A une semaine de l'ouverture du Festival de Cannes, l'événement cinéma de ce mercredi 9 mai en France, c'est la sortie de Dark Shadows, le nouveau film de Tim Burton. Le réalisateur américain culte adapte ici une série télévisée américaine, l'histoire d'un vampire refaisant surface dans l'Amérique des années 1970, deux siècles après avoir été mis en terre. Et loin d'être un film d'horreur, c'est une franche comédie. Barnabas Collins, un gentilhomme du 18e siècle, venu d'Angleterre pour bâtir un empire en Amérique, se retrouve transformé en vampire par une terrible sorcière. Délivré de son cercueil, le monstre immortel campé par Johnny Depp refait surface en 1972 et retrouve ses descendants, une famille dysfonctionnelle menée d'une main de fer par Michelle Pfeiffer. En adaptant une série télévisée culte des années 1960, Tim Burton donne libre cours à ses obsessions de toujours : univers gothique, accentué par le maquillage expressionniste du vampire, le thème du monstre malgré lui cachant une âme noble. Mais il le fait avec un humour plus débridé qu'à l'habitude. On rit des anachronismes, des décalages entre le langage châtié du gentilhomme et ce monde moderne qu'il ne connaît pas ? Barnabas Collins, découvrant le «M» lumineux d'une enseigne de fast-food pense ainsi voir le signe du diable et de son affidé Méphistophélès. Tim Burton ajoute aussi avec bonheur à sa troupe de personnages déjantés une figure de psychiatre alcoolique, campée par sa femme Helena Bonham Carter. Point de sombres ténèbres dans Dark Shadows, mais un spectacle enlevé, plastiquement très réussi et jubilatoire.