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L'exil, la langue et l'identité collective
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 01 - 2012

La 4e Rencontre euro-algérienne des écrivains s'est poursuivie, jeudi à l'hôtel El-Djazaïr, avec l'intervention des auteurs à travers deux ateliers, à savoir «L'identité et la pratique culturelle, transfert des modèles identitaires» et «L'appartenance unique à l'ère de la mondialisation».
Dans une communication intitulée «L'identité collective : cas de la revendication berbère», Abdennour Abdesselam, journaliste, écrivain et militant de la cause berbère retracera le cheminement de la berbérité, une composante indissociable de l'identité algérienne. Il dira en ce sens que «la question de l'identité berbère ne se pose pas en termes de frontière, d'antagonisme ou de luttes ethniques entre Algériens. Elle se pose plutôt entre ceux qui assument, qui revendiquent et qui célèbrent l'histoire du pays depuis la plus lointaine antiquité et ceux qui veulent la limiter et la contenir à l'invasion arabe au VIIe siècle». Pour Abdennour Abdesselam, parmi les éléments participant au fondement d'une identité, la langue en est l'organe le plus déterminant. «C'est par elle que l'homme vit et exprime les autres constituants de son identité. Aussi, les peuples dominés se sont toujours réfugiés dans leurs langues comme dernier maquis de la résistance et rempart face à l'effroyable machine de la personnalisation», indiquera-t-il. Citant Roland Barthes, l'intervenant expliquera que selon le linguiste, «voler son langage à un homme au nom même du langage, tous les meurtres légaux passent par là». Rappelant la récente révolte arabe, l'écrivain notera que la chute des dictatures en Afrique du Nord ouvre la voie à l'expression libre de l'identité berbère. Pour lui, «même victimes d'ostracisme, même longtemps étouffées ou refoulées, elles finissent toujours par rejaillir. C'est dire que l'identité reste le socle immortel du recommencement et ou de la continuité qui ranime l'essentiel de l'homme après qu'il ait cru avoir tout perdu». Abdennour Abdesselam rappellera ensuite, l'engagement de certains intellectuels, à l'image de Boulifa ou Amar Ouerdane qui, dès le début du XIXe siècle ont œuvré à la «prise en charge de la langue berbère en lui consacrant des ouvrages didactiques», engament qui continue aujourd'hui, encore. Dans Dis-moi où tu vis, je ne te dirai pas qui tu es, Hamid Grine expliquera que «si on n'est pas le produit du milieu où l'ont vit, ni son émanation, qui est-on alors ? Un être sans identité ou à double identité ? » L'auteur de La dernière prière évoquera le parcours de Hawas, héros de son roman et personnage complexe «à cheval entre deux cultures et parfois entre deux identités culturelles». Personnage qui, au fil des lectures (Stendhal, Beaudelaire, Flaubert…) se voit cohabiter avec deux cultures antagoniques, l'une «étrangère, athée, perdue en Algérie», l'autre «faisant semblant d'être dévote». C'est à partir de là que Hamid Grine parvient à cette déduction logique, à savoir que «malgré les contradictions qu'il porte, Hawas ne s'afflige pas de cela ; car sa conscience semble avoir su ménager des espaces respectifs pour l'une et l'autre des personnalités qu'il incarne». Karima Berger qui interviendra au sein du dernier atelier expliquera à travers une communication, tournant autour de l'exil pays d'origine, que l'exil tire sa force de la puissance mentale et imaginative qu'elle peut engager chez une personne. Pour elle, «l'exil, cette chose qui peut nous faire périr ou mourir… L'exil, je l'ai connu ici, déjà, en Algérie, j'étais exilée dans mon propre pays colonisé, et confrontée à cet autre peuple dont la différence a instillé en moi le virus de la différence, de l'étrangeté, de l'altérité». Evoquant son rapport à la terre natale, Karima Berger se demande que serait notre pays, l'Algérie, sans ceux qui l'ont écrite ? S'appuyant sur cette phrase de Dib : «Nous sommes ses (histoire) écrivains publics», Karima Berger ajoute que «ce n'est donc pas le pays décrit mais le pays écrit qui devient le seul vrai pays, le lieu natal de mon origine». Précisant plus loin, tout en citant toujours le monument de la littérature algérienne Dib, que «l'origine est vénéneuse… Elle est certes ce qui est habitable. C'est de même ce qui est inhabitable. Elle est ce dont on a besoin pour la quitter : l'air y est si mortellement rare…». Elle dira regretter le sens «tragique», voire «souvent empli de pathos» associé aujourd'hui au mot exil. Pourtant, Abû Tammam qui a vécu au IXe siècle disait : «Exile-toi afin de te renouveler.» Pour la Grecque Eleni Torossi, «aucune langue n'est supérieure à une autre». Pour cet auteur qui a fuit la dictature de son pays, alors qu'elle n'avait que 19 ans pour s'installer en Allemagne, «la décision d'un auteur d'avoir une activité littéraire dans une langue étrangère est le produit d'une motivation très complexe, très personnelle, et quelquefois inconsciente». Expliquant la relation ambivalente vis-à-vis de sa langue maternelle, Eleni Torossi expliquera que celle-ci s'est concrétisée lors de sa venue en Allemagne et sa confrontation à l'allemand. Cette langue «devenait l'incarnation d'une patrie et le symbole d'une libération personnelle». Pour finir, se référer à cette citation d'Amin Maalouf, cité par Abdennour Abdesselam, serait une belle manière de conclure. Il a écrit : «Chacun devrait pouvoir inclure dans ce qu'il estime être son identité, une composante nouvelle, appelée à prendre de plus en plus d'importance au cours du nouveau siècle, du nouveau millénaire : le sentiment d'appartenir aussi à l'aventure humaine.»

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