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De la presse coloniale à la presse libre
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 05 - 2011

Parler de la presse algérienne équivaudrait à remonter le temps jusqu'au lendemain de l'invasion des côtes algériennes par l'armée française.
Il faut savoir, en effet, que les débuts de la presse en Algérie sont liés à ceux de l'occupation coloniale. Et jusqu'aux premières années du XXe siècle, les journaux algériens sont restés dans l'étroite dépendance de la communauté européenne installée sur le sol algérien. Naissance des journaux de la colonie Le 14 juin 1830, paraît «L'Estafette d'Alger», à Sidi-Ferruch. Lancé par un certain M. Merle, secrétaire du général de Bourmont, ce journal réalisé sur une imprimerie de fortune, installée en pleine campagne, est le tout premier journal publié sur le territoire de la Régence. Cet organe qui s'adressait aux troupes françaises, le soir même de leur débarquement, n'a sorti que deux numéros, avant de disparaître mais il se voulait, de par son contenu, annonciateur d'une longue campagne de domination et d'assimilation imposée par les nouveaux colons. Il faudra attendre deux années, plus précisément le 19 juin 1832 pour qu'apparaisse, à Alger, le premier journal officiel de la colonie. Lancé par Roland de Bussy fils, directeur de l'imprimerie du gouvernement, «Le moniteur algérien» était voulu par le baron Pichon, Conseiller d'Etat et Intendant civil pour la publication des textes législatifs, ordonnances et arrêtés du gouvernement. Paraissant tous les cinq jours et comprenant deux à six pages, «Le moniteur algérien» comptait également une partie documentaire où il était fait état d'informations militaires et administratives, ainsi que des études historiques, récits et pièces littéraires. Il publiera, en tout, 1647 numéros jusqu'à sa disparition le 30 septembre 1858. Il est remplacé en 1862 par «Le moniteur de l'Algérie» qui, en cessant de paraître en 1871 est remplacé par «Le mobacher». Ce bimensuel, fondé sous l'égide du gouvernement est publié dans les deux langues, française et arabe, afin de «propager les idées civilisatrices de la France parmi les populations musulmanes». Il paraît jusqu'au 5 décembre 1926, avant de disparaître. Des journaux pour soutenir l'action coloniale L'Akhbar, L'Algérie, L'Atlas, Courrier d'Algérie, L'Eclipse, Le Tell, L'Union africaine», Le Réveil, «Vérité algérienne», Radical algérien, La Dépêche algérienne, La Dépêche quotidienne, L'écho d'Alger, Dimanche matin, et on en oublie, étaient autant de périodiques publiés pour soutenir l'action du gouvernement. Ce dernier qui maintenait la presse sous une chape de plomb n'hésitait pas à intenter des procès à tous ceux qui s'aventuraient un peu trop loin, sur les chemins de la liberté d'expression. Dans un pays dont la conquête se poursuit non sans difficultés, et où la domination française reste fragile comme en témoigne le grand soulèvement de 1871, les chefs de l'armée supportent, en effet, difficilement les critiques incessantes que les civils développent à leur égard, d'où le contrôle de tout ce qui pourrait nuire à leur action. La plupart des journaux s'obligeaient à une autocensure, nécessaire pour leur survie, un choix qui n'était, bien évidemment, pas du goût des populations de la colonie. Qu'en est-il de la cause algérienne ? Des dizaines de journaux continuaient à paraître mais la plupart évoquaient les problèmes des colons et des étrangers vivant en Algérie. Quant aux «indigènes», leurs souffrances étaient tout bonnement occultées. Un journal se fera, cependant, remarquer par ses prises de positions démocratiques, c'est L'Echo d'Oran. Sous la houlette d'Adolphe Perrier, ce journal survivra difficilement, sans doute en raison de son indocilité. N'est-ce pas dans ces mêmes colonnes que les insurgés sont, contre toute attente, défendus, que les candidatures princières décriées, que certaines injustices montrées du doigt ? Mais il en faut, bien évidemment plus, pour rendre aux véritables fils de cette terre d'Algérie, leur dignité, eux qui ont connu l'expropriation et la spoliation de leurs droits les plus élémentaires. Spielmann, ou la cause indigène Débarqué de son Alsace natale alors qu'il n'avait que 11 ans, Victor Spielmann s'est installé avec sa famille à Bordj Bou Arreridj. Très tôt, ce jeune s'insurge contre les injustices commises à l'égard des Algériens de souche. En devenant journaliste, il saisit là, l'occasion de dénoncer les abus. En se liant d'amitié avec Gaston de Vulpillières, socialiste humaniste, Spielmann est invité par son ami à écrire dans les colonnes de son journal, «Le Croissant-El Hillal», connu pour être l'«organe des revendications indigènes». Spielmann n'hésite pas à dénoncer le code de l'indigénat de 1887, qui codifie la discrimination ainsi que les abus de l'administration coloniale qui molestent les pauvres colons. Il met ensuite sa plume au service d'autres journaux comme «L'Islam» de Sadek Denden, «L'Ikdam» de l'Emir Khaled ou encore le «Cri de l'Algérie» qui, bien sûr, ont fait de la défense des droits des Algériens leur principal credo. El Moudjahid, premier journal algérien Doyen de la presse algérienne, le journal El Moudjahid paraît pour la première fois en juin 1956, sous forme d'édition spéciale à Alger, avant de prendre sa forme connue en tant que journal, organe du Front de libération nationale, à partir de juin 1957. L'hebdomadaire El Moudjahid est dirigé, de juillet 1957 à septembre 1962 par Rédha Malek, puis Belkacem Benyahia jusqu'en décembre 1963, puis Mourad Bourboune jusqu'à sa disparition le 31 août 1964. De juin 1956 à l'indépendance, cent vingt numéros du journal ont été publiés. Sur les numéros publiés, il y eut plus de 200 articles, 150 reportages, 50 interviews et 150 dossiers....et autres informations et rapports. Dans le bulletin de naissance du premier numéro, Abane Ramdane écrivait : «Dans le gigantesque combat qui continue jusqu'à la victoire, il (El Moudjahid) prend place pour en être l'œil, l'oreille et la voix, l'informateur objectif de l'opinion, le point de rencontre du maquis et du peuple. A ce titre, il a déjà pris conscience du rôle qui lui échoit. Puisse-t-il le remplir jusqu'au bout». Habitués aux organes faisant dans l'opportunisme au détriment de la vérité, le peuple algérien a trouvé en El Moudjahid cette lueur d'espoir qui lui manquait, cette information juste qui lui faisait défaut. Mais auparavant, un autre journal a joué un rôle d'éclaireur, c'est «Alger Républicain». Fondé en 1938 par Pascal Pia, ce journal est très vite vu comme un journal «scandaleux» car son fondateur et son rédacteur en chef, Albert Camus, manifestent des idées trop avancées. En effet, tous deux sont convaincus qu'un peuple ne peut avilir un autre, que les Arabes ont droit aux mêmes lois sociales que les Européens et qu'ils doivent pouvoir envoyer leurs enfants à l'école. Ce franc-parler et ces vérités dites ne sont pas du goût des gouvernants qui décident de suspendre le journal d'octobre 1939 à février 1943 et une nouvelle fois, de septembre 1955 jusqu'au 17 juillet 1962. Albert Camus, Kateb Yacine et Henri Alleg figurent parmi les grandes plumes à avoir mis leur talent au service de la cause algérienne. Hassina A.

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