Deux rencontres amicales prévues pour la sélection algérienne à Blida, le 12 novembre 2011 face à l'équipe tunisienne et la seconde 72 heures après, face aux Lions indomptables du Cameroun, soit le 15 novembre. Le président de la Fédération algérienne de football vient d'accompagner cette annonce par «… En espérant que les responsables de nos stades nous donnent des pelouses dignes de ce nom.» La première chose qui nous vient à l'esprit est une interrogation, que nous vous livrons brute de décoffrage : réussira-t-on à renouer avec nos gradins et permettre à ceux qui, hier, étaient derrière leur Equipe nationale de retrouver cette confiance presque perdue ? C'est tout un chantier de communication à faire engager pour éviter le pourrissement de ce malaise qui sillonne à chaque fois les couloirs de nos instances et du club national. Où, quand et comment peut-on arriver à un niveau qui refléterait nos ambitions ? Rien n'est encore claire, absolument rien. A chaque engagement, un nouvel état d'esprit s'installe. A chaque déclaration, des plumes foncent pour soutenir les positions qui ne sont pas souvent les meilleures. Alors osons poser cette sacrée question : y aurait-il un classement de la meilleure plume ? Cette plume qui gagnerait plutôt à contribution pour une meilleure visibilité. A ce titre, sur les ondes de la Chaîne III, dans le cadre d'une émission sportive, le président de la FAF nous apprenait que notre sélectionneur «sait ce que c'est qu'une Equipe nationale». Dieu Merci, voilà une bonne nouvelle qui va rassurer les millions de supporters et d'ajouter, «d'ailleurs, en 24 matchs avec la Côte d'Ivoire, il n'en a perdu qu'un seul, face à l'Algérie, qui lui reste encore en travers de la gorge… Au vu du jeu, et de la circulation de balle, c'est différent de ce que nous connaissons». Nous n'allons tout de même pas confronter les déclarations du temps passé des sectionneurs évincés pour écrire qu'elles ressemblent à une ou deux touches prés. Il ajoutera, à juste titre cette fois, qu'il «était surpris que l'on parle de cadres. L'Equipe nationale n'est pas une administration et les joueurs jouent et sont sélectionnés en fonction de leurs qualités et de leur forme du moment», parce que pareilles situations ne brillaient pas avant, et personne n'a eu le temps magique pour dénoncer ce phénomène malheureux. Pour le patron de la FAF, seul Halilhodzic a remis de l'ordre au sein de la sélection ! Et dit comment, «il a pris en compte nos instruction» avant de nous faire rappeler «qu'hélas, nous n'avons pas eu sein de cette équipe de grands joueurs évoluant dans de grands clubs». Pourtant ils étaient approchés, voire même suppliés pour qu'ils acceptent de se ranger derrière les couleurs nationales ? Cette vérité, soutenue par le boss de la FAF, est juste, mails il fallait l'étaler au bon moment… «Alors pour la qualification en Coupe du monde 2014, qui demeure notre objectif premier et celui qui lui a été assigné, Vahid est inquiet. Très inquiet.» Si le médecin est inquiet, que dira le patient ou sa famille ? L'homme de la rue s'inquiète aussi, «on finira par la perdre de vue…» A ce train de vie, les supporters lâcheront ces missionnaires et avec eux, le sélectionneur en attendant de voir plus claire. Les résultats s'éloignent des pelouses. Une page, nous dit-on, est tournée, les choses se porteront que mieux, et le rapprochement se fera plus évident que d'habitude. Mais ce n'est qu'un des objectifs mal travaillé, devrions-nous reconnaître. Sauf si les terrains actuels ne sont pas bosselés, ce qui risque de désavantager notoirement plus notre équipe qui veut tenter pour ne pas dire s'amuser à faire la différence. Enfin, que ce soit au niveau de la communication ou des choix, nous ne comprenons pas tout. Alors, il est vrai que la situation comptable est déjà envahie par des résultats pas très… Il sera alors temps de penser à progresser. Car pour le moment, une chose est certaine : cette équipe ne progresse pas. D'ailleurs nous l'avons compris lorsque le président de la FAF disait sur les mêmes ondes que «ce ne sont pas avec les 35 milliards du ministère de la Jeunesse et des Sports qu'on irait en Coupe du monde ! Ces 3,5 millions d'euros, on ne les utilise même pas et c'est rien devant les 12 millions d'euros alloués à la Fédération tunisienne ou encore les 27 du Maroc !» Voilà tout est dit, pas de bons joueurs, pas de bons terrains et enfin pas d'argent pour reconstruire avec le Bosniaque, l'Equipe que nous attendons tous depuis des années. La différence est nette, si l'on devait comparer les enveloppes accordées aux équipes voisines. Des journalistes étrangers livrent leurs impressions. Selon Nicholas Mc Anally, journaliste à SlateAfrique «l'équipe nationale est redevenue quelconque. Une équipe incapable de défaire la Tanzanie, 127e nation mondiale, en deux matchs (1-1, 0-0), et battue par la modeste Centrafrique (2-0). L'Algérie, malgré la ferveur de ses supporters, n'effraie plus vraiment. Passés à la moulinette par le Maroc (4-0), les Fennecs n'ont remporté qu'une seule rencontre depuis la coupe du Monde sud-africaine, le derby d'Annaba face à ces mêmes Lions de l'Atlas (1-0)». Ce même journaliste reprend une déclaration du Bosniaque au lendemain de son installation, «j'ai noté sur un carnet, sur deux pages entières, les faiblesses défensive et offensive de l'équipe. C'est l'équivalent de quatre ans de travail en Equipe nationale et deux ans en club pour tout arranger. Il y a un vrai problème de discipline tactique, les joueurs gardent trop la balle. Contre le Maroc, l'équipe a fait moins de 200 passes, Barcelone en fait 700 à chaque match», expliquait-il à l'issue du premier rassemblement de l'Equipe nationale en août dernier. Comme pour riposter à cette déclaration, le journaliste fait sonner la réaction de Chaâbane Merzekane, ancien international, qui ne se montre d'ailleurs pas tendre envers Halilhodzic, «l'équipe nationale n'a pas besoin d'un gendarme, car Vahid a insisté lors de la conférence de presse sur la discipline. Pour moi, la sélection algérienne a besoin d'un projet de jeu et d'un système cohérent qui puissent permettre à notre sélection de retrouver son efficacité en attaque. Le problème réside dans l'animation offensive, on n'arrive pas à le résoudre depuis des années, il y a des carences dans ce domaine. Halilhodzic doit trouver des solutions […] et ne pas trop se focaliser sur la discipline. Franchement, son discours ne m'a pas convaincu. Pour dire maintenant s'il va réussir, je ne sais pas». Mais il y a pire, alerte le journaliste notamment le manque d'ambition criant des internationaux algériens. Les Fennecs sont partis s'ensabler dans le Golfe. Karim Ziani (Al Jaish), Mourad Meghni (Umm Salal), Madjid Bougherra (Lekhwiya) et Nadir Belhadj (Al-Sadd SC) évoluent au Qatar, Anthar Yahia (Al-Nassr FC) en Arabie Saoudite. A ceci le sélectionneur répond, «je ne peux pas interdire à un joueur de signer dans les pays du Golfe, déplore le technicien bosnien, un brin fataliste. Cela reste un meilleur championnat que le championnat algérien». Résultat, cette équipe compacte, sans génies ni stars, affiche vite ses limites. Et cela ne ravit guère les glorieux anciens, à commencer par Mahmoud Guendouz, ancien capitaine de la Khadra qui a parlé et livrer ses impressions à divers journaux, juste après le dernier match, «la sélection m'est parue en réanimation. Ouvrez les yeux ! On a affronté une petite équipe de Tanzanie. Si les choses tournaient comme elles le devraient, on les aurait battus en aller-retour. Alors, de grâce, n'essayez pas de me convaincre que les choses sont devenues meilleures qu'elles ne l'étaient avec Saâdane ou Benchikha. Halilhodzic reste Halilhodzic. Un entraîneur qui s'est fait un nom respectable dans le milieu. Seulement, je ne cherche pas à plaire à Halilhodzic pour m'amuser à dire que le niveau est meilleur et que l'Equipe nationale reviendra en force sous sa coupe. […] Il faudra qu'il fasse un tri et ne garder qu'une petite minorité des joueurs encore valables. Il est temps de faire le ménage dans cette équipe. Il y a aujourd'hui des «noms» et non des joueurs en sélection. On n'en veut pas. Ceux-ci sont devenus un boulet pour le groupe. Ils freinent l'équipe dans sa progression. Il faudrait injecter du sang neuf. Rajeunir progressivement est primordial. Car si l'on pense continuer avec les mêmes joueurs, on ne fera que perdre notre temps». Surtout pas ça, de grâce !