Six morts et quatre blessés parmi les militaires, tel est le bilan de l'attentat meurtrier ayant ciblé avant-hier une patrouille de l'ANP à l'entrée de la ville de Cap-Djinet, 45 km à l'est de Boumerdès. On compte également deux autres blessés légèrement touchés parmi les citoyens qui se trouvaient sur les lieux dont un enfant de 11 ans et un citoyen de 30 ans. L'attentat a eu lieu aux environs de 18h30 au lieu-dit la Carrière non loin de la pêcherie de Cap-Djinet et a été commis à l'aide d'une bombe commandée à distance. Celle-ci a explosé au passage d'une patrouille de l'ANP qui se dirigeait vers un cantonnement militaire situé sur les hauteurs de la ville. Selon nos informations, la bombe a soufflé littéralement un véhicule 4X4 à bord duquel se trouvait six militaires dont les corps seront complètement déchiquetés et a fait d'autres blessés parmi les militaires qui se trouvaient dans un autre camion de transport de troupe qui suivait le 4X4. Selon des témoins oculaires, un échange de tirs s'en est suivi, après l'explosion, entre les militaires et les terroristes embusqués sur la carrière et qui a duré plus d'une heure. Les terroristes, dont on dit qu'ils étaient plus d'une dizaine, ont tenté de se rapprocher des victimes pour s'emparer de leurs armes mais la riposte des militaires les a contraints à battre en retraite. Quelques minutes après, d'autres renforts des services de sécurité sont arrivés sur les lieux et se sont mis à la poursuite des terroristes qui auraient pris la fuite vers les maquis de Cap-Djinet situés sur le versant sud de la localité de Ouled El-Ghouraf. Les blessés ont été transportés vers les hôpitaux de la région puis transférés vers l'hôpital Aïn Naâdja à Alger. Selon les habitants de la région, la déflagration, qui a été entendue dans un rayon de plusieurs kilomètres, a provoqué une véritable panique parmi les citoyens qui ont cru d'abord à une explosion survenue dans les installations de la centrale électrique de Cap-Djinet située non loin du lieu de l'attentat, alors que d'autres ont pensé à un tremblement de terre. “C'est le bruit des balles qui a suivi l'explosion qui nous a fait penser à un attentat”, nous a affirmé hier un pêcheur rencontré sur place, visiblement inquiet notamment après la relative accalmie qu'a connue ces derniers temps la région de Cap-Djinet. Par ailleurs, une vaste opération de ratissage a été déclenchée par les services de sécurité dans toute la région pour déloger les groupes terroristes, notamment les auteurs de l'attaque. Cette opération s'est poursuivie jusqu'à hier soir et s'est étendue dans toutes les localités situées dans la daïra de Dellys. Cet attentat de plus, l'un des plus meurtriers commis depuis le début de l'année, est attribué à katibat El-Ansar de l'ex-GSPC dirigée par un certain Bentouati Ali dit Amine, originaire de Dellys. Par ailleurs, l'on a appris qu'un autre attentat a ciblé, avant-hier aux environs de 8h à Legata, deux agents de sécurité chargés de la surveillance des installations électriques de la Sonelgaz. Un des gardiens a été blessé, mais ses jours ne sont pas en danger, selon des sources médicales. L'attentat a eu lieu dans la localité de Ouled Allel d'où sont originaires plusieurs terroristes, membres de la seriat de Ouled Ali dont l'“émir” Khelifi Youcef dit Talha a été tué le mois dernier à Si Mustapha. Ces deux attentats, qui interviennent au lendemain de l'attentat kamikaze ayant ciblé des militaires à Bordj El-Kiffan, laissent penser que l'ex-GSPC, laminé par les coups qui lui ont été assénés ces derniers mois, par les forces de sécurité, tentent de se redéployer et de réorganiser ses troupes visiblement déboussolées après la perte des principaux “émirs” de la zone II. M. T.
