un tremblement de terre, puis nous avons senti l'odeur de poudre, mais nous nous sommes dit que c'était une explosion de gaz. Nous n'aurions jamais cru qu'un kamikaze puisse se faufiler dans un quartier comme le nôtre”, raconte un citoyen tout tremblant encore de frayeur. Une heure après la déflagration, on entend parler du miracle de aâmi Meziane et sa femme de ménage. Alors que sa maison, qui a un mur mitoyen avec le siège de l'ONU, s'est totalement effondrée, il a été retiré indemne des décombres ainsi que sa femme de ménage. “C'est mon père, ils l'ont retrouvé sain et sauf accroupi sur son tapis de prière. Il paraît qu'ils ont été protégés par une porte qui leur a fait barrage”, nous confie sa fille.
Images d'apocalypse
Les habitants du quartier, encore en état de choc, sont tenus à l'écart par un cordon de policiers qui s'affairent déjà à dresser un périmètre de sécurité afin d'isoler la zone ciblée par l'attentat. Le siège de l'ONU et du Pnud, ainsi que l'immeuble les Vergers et le HCR sont couverts d'un épais nuage de fumée mêlée à de la poussière, tandis que les alarmes des voitures stationnées dans les parages continuaient de retentir. Véritable décor surréaliste au beau milieu du quartier résidentiel de Hydra ! “Catastrophe, lance un homme, tout le quartier est en ruine, ils sont tous morts !” Visiblement, c'est l'effet de la panique qui lui fait dire ces propos alarmistes, car le bilan provisoire, aux alentours de 13h, est de 15 morts et de plusieurs blessés, selon les premières estimations convergentes de la police et de la Protection civile.
On déplore des pertes humaines et plusieurs victimes sont encore sous les décombres, la Protection civile a même fait appel à la brigade canine. On ne parle même pas des dégâts matériels. Le siège de l'ONU abritant le bureau du Pnud, l'immeuble des Vergers et les deux villas mitoyennes à ces institutions, sont complètement démolis par la déflagration qui a soufflé également les cloisons, arraché les portes et les plafonds du bureau du HCR ainsi que de plusieurs domiciles. À l'intérieur, tout est pêle-mêle : des meubles cassés, des effets vestimentaires mélangés à des gravas et des documents administratifs volant au ciel. Véritable apocalypse sous l'œil scrutateur des agents de la Protection civile et de la Police scientifique, fouillant les ruines à la recherche d'indices. Les bureaux ciblés sont sérieusement endommagés. Quelques véhicules stationnés en bordure des trottoirs ne sont plus que des amas de tôles calcinées, couvertes de poussière. L'endroit où le véhicule piégé a explosé n'est plus qu'un énorme amas de pierre.
“Le kamikaze est un homme âgé de près de 57 ans”
Il était 9h45, lorsque le véhicule transportant la bombe a foncé directement sur le parking du siège de l'ONU, situé dans la rue Raoul-Payen, le quartier huppé de Hydra. Un jeune homme maculé de sang, le visage incrusté de débris de verres, le bars et la jambe légèrement blessés est le témoin-clé de l'attentat. Encore sous le choc, il réfléchit un moment pour se rappeler de son nom. Entouré de policiers et des membres du gouvernement, il répète sans cesse ce qui s'est passée avec une voix tremblante sous l'effet de l'émotion. “J'étais dans mon véhicule juste derrière lui. C'était un camion citerne d'enivrons 20 000 litres de couleur blanche. Il avait l'air suspect, car nous n'avons pas l'habitude de voir ce type de camion. Je me suis tout simplement dis que ce devait être un camion transportant de l'eau”, confie-t-il. Selon ce témoin, l'agent de sécurité de l'ONU a demandé au conducteur du camion de ralentir et de lui expliquer le motif de son passage dans le quartier. “C'était une fraction de seconde, l'agent de sécurité m'a demandé de faire marche arrière, chose que j'ai exécutée rapidement et il a fait signe de faire la même chose au camionneur. Ce dernier n'a pas obéi et il a foncé directement sur le parking sous-terrain de l'ambassade de l'ONU. Puis, il y a eu la déflagration. Le siége de l'ONU s'est vite effondré ainsi que la façade de l'immeuble des Vergers et tous les alentours”, raconte-t-il. Selon ses déclarations, le conducteur, à savoir le kamikaze, est un homme âgé de près de 57 ans. “Je l'ai vu. C'est monsieur tout le monde. Il est chétif, les cheveux totalement blancs, son âge se situe autour des 57 ans. N'importe qui l'aurait pris pour un homme ordinaire”, s'indigne-t-il. Le camion utilisé pour les besoins de l'attentat était bourré d'explosifs, d'où l'ampleur des dégâts. Les bureaux des Nations unies ont été littéralement pulvérisés. Au moment où nous mettons sous presse, le camion piégé est encore sous les ruines du siège des Nations unies. Bilan provisoire : pas moins de 20 morts à Hydra. “Ils ont ciblé le siège de l'ONU rien que pour donner à l'attentat une grande ampleur et une dimension internationale”, réplique un universitaire. Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, ainsi que Ould-Abbès, ministre de la Solidarité nationale, qui se sont dépêchés sur les lieux ont condamné ces actes terroristes. Les attentats d'aujourd'hui, qui ont causé plusieurs morts et blessés à la veille de l'Aïd, nous renvoient des années en arrière, en plein dans la décennie de braise.
Nabila Afroun


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