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Quand Bouzar rime avec Beaux-Arts
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

Etrénant son pinceau de guide touristique artiste, il nous convie, par monts et par vaux, à la découverte de petits joyaux des franges naturelles qui jalonnent le Dahra, l'Ouarsenis, la Kabylie, l'Oranie avec deux ou trois évasions dans le Sud.
Etrénant son pinceau de guide touristique artiste, il nous convie, par monts et par vaux, à la découverte de petits joyaux des franges naturelles qui jalonnent le Dahra, l'Ouarsenis, la Kabylie, l'Oranie avec deux ou trois évasions dans le Sud. Une peinture vernaculaire Peintre voyageur à sa manière, sectateur des artistes réalistes, il nous promène à travers les contrées pittoresques du pays profond qu'il sait restituer avec rigueur et délicatesse dans des haltes picturales patiemment sublimées à notre intention. Il nous invite ainsi à nous délecter de la douceur magnanime des «Horizons (I et II)» représentant les «hautes plaines du Zaccar» au caractère bucolique prégnant d'authenticité, «au-delà de Sidi Abdelkader», marabout tutélaire des lieux, dominant de ses 900 mètres les reliefs altiers du Dahra et «Aïn N'sour», promontoire panoramique d'où l'on peut embrasser des «coins de la vallée du Chelif» et braquer notre regard «du côté de Tipaza». Poursuivant nos pérégrinations, nous nous laissons séduire par notre affable cicérone qui ne cesse de déplier et de déployer ses paysages comme celui, bucolique, de la «Prairie des hauts montagnes» en amont d'un «Creux de vallon dans l'Ouarsenis» où «Au milieu coule un ruisseau» pour nous laisser submerger par une bouffée de romantisme lamartinesque. Ne manquent alors que les eaux immobiles d'un lac pour compléter la scénographie. C'est aussi un «Hameau» dans un «Vallon du Djurdjura» que nous visitons avant de rejoindre une «Crique entre Cherchell et Ténès» avec des «Bungalows» si caractéristiques de ce bout de bord de mer paradisiaque sans se priver de faire un crochet par la «Cascade». Nos pas continuent à nos guider «Vers Ténès» après avoir franchi un «Coin du Chelif n° 2» qui convoque à notre mémoire les «Reflets» d'un «Vallon sous la neige». Nous reprenons ensuite notre périple pour revenir sur nos pas en «Bord de mer en Oranie» où nous attendent sur le chemin du retour «Vers Tipaza» des «Bouquets» de fleurs. Puis, tout à coup, nous butons sur un tableautin qui jure avec l'harmonieux équilibre de l'ensemble de la monstration, un tableau aux antipodes de ceux que nous venons de déguster. Il a pour titre «L'après-pétrole» et prend le contrepied des autres œuvres tant sur les plans thématique qu'esthétique. Il représente les moignons calcinés de trois arbres brandis vers le ciel dans un paysage couleur de pétrole se déployant dans un horizon de grisailles clairsemé de fumeroles noires. Image cataclysmale qui convoque le souvenir de la gesticulation baroque de la sculpture d'Ossip Zadkine «L'homme foudroyé ou la ville détruite» ainsi que celui de «Guernica» (de Picasso) par le côté atmosphérique et métaphorique qu'il dégage. Signal d'une gravité pathétique et sans complaisance. Appréhension d'une latence létale, d'une actualité gravide de menaces. «Nature morte» représentant une nature bien morte. Sans cynisme ni jeu de mots. De mort, oserait-on nous permettre. Un verbatim de l'authenticité Ces tableaux lardés de nostalgie où l'on remarque l'absence de représentation iconique humaine et animale nous déconcertent quelque peu. Nous subodorons cependant que l'artiste a voulu signifier la désertification rurale à laquelle nous assistons et qui semble revêtir un caractère inéluctable. Ils sont une narration de la lumière dans la campagne, une escapade visuelle champêtre bruissante de joyeuse fraîcheur des couleurs, de musicalité et d'ivresse. Bouzar surprend la nature dans son intime nudité, il ne cherche pas les grands effets et s'éloigne de tout artifice de composition. Il adopte un cadrage frontal équilibré bien adapté à un focus romantique de paysages paisibles d'où se dégage une certaine sérénité. Des représentations photographiques, rétiniennes, de la syntaxe graphique et chromatique pleine de subtilité, une écriture esthétique verveuse sans verbosité aucune. Une peinture naturelle de la nature telle qu'elle est, bio pourrait-on dire, déclinée à l'aune d'une vocation d'autodidacte instinctif et sensible, avec parfois un fumet de sensualité et une «kémia» de lyrisme. A la précision topographique l'artiste mêle l'agrément d'une subreptice richesse de tons rythmée par des éclairages esthétiques opulents. Il s'improvise sans vergogne chantre de la rudesse et du pittoresque de la touffeur agreste dont il restitue le charme secret dans une palette singulière de vérité. Cette versification graphique conjugue la facture avec une sublimation de la lumière qu'une sincère et riche sensibilité peut, seule, se permettre. La sobriété des sujets, et de la palette, alliée à une économie des formes dénote une maîtrise qui fait de Bouzar un méticuleux peintre de la nature et du plein air. C'est du plein art, pourrait-on dire. Loin de la froideur des académismes, il a su élever une peinture authentique pleine de gracieuse luminosité et de volumétries savamment contrastées. Il a entonné avec enthousiasme une gracieuse mélodie du pittoresque des arpents, parfois improbables, de l'Algérie belle et «re-belle». Comme José Ortéga, peintre algérianiste du XXe siècle qui a peint Miliana, Eugène Deshayes («Villa d'Alger»), Pierre Faget-Germain («Côte rocheuse dans le constantinois), René-Jean Clot («Baie d'Alger»), H.C.L Dabadie («Une maison arabe en ruine au fond d'un vallon») et bien d'autres, subjugué par cette terre d'Algérie, Bouzar a réussi, à travers le respect d'une grande vérité de la couleur locale, à se hisser au niveau de bien des artistes qui ont prisé leur génome artistique aux sources généreuses de l'école romantique. S'adressant à nos regards il a su convoquer une certaine nostalgie chez tous ceux que les vicissitudes de la vie ont éloigné de leur diapason vernaculaire, de leur terroir, tous ces terriens, ces terreux oserait-on dire, éloignés de leurs racines rurales. Cherchant à émouvoir des regardeurs, il a touché notre sensibilité dans tout ce qu'elle a d'abyssal. D'exposition en exposition, d'opus en opus, nous subodorons que ce qui, au départ, n'était qu'un hobby enfourché par Bouzar pour tromper le désœuvrement d'une retraite bien méritée devient de plus en plus une histoire d'amour. Une passion même.

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