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L'autofiction dans la littérature moderne
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

Hier, l'une des salles de l'hôtel El-Djazaïr a abrité une rencontre organisée par la délégation de l'Union européenne en Algérie et les services culturels de ses Etats membres, sous le patronage de Khalida Toumi, ministre de la Culture.
Troisième du genre, cette rencontre a réuni une belle brochette d'écrivains algériens en l'occurrence, Anouar Benmalek, Amine Zaoui, Yamilé Haraoui-Ghebalou, Hamid Grine, Fatima Bekhaï et Noureddine Saâdi et européens, à savoir Riikka Ala-Harja, Agneta Pleijel, Marcos Giralt Torrente, Jean François Dauven, Doris Gertraud Eibl, Adrian Alui Gheorghe et Petros Markaris qui, tout au long de la journée, ont débattu du thème de «L'autofiction dans la littérature contemporaine». Dans une brève allocution d'ouverture, Mme Laura Baeza, ambassadeur et chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie, a indiqué que cette rencontre «traduit l'engagement de l'Union européenne à promouvoir le dialogue entre les écrivains mais aussi entre les intellectuels des deux rives». Après une minute de silence à la mémoire de l'écrivain espagnol Jorge Semprun, décédé il y a quelques jours, le débat s'est ouvert sur l'intervention de l'écrivain algérien Anouar Benmalek qui a développé le thème de «L'autofiction en tant que synonyme d'«autoscalpel» ou comment écrire malgré soi sur la mort des siens et de soi-même». D'emblée, l'auteur de «L'enfant du peuple ancien» et «O ! Maria», expliquera que bien qu'il ne soit pas adepte d'autofiction qu'il a qualifié de «littérature du nombril», il est, tout de même, capable de «reconnaître des emprunts à la réalité bio ou autobiographique. Mais ils ne sont pas sacralisés. Ils servent plutôt de germe à un statut fictif, le contrat le liant au lecteur ne comprenant pas de clause «vérité». «Autofiction ? Moi, jamais !» Ainsi, celui qui, il y a, quelques années encore disait, avec une pointe d'offuscation : «Autofiction ? Moi, jamais !», avouera que les choses ont changé, suite au «cancer qui a emporté (sa) mère : «Ce matin-là, quand ma mère est morte, sur un lit d'hôpital, mal tenu d'Alger, j'ai eu le sentiment de mourir et donc d'assister à ma propre mort», dira-t-il et d'ajouter : «J'ai cru pendant de longs mois que j'étais mort à l'écriture donc j'ai décidé d'écrire une longue lettre à ma mère qui, en fait, était une lettre que je m'adressais à moi-même. Il n'y avait, dès lors, plus de distance entre le narrateur et l'auteur. Je me suis retrouvé embourbé jusqu'au cou dans la ballade de l'autofiction que je voulais à tout prix éviter». A noter que cela a donné naissance à un ouvrage intitulé : «Tu ne mourras plus demain» qui paraîtra bientôt en France, chez Fayard et en Algérie, chez Casbah éditions. Rikka Ala-Harja évoquera dans sa communication intitulée : «La reconstruction imaginée de la réalité et les limites du langage» le cas d'une écrivaine finlandaise qui publiera plusieurs romans autobiographiques sous trois identités différentes. Le pot aux roses sera «dévoilé» à la presse par son baby-sitter. Une information qui ne sera pas sans décevoir lecteurs et journalistes. «La vraie vie de l'écrivain est plus importante pour les lecteurs aujourd'hui, contrairement à il y a quelques années», avouera-t-elle déçue. Rikka expliquera que suite à cela, plusieurs interrogations autour de la véritable vie et personnalité de l'auteur se sont posées, d'autant que l'un des pseudonymes utilisés était celui d'un homme. Evoquant, cependant, sa propre expérience, Riikka tranchera en disant : «En ce qui me concerne, je suis plus le livre que les personnages. Je suis plus dans la structure, les mots et le langage que dans les personnages». Autofiction et nombrilisme Dernier auteur à intervenir avant l'engagement d'un débat, Mme Yamilé Haraoui-Ghebalou abordera la question des «Traversées fictionnelles et inventivité autobiographiques dans quelques œuvres contemporaines (françaises et francophones». Pour ce maître de conférence à l'Université d'Alger (département de français), l'autofiction est une notion qui «a assez mauvaise réputation et (qui) a beaucoup de mal à entrer dans la critique car on associe autofiction à nombrilisme, ce qui est faux». A travers l'analyse de quatre œuvres distinctes (Maïssa Bey, El Mehdi Acherchour, Philippe Claudel et Henri Michon), Mme Ghebalou expliquera qu'il s'agit plutôt de tressage entre la fiction et l'imaginaire. La conférencière notera, à travers l'un des textes de Maïssa Bey que cette dernière «construit et déconstruit son identité littéraire. Cette construction est aussi une appropriation». Dans le cas de El Mehdi Acherchour, Mme Ghebalou indiquera qu'à travers son œuvre intitulée : «Lui, le livre», on se rend compte que «c'est un texte inconfortable, improbable car on ne peut pas le classer ou poser les repères habituels», ajoutant plus loin que «la frontière entre l'auteur et le narrateur est ici remise en question» et de conclure que «ces deux écrivains ouvrent des champs réflexifs extrêmement riches». Concernant Philippe Claudel et son roman : «J'abandonne», «le récit offre des éléments de la réalité». Et à travers l'utilisation du «Je» dédoublé, la question de l'autofiction se pose indirectement. Dans «Vie minuscule» de Michon, c'est à la fois un roman, un conte et un conte de soi-même. «L'auteur raconte des membres de sa famille, sans trop de détails», ajoutant qu'il y a également une quête du père que l'auteur a perdu très jeune. «Là, le texte mêle plusieurs genres et catégories qui interpellent l'autofiction», indiquera encore Yamilé Ghebalou. Lors du débat, plusieurs intervenants prendront la parole pour évoquer cette «autofiction dans la littérature moderne» et c'est à juste titre que Mme Afifa Bererhi notera que «L'autofiction est à peu près tout et rien et chaque écrivain est présent d'une manière ou d'une autre dans son œuvre». Ce à quoi renchérira Anouar Benmalek en disant : «Il n'y a pas d'autofiction, il y a de la fiction. Tout le reste, n'est que bavardages». D'autres intervenants ont pris la parole pour continuer à enrichir le débat. Si Amine Zaoui a abordé la question de l'écriture à deux mains, la Suédoise Agneta Pleijel s'est exprimé autour de «l'autofiction : les moyens d'écrire l'histoire en combinant les vrais faits et l'imagination». De son côté, Hamid Grine a abordé la question du vécu comme matériau de roman. «Le moi au présent et l'histoire», «L'auto-machin, comme diait Aragon», «Poésie et autofiction», «La ville : le lieu réel et imaginaire dans le roman polar», «Les mille et une astuces pour se dire sans se révéler», «Le moi dans l'écriture : refuge ou emblème ?» et «Hacer real lo real» sont les autres thèmes débattus dans l'après-midi, communications inscrites autour du thème générique : «Le Moi imaginaire, les frontières du fictif face à la réalité».

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