Que d'inconvénients provoquent les imprévus du traçage de la ligne du tramway ! Ils sont trop coûteux en argent et en perte de temps mais ils sont inévitables. Sinon Constantine doit attendre encore longtemps pour enregistrer les premiers signes concrets de ce merveilleux rêve que malheureusement quelques-uns n'auront pas le temps de savourer. Surtout ceux qui souhaiteront prendre le métro pour rejoindre la nouvelle ville Ali- Mendjeli à partir de la station du stade Benabdelmalek. Les responsables chargés de la réalisation du tramway viennent de confirmer officiellement que la ligne du tramway sera prolongée sur une distance de 13 km, devant desservir cette immense zone d'habitations qui est déjà l'un des principaux cauchemars des responsables locaux. Ainsi, après l'insupportable point d'interrogation relatif à la réouverture du stade Benabdelmalek et surtout la voie de circulation qui demeure fermée depuis déjà plus de deux années, voilà le problème posé par les habitants de l'immeuble Bel Air, qui veulent coûte que coûte empêcher que les rails soient posés sous leurs balcons compte tenu des risques qu'ils estiment inévitables. Jusqu'à ce jour, aucun responsable n'a livré sa vision ne serait-ce que pour calmer ces habitants. Malgré tout, les travaux progressent à la vitesse minimale, et dans ce contexte aussi, personne ne comprend pourquoi. Avant d'élucider ces questions qui vont concerner la traversée de toute la cité Djamel-Abdennacer (Ciloc), les responsables bondissent vers la trémie située face à la mosquée Emir-Abdelkader. Cette trémie, sur le boulevard Che Guevara, a été inaugurée il y a moins de 6 années par le président de la République. Sa réalisation aura coûté quand même 25 milliards de centimes au Trésor public. Dans quelque temps, il va falloir combler cette trémie car suite à une réunion avec le wali de Constantine, l'option «zéro risque» a été retenue. Ces risques concernent la mosquée Emir-Abdelkader et l'Université des sciences islamiques sous lesquelles il est hors de question de creuser un tunnel et faire passer le tramway. Le risque est trop grand surtout qu'en profondeur de ces deux institutions, il a été enfin reconnu l'existence d'une immense nappe d'eau. Une information qui a été démentie durant tant d'années mais aussi bien la mosquée, l'université et plusieurs immeubles des cités Filali et Fadela Saâdane sont en déstabilisation lente mais permanente. Cette projection est certainement adaptée pour protéger des réalisations de haute importance. Elle est cependant inquiétante du fait que va obligatoirement naître un autre étranglement de la circulation routière. Le wali s'est prononcé pour rassurer la population, les responsables ont balisé le temps des travaux, mais le citoyen évalue à sa manière les peines encourues malgré les affirmations des différents responsables. Ceux-là qui avaient promis la reconstruction des tribunes du stade en 4 mois. Cela fait deux ans et ils vont sans doute aller très loin au- delà. Ceux-là aussi qui devaient remplacer une partie du pont sur la voie rapide en 3 mois et qui ont mis plus d'une année avant de permettre aux citoyens de mieux respirer. Ceux-là encore qui doivent réaliser des viaducs et qui n'ont même pas commencé à le faire. Ceux-là, ce sont les responsables de l'entreprise italienne Pizarroti, partenaire en charge de la réalisation du tramway. Il est vrai que leurs partenaires locaux déclinent une incompétence ou du moins un laisser-aller que la morale primaire rejette avec force. La réalisation de quelques projets en est témoin. Voilà qu'une trémie doit être éliminée après avoir été construite dans l'urgence pour plaire au président de la République lors de l'une de ses visites. On avait même planté tout au tour des palmiers sur lesquels il ne manquait que la deglet nour. Auparavant, un précédent wali avait inscrit l'inauguration de la fameuse route Massinissa. Après cette inauguration, les réparations successives auront englouti des centaines de milliards. Et ce n'est pas fini puisque le chantier est toujours en activité.