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La rançon de la peur, souvent de l'horreur...
Publié dans La Nouvelle République le 18 - 01 - 2012

L'enlèvement du wali d'Illizi, Mohamed Laïd Khelfi, est une première en Algérie. La version officielle, celle du ministère de l'Intérieur, souligne que le wali a été kidnappé lundi dans la région de Timerouane à 80 km de Deb Deb au retour d'une mission régulière d'inspection et de travail par trois jeunes Algériens armés et identifiés. Le même communiqué précise que M. L. Khelfi était accompagné par le président de l'APW, le chauffeur et le chargé du protocole, lesquels ont été relâchés avant que le véhicule ne prenne la poudre d'escampette vers la Libye, où les criminels se sont réfugiés, alors que cette région est supposée surveillée de très près, en raison des derniers évènements qu'a connus la région.
Les rapts dans notre pays sont devenus de plus en plus fréquents, et sont surtout l'œuvre du grand banditisme. La société civile réagit par des manifestations à ce qui s'apparente à des prises d'otages qui ne sont libérés qu'après de longues et pénibles périodes de captivité. Le motif est l'argent. Plusieurs mouvements de foules ont battu le pavé dans plusieurs agglomérations en Kabylie, et à Alger, pour protester contre la recrudescence des enlèvements d'adultes, d'adolescents et d'enfants. Les premiers kidnappeurs en Algérie avaient ciblé le fils d'un haut fonctionnaire du monde de la finance, au milieu des années 1970 ; cette affaire a eu l'effet d'une véritable déflagration médiatique, et d'une mobilisation sans précédent de toutes les forces de sécurité. Les supposés auteurs ont été arrêtés, au moment où ils devaient prendre possession de l'argent. Jugés coupables, ils furent condamnés à la peine capitale. Il a fallu attendre 2005, soit 30 ans plus tard, pour que les rapts d'enfants, d'adolescents, et d'adultes réoccupent le devant de la scène médiatique. Le phénomène au demeurant nouveau comme fléau social en Algérie, loin de s'estomper, aurait tendance à s'accentuer selon les chiffres que publie périodiquement la gendarmerie nationale. Qui sont ces auteurs d'enlèvements et de séquestrations de personnes, qui s'intervertissent entre le terrorisme, le grand banditisme, la perversité sexuelle, ou dans le trafic d'organes !? Visant les personnes fortunées a priori, le kidnapping a évolué en s'adaptant aux besoins toujours croissants de la société, et l'écartèlement plus prononcé des écarts existants entre les membres d'une même communauté. Pis, ce genre de fléau avec la mondialisation, l'e-commerce, les NTIC et les différents réseaux sociaux, aurait tendance dans certains pays pauvres, ou en voie de développement à connaître une multiplication alarmante d'organisations de bandes de malfaiteurs, souvent fort bien organisées, bien équipées, bien renseignées, et puissamment armées, jouissant comme rapporté dans des reportages sur la ville de Mexico de complicités, y compris dans le corps de la police qui est censé les combattre. La corruption, le payement de services cash des complices, menacent plus que jamais les opérateurs économiques, leurs familles, et par extension l'économie des pays qui n'arrivent pas éradiquer cette calamité permettant aux gangsters, et parfois aux assassins de gagner énormément d'argent facilement. En Algérie, ces dernières années et mois, il a été noté une escalade sans pareil de kidnappings de commerçants, d'entrepreneurs, d'enfants qui ont des parents aisés, dont la libération serait sujette à des payements de rançons proportionnelles aux estimations faites par les kidnappeurs. Une libération sans dommage de la victime pourrait atteindre les 25 milliards de centimes, et prendre un temps fou pour être conclue dans les conditions fixées par les ravisseurs. Des enlèvements et des chiffres En 2010, un rapport de la gendarmerie faisait état de 16 cas d'enlèvement dont 11 élucidés, et 21 cas de viol, dont 18 enquêtes auraient abouti impliquant 40 personnes dont une femme ayant participé à des opérations de kidnappings dont l'objet était de réclamer des rançons. Dans ces méfaits, la gendarmerie traite des dossiers liés aux disparitions d'enfants, souvent victimes d'enlèvements, de séquestrations, de viols et d'assassinat puisqu'on a retrouvé des corps sans vie généralement abandonnés dans des lieux perdus. Parmi la population délinquante, apparaissent de plus en plus de nouveaux postulants au crime organisé. On remarquera l'implication dans des délits de 176 femmes en 2010 dans ce rapport, ainsi que la présence de 256 mineurs, 153 étudiants, 450 fonctionnaires et d'un millier de journaliers. Pareillement, 5 895 chômeurs ont été durant cette période cités dans 3 846 affaires de crimes et de délits divers. Les enquêteurs ont élucidé 722 sur les 1 024 affaires liées au crime organisé, dont l'immigration clandestine, la fausse monnaie, le trafic de drogue, d'armes et de véhicules. Là aussi, ce sont 72 mineurs qui sont directement impliqués aux côtés de 59 autres femmes qui exercent pour le compte de réseaux de trafic de tous genres. Des chiffres froids et des cadavres Les chiffres froids des statisticiens, arrestations, rumeurs, exécutions sommaires des victimes, et débats jusque dans la Chambre du Sénat, sur les ogres dévoreurs d'enfants et de riches commerçants ou entrepreneurs contredisent le discours des autorités se voulant rassurant, afin d'éviter que la population ne cède à la panique comme ce fut le cas en 2007. La majorité des crimes de rapt d'enfants sont concentrés dans les grandes agglomérations comme Oran, Alger, Annaba, alors que les enlèvements d'hommes d'affaires ou de leurs proches sont enregistrés presque exclusivement en Kabylie, d'où l'inévitable rapprochement avec les groupes terroristes qui écument la région. En 2000, 28 enlèvements ont été réalisés en 30 jours. Jusqu'en 2007, à compter de 2001, les chiffres officiels font état de 841 enfants disparus, dont l'âge oscillerait entre 4 et 16 ans. En 2002, 117 enfants sont kidnappés, dont 71 fillettes. En 2004, le nombre d'enfants disparus s'élève à 168. Si les services de sécurité arrivent à obtenir d'encourageants résultats en matière de lutte contre la grande criminalité, il faut cependant préciser que la lutte la plus efficace menée contre cette calamité reste l'implication effective de la société civile en termes de prévention, et de coopération avec les différents services de sécurité, d'où la mobilisation citoyenne annoncée à Tizi et à Alger pour sensibiliser le plus de monde que possible, dans la guerre contre le crime organisé. Dans cette confrontation de communiqués médiatisés, il existe beaucoup de non-dits. Nous ne savons pas par exemple ce que signifie exactement pour les autorités ce qu'elles qualifient «d'affaires élucidées» ; si cela représente des dénouements heureux à la suite de libérations consécutives aux interventions rapides de la police ou de la gendarmerie ou si c'est à la suite de versements de rançon, ni comment ont fini les affaires non élucidées avec précision ; en tout état de cause, l'année dernière le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Daho Ould Kablia avait formellement démenti les informations selon lesquelles les enlèvements d'enfants étaient motivés par le trafic d'organes. Cette année, la reprise des kidnappings par des individus puissamment armés a ravivé les inquiétudes, au point où certains commentateurs n'ont pas hésité à faire le parallèle de ce qui se passe en Colombie, et au Mexique, deux pays où il y a un kidnapping toutes les 6 heures, et où des millions de pesos sont versés aux ravisseurs chaque semaine. C'est en milliards que se chiffre le montant des rançons ; le s sommes dépensées pour renforcer les mesures, les systèmes de sécurité, les gardes rapprochées, sont colossales au point qu'on parle de l'émergence d'une véritable industrie du crime. La Kabylie est la région qui souffle le plus fréquemment le martyre de ces pratiques infâmes, abjectes. A Tizi Ouzou même en plein jour les kidnappeurs n'hésitent pas à passer à l'action ; à l'intérieur des terres les faux barrages servent à organiser des rapts au point de transformer la quiétude des citoyens en enfer. A Mechtras, dans la daïra de Boghni c'est le propriétaire d'une marbrerie, dans la région d'Ath Aïssi à Béni Douala c'est une autre victime âgée de 18 ans, frère d'un entrepreneur qui a été kidnappée à Tala Bounane, et ce, en moins d'une semaine. La région a connu 64 enlèvements depuis 2005. L'inquiétude et l'impuissance envahissent une région qui se porte de mieux en mieux économiquement, et qui est aujourd'hui contrainte, à investir davantage dans la sécurité. En Colombie, 15% du chiffre d'affaires est consacré à la sécurité ; on rapporte sur les colonnes de la presse qu'il y a au minimum 60 enlèvements par mois, dont 12 dans la capitale, mais il en survient en fait 5 fois plus selon les criminologues, car la majorité des victimes ont trop peur des représailles pour alerter la police. Au Mexique, pour échapper aux ravisseurs, les potentielles victimes embauchent des gardes du corps, et des chauffeurs entraînés aux poursuites à dérapages contrôlés, se payent des véhicules blindés. Rares sont les kidnappés qui arrivent à fuir ; souvent si les choses tournent mal, les victimes sont tuées et poussées hors d'un véhicule dans un fossé. Des scènes atroces pour forcer la main aux familles sont filmées à l'attention des familles, comme le ou les doigts sectionnés. En Algérie, si nous ne sommes arrivés à de tels extrêmes, l'atrocité n'en est pas moins insupportable lorsqu'on découvre un cadavre d'enfant gisant au fond d'un puits, après qu'il eut subi des sévices de toutes sortes. Les enlèvements d'enfants sont souvent attribués aux pervers sexuels, et au trafic d'organes. Il y a quelques années dans la périphérie d'Alger, 3 enfants ont disparu. Les trois ont été retrouvés morts à deux mètres à peine d'une épicerie dans un frigo commercial hors d'usage, et à 4 ou 5 mètres d'une ruelle très fréquentée. Le lieu de la découverte macabre est à environ 600 mètres à vol d'oiseau du lieu où ils habitaient et jouaient avant leur mystérieuse disparition. Les 3 enfants retrouvés sans vie le lendemain seraient morts asphyxiés. Après autopsie, les enfants ont été enterrés dans des cercueils que personne n'était autorisé à ouvrir. L'enquête a conclu à un accident. Le frigo a été réquisitionné par la police pour les suites de l'investigation. La famille ayant des revenus modestes et vivant dans la promiscuité a dans les semaines qui suivirent le drame déménagé pour s'installer dans un autre quartier plus huppé. Le jeune témoin a lui aussi déménagé du quartier. Aucun des voisins interrogés n'a eu une explication logique sur les moyens matériels qui ont permis l'acquisition de ces logement, d'autant que le témoin ne
travaillait pas, et que ses parents n'étaient pas fortunés. C'est pour le moins renversant que tant de coïncidences se produisent simultanément. Trafics et dons d'organes Le trafic d'organes tend à prendre des proportions alarmantes partout à travers le monde. Entre les deux Amériques, on estime entre 15 000 et 20 000 le nombre de victimes de trafiquants d'organes. Le gouvernement chinois a promulgué dernièrement des lois définissant les crimes liés aux transplantations, et a interdit les transplantations d'organes humains sans permis. En Israël, la greffe d'organes se pratique couramment à tel point que les médias soupçonnent fortement les sionistes de récupérer des organes sur des personnes vulnérables, dont les enfants qui disparaissent en Haïti. Il existerait des nébuleuses internationales spécialisées dans la récupération et la commercialisation des organes humains. En Europe, et en Amérique du Nord, la législation interdit formellement la commercialisation des organes humains. La plupart des ventes d'organes partent des pays pauvres vers les pays riches, même s'ils ont des législations contraignantes. Pour contourner les lois, les commanditaires n'ont plus qu'à faire «du tourisme de transplantation» en allant vers les cliniques implantées dans des pays qui n'ont pas une législation claire, ou qui le permettraient ouvertement. En Algérie, rien ne s'y oppose si la famille du donneur est consentante pour une transplantation. La première transplantation rénale à partir d'un donneur cadavérique a eu lieu à Constantine, au mois de novembre par l'équipe de Dr Bendjaballah dans une clinique de néphro-urologie et de transplantation rénale. La complexité de cette question des transplantations d'organes passe par la levée de tabous, sachant que les besoins en matière de greffe sont très importants en Algérie, surtout pour ce qui a trait à la cornée et au rein. Le tout serait de savoir si la législation algérienne ira au-delà des prélèvements cadavériques, en autorisant les prélèvements sur des donneurs vivants, pour atteindre l'objectif de tolérance zéro vis-à-vis des trafiquants et des donneurs qui sont allés à l'étranger pour se faire enlever un rein ou une partie du foie, et qui sont revenus en développant des rejets et des infections mortels.


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