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Les Etats-Unis et le monde arabo-islamique
Publié dans La Nouvelle République le 31 - 01 - 2012

Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et dans un contexte marqué par une immense crise économique, financière, politique et morale, les Etats-Unis sont intervenus en Afghanistan contre Al-Qaïda et ses alliés talibans, puis contre l'Irak de Saddam Hussein.
Dans le même temps on assiste depuis 2004-2005, à une nouvelle posture géopolitique et à un redéploiement mondial des forces américaines. Mais depuis le choc des «révolutions arabes», le Moyen-Orient est redevenu un problème majeur de la politique américaine avec la redéfinition d'une politique d'endiguement de la vague islamiste. Elle déstabilise en effet tous les équilibres politiques précédents dans les pays d'Orient, fondés sur deux piliers complémentaires : le contrôle de la vie politique par des régimes autocratiques et celui de la société par des partis religieux financés par l'Arabie Saoudite. Il nous a semblé utile de reproduire un article sur le Contrat de Rome (Cirta n°1 de Février 1996) et de l'actualiser avec notes et références à quelques ouvrages importants pour éclairer la politique américaine et française sur la «révolution arabe». Le FIS dans la stratégie américaine en Algérie. Depuis la dislocation de l'ex-URSS et la guerre du Golfe, les Etats-Unis doivent assumer, seuls, la stabilité d'un Moyen- Orient élargi, du Golfe à l'Iran, de l'Egypte aux Républiques musulmanes d'Asie centrale, du Caucase et des Balkans (Bosnie). D'où la priorité accordée à la solution de 1'éternel conflit israélo-arabe, par 1'élargissement du processus de paix initié à Camp David en 1979 et aux Palestiniens en 1994, en attente de l'accord des Syriens. Cependant Israël restera 1'allié privilégié, plus encore après son intégration dans le nouveau Moyen- Orient, avec la Turquie appelée à redevenir la puissance ottomane du XIXe siècle. La menace communiste ayant disparu, c'est désormais le radicalisme islamique qui émer-ge comme le facteur majeur de déstabilisation en Egypte, en Turquie, Syrie, Jordanie et la péninsule arabique, de façon plus affirmée depuis la Conférence islamique de Khartoum, en 1995. Dans cette politique générale, l'Algérie n'occupait qu'une place secondaire, malgré le réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays, suite au voyage de Chadli aux Etats-Unis. L'intérêt pour l'Algérie devient plus grand après 1988, par suite de quelques faits marquants : la victoire du FIS aux élections locales de 1990 et aux législatives de 1991, la crise du régime algérien depuis la destitution de Chadli jusqu'à 1a désignation du général Zeroual comme «président d'Etat», l'adoption de la nouvelle loi en 1992 sur les hydrocarbures, qui a libéralisé le marché algérien et permis aux sociétés américaines de s'implanter fortement au Sahara. Dès la fin 1993, le Washington Post et le Los Angeles Times révélaient en s'appuyant sur des sources sûres que les Etats-Unis s'attendaient à un effondrement du régime algérien «dans les dix-huit mois à venir». À la base de cette affirmation, la certitude d'une prochaine dislocation de 1'Etat-Armée, suite à la conjugaison de trois fac-teurs : la situation de non-paiement de l'Algérie vis-à-vis de ses créanciers, une grave crise économique et l'entrée dans la lutte armée des islamistes. C'est après l'arrivée de Bill Clinton à la Maison Blanche que le tournant est pris dans l'approche de l'islamisme au Maghreb et au Moyen-Orient. Pour éviter que le FIS une fois au pouvoir ne transforme 1'Algérie en second Iran doté de la puissance nucléaire, (grâce à un transfert des technologies des républiques musulmanes de l'ex-URSS), il ne fallait plus considérer tous les islamistes comme des adversaires et s'entendre avec les plus modérés. Cette orientation valable pour l'Algérie et pour tout le monde musulman a été clairement exposée par le sous-secrétaire d'Etat Robert Pelletreau, ancien ambassadeur au Proche-Orient et ami des monarchies pétrolières. Il expliqua, en mars 1994, à la Commission des Affaires du Sénat, puis à la Chambre des représentants, que 1'arrivée au pouvoir du F1S en Algérie, dominé par une tendance modérée, ne constituait pas une menace pour la Tunisie et le Maroc. Anthony Lake, conseiller en politique étrangère de Clinton, recommanda dans une conférence prononcée à Washington, le 17 mai 1994, de rechercher une entente entre Liamine Zeroual et les islamistes. Cette stratégie a été précisée dans un rapport «Top Secret » sur 1'Algérie, rédigé en juin 1994 et soumis au Conseil de sécurité américain. «Ses rédacteurs préconisaient un partage du pouvoir entre une frange de l'armée algérienne et le FIS. L'essentiel, estimaient-ils, consiste à mettre fin à l'instabilité politique en Algérie, nuisible à terme aux intérêts américains, et de barrer la route aux radicaux islamistes du GIA. Ces derniers étant considérés comme manipulés par l'Iran via le Soudan.» Dans ce contexte, le FMI est intervenu pour imposer les choix de la diplomatie américaine à Zeroual. En avril 1994, il signe un accord, assorti de sévères mesures d'ajustement structurel. En juin 1994, il consent un rééchelonnement de la dette extérieure algérienne (estimée à 26 milliards), allégeant de 5 milliards les remboursements immédiats, en vue d'inciter Zeroual à négocier avec «1'opposition» réunie à Rome, en novembre 1994. Par ailleurs, Anouar Haddam est un joker très précieux pour mener cette politique à Rome. Ce dignitaire, élu député de Tlemcen au premier tour, est issu d'une famille de notables. Son oncle Tidjini Haddam a été recteur de la Mosquée de Paris. Docteur ès sciences, formé dans les universités américaines, il est très proche d'Ali Belhadj et le porte-parole du GIA. Ainsi s'explique le quasi-statut diplomatique que lui a accordé Washington : «Anouar Haddam campe littéralement au Département d'Etat et dans les bureaux des membres du Congrès » admet un haut fonctionnaire. Car, au sein du State Department, nombreux sont ceux qui, comme Robert Pelletreau, secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche-Orient et ex-ambassadeur en Tunisie, estiment que le mouvement islamiste est une lame de fond qui a des racines populaires et avec lequel il vaut mieux commencer à traiter dès aujourd'hui ». C'est dans ces conditions que Washington charge le Vatican de préparer Rome I et Rome II et, au lendemain du 13 janvier, Michel Mac Curry, porte-parole du département d'Etat trouvera l'accord «intéres- sant». De son côté, James Baker, candidat républicain aux élections présidentielles de 1996, justifiera le soutien apporté par son pays au FIS en distinguant les intégrismes : «L'Arabie saoudite est incontestablement un Etat musulman intégriste, et pourtant c'est à la fois un ami et un pays important pour les Etats-Unis. J'irai même plus loin : il n'y a pas de pays musulman plus intégriste que l'Arabie saoudite, et pourtant elle a elle-même des problèmes avec d'autres intégristes. Il convient donc à mon avis de distinguer entre l'intégrisme extrémiste - c'est-à-dire un mouvement qui est catégoriquement hostile à l'Occident, à l'économie de marché, aux valeurs démocratiques - et le reste... Nous ne devons nous opposer à l'intégrisme que dans la mesure exacte où nos intérêts nationaux l'exigent ». C'est enfin Robert Pelletreau qui explique le rôle essentiel joué par les Etats-Unis dans la création du Front de Rome et sa critique de Zeroual, pour son refus de négocier : «Nous nous sommes employés à promouvoir un dialogue entre le pouvoir et les principaux partis d'opposition, ce qui, à notre avis, offre une meilleure perspective pour une solution non violente... En communiquant nos points de vue aux parties concernées, nous leur avons demandé de renoncer à la violence et de dénoncer la terreur. Nous nous sommes sentis encouragés par la plateforme signée par les prin- cipaux partis d'opposition à Rome au mois de janvier. Cela devrait servir de point de départ à des discussions avec le régime. Le rejet catégorique de cette initiative par le gouvernement est regrettable». La confrontation En janvier, la coalition du Front de Rome paraît très solide. À Paris, si le ministre de 1'Intérieur Charles Pasqua préconise un soutien politique et «technique» accru à l'Algérie, au Quai d'Orsay et à la Défense, Alain Juppé et François Léotard, par crainte du terrorisme en France, ne sont pas hostiles à 1'accord de Rome. En mars, chacun des 3 F (FLN, FIS, FFS) miné par des dissensions internes, cherche à jouer son propre jeu, dans le dialogue ouvert par Zeroual. Le pouvoir ayant refusé de négocier sur la base de la plate-forme de Sant'Egidio, les «Romains» tiennent un meeting le 9 juin, salle Harcha à Alger. Leur but est de renforcer leur cohésion et inscrire leur démarche dans le cadre de l'offensive diplomatique américaine pour une solution négociée en Algérie. Fin juin, la négociation engagée semble aboutir. À Naples (15-16 juin), le comité méditerranéen de l'Internationale socialiste, qui a pris connaissance du long plaidoyer d'Aït Ahmed, adopte une résolution appelant à une solution négociée entre le pouvoir et «l'opposition». C'est cette solution que Lionel Jospin, le Parti socialiste et des dizaines de journalistes et d'universitaires défendront, à 1'inverse du PCF et de la CGT, qui soutiennent les «républi- cains» (Saïd Sadi) et Benhamouda, le secrétaire général de l'UGTA, rallié à Zeroual.

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