Si le choc JSK-USMA n'aura pas atteint les sommets, notamment du point de vue technique, il n'en demeure pas moins que les Canaris auront savouré tel qu'il se doit ce précieux succès face à un rival aussi respectable. Et pour preuve, l'euphorie était de mise dans les vestiaires kabyles, en fin de match, où les poulains de Saïb ont chanté et dansé un peu plus que d'ordinaire, eux qui ont pris l'habitude, ces derniers temps, de festoyer après chaque victoire comme pour exprimer le grand bonheur d'une saison plus que jamais prometteuse. Mais si l'ambiance des grands jours était largement perceptible dans le camp kabyle, il faut bien se mettre à l'évidence que l'heure est aussi à la retenue et au réalisme car à la JSK, l'on n'a pas pour habitude de pavoiser avant l'heure, surtout que la compétition n'est qu'à mi-chemin et qu'il restera, d'ici la fin mai, tout un parcours du combattant car un leader de la trempe de la JSK est souvent attendu au tournant par les équipes du haut du tableau, comme par les mal-classés avides de sauver leur saison et d'épingler le chef de file. “Je suis heureux d'avoir inscrit le but de la victoire, mais c'est toute l'équipe qui a gagné. Cela dit, nous avons bien du plaisir à savourer un tel succès face à un sérieux rival mais nous devons garder la tête froide car le championnat est encore long”, dira le buteur du jour, Yacine Amaouche, tout heureux d'avoir récidivé face à l'USMA qui, décidément, lui réussit bien puisqu'il avait réussi le même coup, cinq années auparavant. C'était en 2002, et la JSK l'avait emporté aussi 1-0 sur un but du même Amaouche qui vient de réussir donc son come-back sous les couleurs vert et jaune. Il est vrai qu'il avait promis de refaire la même farce aux gars de Soustara, et Moussa Saïb l'avait pris au mot en le titularisant d'entrée. “Cela fait plaisir de savourer une telle victoire et je suis content du fait que la titularisation de Amaouche nous a réussi. J'ai hésité entre Amaouche et Athmani, mais comme ce dernier revenait d'une blessure, j'ai donné ma préférence au premier nommé et c'est tant mieux”, dira justement Saïb qui, de son côté, se garde lui aussi de verser dans un excès d'optimisme. “Certes, c'est un avantage que d'éloigner quelque peu un sérieux concurrent mais il ne faut pas pavoiser car le titre n'est pas encore dans la poche. Personnellement, je n'accorde pas trop d'importance aux résultats des autres clubs car seul le parcours de mon équipe m'intéresse. Qu'on nous laisse travailler en toute sérénité et l'avenir ne sera que meilleur pour une équipe jeune et… un entraîneur jeune !” dira encore l'ex-Auxerrois avec un éclat de rire qui en dit long sur sa satisfaction de bien maîtriser le gouvernail, en attendant mieux. Pour sa part, le président Hannachi était tout heureux de la réussite de ses poulains et ce, malgré la victoire de l'Entente de Sétif à Oran. “Le fait d'éloigner de la course au titre l'USMA est déjà une bonne chose alors que l'ASO Chlef a été aussi tenu en échec à Tlemcen. Il nous restera un seul poursuivant dans le collimateur, l'Entente de Sétif, et il vaut mieux avoir un seul poursuivant immédiat que tout un lot de prétendants. Ceci dit, la saison est encore longue et il va falloir garder la tête sur les épaules pour gérer judicieusement le reste du parcours”, ajoutera le président Hannachi qui s'est déclaré aussi satisfait du bon déroulement de la rencontre JSK-USMA. “Malgré tout ce qui s'est dit ici et là, le match s'est déroulé dans la plus grande sportivité, et c'est tant mieux”, enchaînera Hannachi qui a promis une grosse prime à ses poulains (on parle de 10 millions de centimes), en attendant de recevoir ce vendredi encore une autre USMA, celle de Annaba et ce, avec la perspective de continuer sur leur lancée. MOHAMED HAOUCHINE
