Dans la perspective de l'ouverture du marché algérien et de la concurrence qui en découlera, les entreprises algériennes doivent se mettre à niveau en matière de technologie de l'information et de la communication. Il y a eu une étape où les industriels ont fabriqué des produits. Ils ont essayé de les vendre, mais ils se sont vite aperçus que la concurrence est rude. Ils se sont rendu compte qu'il fallait produire ce dont le client avait besoin réellement. Ce qu'a poussé un groupe d'ingénieurs algériens expérimentés à créer un système dénommé “Gestion de la relation client (GRC)”. Ces professionnels se sont organisés en une société commerciale, “Centre algérien de services et d'intégration informatiques (CAS2I)”. Celle-ci compte développer le marché des services informatiques externalisés et mettre à la disposition des citoyens, entreprises et de l'Etat, toute une gamme de solutions. CAS2I a signé des partenariats exclusifs avec les meilleurs opérateurs et vise en priorité les secteurs stratégiques contribuant au développement de l'Algérie. L'on cite le e-gouvernement (gouvernement électronique ou l'administration en ligne), les finances, les banques, les assurances, l'énergie, l'industrie, les télécommunications… Pour atteindre ces objectifs, cette société s'est dotée d'une équipe d'experts, de consultants et d'ingénieurs qui maîtrisent les différentes technologies. Elle dispose également de modes de fonctionnement formalisés (processus) conformes aux standards Iso 9001 et d'un outillage complet et adapté. L'offre de ce centre permet, selon M. Yazid Boubenider, président et fondateur de CAS2I, de répondre aux programmes de transformation. En termes de conseil, CAS2I intervient de l'analyse des enjeux à la définition des axes de progrès, de la conception à la mise en œuvre des solutions… Concernant l'intégration des solutions, les ingénieurs développent les applications informatiques spécifiques en utilisant des technologies ouvertes (Java/J2EE et Microsoft.net). La solution progiciels cible de ce fait essentiellement l'administration en ligne, le secteur bancaire et financier, les assurances, l'énergie (pétrole, gaz et électricité) ainsi que l'industrie. Le coût de la solution n'est, avoue M. Boubenider, pas élevé. Le droit d'usage est estimé à 800 euros/utilisateur. Toute entreprise qui s'offre et applique ce système peut, indique M. Boubenider, concrétiser l'amortissement de son investissement en 14 mois en moyenne. Elle peut aussi accroître son chiffre d'affaires en moyenne de 6%. L'entreprise envisage d'atteindre 1 000 à 2 000 ingénieurs en Algérie dans les trois ans à venir. Pour cela, elle utilise un vecteur qui est l'offshore informatique (1 570 000 000 d'euros en 2009). En un mot : “Nous prenons des contrats en France, nous les développons ici puis nous exportons notre savoir”, expliquera M. Boubenider qui précise que cette solution est rapide afin de combler un vide et de rattraper le retard perdu dans ce domaine. Plusieurs problèmes ont été résolus au profit de sociétés françaises et autres étrangères pour lesquelles, le CAS2i a reçu des félicitations. “La preuve que nous pouvons exporter notre savoir pas uniquement notre pétrole”, ironise Yazid Boubenider en marge d'un séminaire consacré à ce sujet, organisé hier à Alger. “Les méthodes, les règles, les principes, les valeurs sont peut-être perdus en Algérie, mais le cerveau de l'Algérien reste intact, il est même meilleur qu'ailleurs”, affirme le fondateur de CAS2I. Parmi les entreprises qui ont sollicité les services de CAS2I, il est cité Ferphos qui veut développer son système d'information. La société s'engage toutefois à travers un contrat-cadre, un plan d'assurance qualité et une convention de services qui résument les indicateurs de mesure de la qualité du service (qualité, réactivité, respect des délais…). Badreddine KHRIS