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La guerre des zaouïas
Le Deuxième congrès des confréries plombé par la lutte des clans
Publié dans Liberté le 11 - 05 - 2008

Aux yeux du président de l'Union nationale des zaouïas algériennes (Unza), Mahmoud Chalal, “les zaouïas sont libres d'exercer leur activité. Les appartenances ne nous concernent pas”.
Le deuxième congrès national de l'Union nationale des zaouïas algériennes (Unza) n'a pas eu lieu, hier à l'hôtel le Grand-Bleu de Tipasa. Du moins à l'heure fixée dans le programme, à savoir à 10h du matin. Motif : un blocage administratif. À son arrivée tôt le matin, le président de l'Unza, Mahmoud Chalal, semblait très agité. Le téléphone à la main, le premier responsable des confréries algériennes sentait de l'électricité dans l'air alors que tous les représentants des zaouïas étaient au rendez-vous. Il y avait même des congressistes qui étaient informés au milieu de la semaine et qui ne sont rentrés à l'hôtel qu'à une heure tardive dans la journée de vendredi. En plus des invités d'honneur, comme l'ex-président Ahmed Ben Bella, des responsables des confréries étrangères (Libye, Nigeria, etc.) et des ministres de la République, comme Amar Tou, Tayeb Louh et Djamel Ould-Abbès étaient annoncés à prendre part à cette rencontre, qui n'a bénéficié, cependant, d'aucun parrainage. Y compris du ministère de la Solidarité nationale dont elle dépend puisque cette organisation nationale revêt d'un caractère beaucoup plus social que religieux. Aux environs de 12h30, le chef de file de l'Unza revient de la wilaya de Tipasa. La mine défaite, même s'il affichait un optimisme mesuré que la rencontre devait avoir lieu à partir de 15h ou 16h. Il annoncera tout de go aux chouyoukh : “Les travaux du congrès ont été bloqués par la wilaya de Tipasa. Il s'agit vraisemblablement d'un quiproquo administratif. On nous dit qu'une association aurait elle aussi l'ambition d'organiser un congrès”. Mais quelle association ? Mahmoud Chalal ne citera pas, certes, le nom de l'association en question et qui draine aussi des confréries, mais évoque les statuts de ladite organisation. “Je ne comprends pas pourquoi ce quiproquo, mais je précise que notre union dépend du ministère de la Solidarité nationale et cette association dépend du ministère des Affaires religieuses. Pour notre part, nous avons un dossier en bonne et due forme et nous sommes légalistes”, tentera d'expliquer M. Chalal qui semblait déstabilisé devant ce fait accompli. Mais ce n'est pas fini !
La tension montera d'un cran quand M. Chalal prendra la parole au moment du déjeuner pour rassurer les congressistes et les journalistes présents. En effet, au moment où il expliquait les raisons de ce retard flagrant et annonçait que le congrès allait bel et bien avoir lieu, un responsable de l'hôtel intervient et abrège le discours du président de l'Unza. “Non Cheikh ! Ici, vous êtes dans un restaurant d'un hôtel. Nos n'avons qu'une relation commerciale ! Venez avec votre agrément et une autorisation et faites ce que vous voulez. Moi aussi, j'ai des pressions”, dira ce responsable à M. Chalal devant une assistance qui tombait des nues. “Des pressions”, ce mot à lui seul a donné lieu à des lectures diverses sur le lieu d'un congrès mort-né. Et la guerre des zaouïas venait de commencer avec son lot de déchirements des confréries, de malentendus administratifs et de ceux qui avaient l'habitude de parrainer la moindre rencontre à caractère religieux ou qui revêt un caractère social. Aux yeux de M. Chalal, “les zaouïas sont libres d'exercer leur activité. Les appartenances ne nous concernent pas”. À l'heure où nous mettons sous presse, aucune information n'a filtré sur les travaux du congrès et l'issue de cette crise, la première du genre depuis que les confréries ont affiché leur plein soutien au chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika.
Si Hadj Mohand à Liberté : “L'évangélisation est un chantage contre la Kabylie”
En marge de cette rencontre, Si Hadj Mohand Tayeb, ex-instituteur, ex-inspecteur de l'éducation, ex-maître-assistant à l'université et actuel secrétaire général du conseil national Iqra, a bien voulu répondre aux questions de Liberté sur le phénomène de l'évangélisation de la Kabylie et la campagne de dénigrement qui a ciblé cette région. Si Hadj Mohand, qui a traduit le Saint Coran en kabyle, a estimé que “l'évangélisation est un phénomène qui vise à faire chanter la Kabylie en profitant de la situation socioéconomique de la région, et ce, en proposant des visas aux jeunes démunis et en promettant un paradis outre-méditerranéen”. Pour lui, “la traduction du Saint Coran en kabyle est une double réponse.
D'abord, à ceux qui considèrent que la langue kabyle ne travaille pas notre religion, ensuite pour ceux qui estiment que la Kabylie est une proie facile au phénomène de l'évangélisation. Ces gens-là doivent savoir que nous avons défendu l'image du Christ et de Moussa mieux qu'ils le prétendent !” Notre interlocuteur, qui accuse ouvertement les Français et les Américains d'être derrière cette campagne de dénigrement, a fait une genèse historique sur ce phénomène en remontant jusqu'au premier colloque de 1868, organisé par le cardinal Lavigerie en Algérie sur le christianisme. “À l'époque, Lavigerie avait promis au gouverneur français de “faire de l'Algérie, à travers la Kabylie, un bastion du christianisme”. C'était à cette date que le complot avait commencé ! Mais pour vous dire, il existe toujours des tentatives d'évangélisation. Ce phénomène connaît de jour en jour un net et perceptible recul. Et la plupart des jeunes qui ont rejoint les rangs des chrétiens sont victimes d'une situation socioéconomique chaotique”, nous dira encore Si Hadj Mohand. Celui-ci a annoncé également que la première édition du Saint Coran traduit en kabyle a été achevée et corrigée par des docteurs spécialisés en la matière.
Selon lui, l'impression de la première édition est actuellement envoyée en Arabie Saoudite et sera diffusée bientôt en Algérie. Bien plus, des CD seront commercialisés pour compléter la version rédigée. “C'était mon rêve depuis que j'avais l'âge de 8 ou 10 ans, quand je ne maîtrisais pas un seul mot en arabe ! Aujourd'hui, j'ai concrétisé ce rêve grâce au concours des autorités religieuses et j'offre cette opportunité aux gens qui ne comprennent pas la langue arabe de découvrir le Saint Coran”, nous avouera fièrement Si Hadj Mohand.
Bouteflika, la chaîne arabe Al-Moustaqila et le reste
Même si le congrès n'a pas eu lieu comme prévu, dans les coulisses, les congressistes n'ont pas manqué d'éloges envers le président de la République. Cheikh Djazouli de la zaouïa Aïssaouia a estimé que “jamais le pays n'a autant de richesses, et ce, grâce à un homme, notre frère Abdelaziz. Nous devons non seulement le soutenir, mais lui prêter aide et assistance car il édifie un grand pays comme l'Algérie. Cette conjoncture doit être profitable à tous les Algériens qui devront se réconcilier, s'aimer et travailler pour l'intérêt de tous. En Arabie Saoudite, nous avons même été conjurés de l'aider et de le soutenir dans son œuvre”. Cheikh Djazouli, qui a ravi la vedette durant les longues heures d'attente de ce congrès, se rappelle également des moments forts qu'il a vécus en Kabylie. “J'ai l'habitude, dira-t-il, de visiter cette grande région d'Algérie. C'est une région où l'enseignement coranique se porte bien et Dieu merci ! Nous ne pouvons qu'être contents, mais aussi fiers de la Kabylie !” En outre, le dernier débat organisé sur le plateau de la chaîne arabe Al-Moustaqila a provoqué la colère de certains congressistes qui ont tenu à dénoncer les auteurs des déclarations attenantes aux confréries algériennes et selon lesquelles les zaouïas n'ont pas participé à la libération de l'Algérie. “Nous n'accepterons jamais des accusations pareilles ! Ceux qui ont tenu ces propos savent ce qu'ils étaient. Celui qui se sent morveux se mouche ! Ce sont eux (sans les désigner) qui voulaient que l'Algérie reste sous la domination française sous le couvert d'une appartenance politique ou identitaire ! Les grandes références historiques sont toujours là pour le prouver”, nous dira un congressiste originaire de l'ouest du pays.
De notre envoyé spécial à Tipasa :
Farid Belgacem


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