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Guerre du maintien colonial et lutte de libération (V)
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 03 - 2013

«Tout homme dévoué à son pays doit payer à sa patrie son tribut de patriotisme, en lui disant tout ce qu'il croit, en sa conscience, être la vérité.» (Sully)
Les répercussions de ce terme nous ayant fait beaucoup plus de tort que de bien, il me semble utile d'analyser le phénomène : a) le fait que l'on décrète que nous faisons la guerre à la France coloniale, nous lui donnons un argument de légitime défense pour justifier la guerre qu'elle nous fait, pour se défendre et non pas pour nous imposer sa loi b) les doléances précitées donnent une idée exacte de la situation de l'intérieur, parlant à ceux de l'extérieur, ce qui nous donne aussi une idée sous cet autre angle d'analyse. c) il est à remarquer que le document a été rédigé en mars 1959, et nous retrouvons au 23e paragraphe le «désir de dépasser le stade de la guérilla» (au sens lutte de libération) et celui de passer au plus vite au stade de la guerre par la formation d'unités légères d) ce paragraphe 23 confirme que l'ALN de l'intérieur était dans l'«action de lutte» et que les forces des frontières, qui, eux disposaient bien plus que de grosses unités légères, étaient en «action de guerre»,à partir du Maroc et de la Tunisie. Dès lors, «l'indépendance, chacun la voyait à sa façon», d'où une lutte souterraine qui n'a pas encore dit son nom et la course au pouvoir dès les négociations d'indépendance. Puis, dès la fin de la guerre d'Algérie et la déclaration du cessez-le-feu, ce fut le fratricide : la guerre civile entre ceux de l'extérieur et ceux de l'intérieur, c'est-à-dire l'ALN de la guerre de libération et l'ALN de la lutte de libération car à notre avis, dans ALN, l'ALN, il y a eu parmi les combattants «des militants et des militaires». Et nous savons tous que les militaires n'acceptent pas d'être commandés par un militant, un civil. Sans rien diminuer de la valeur de nos combattants de l'ALN, quels qu'ils soient, de l'un ou de l'autre camp, chacun a payé à sa patrie son tribut de patriotisme en lui donnant tout ce qu'il croit être le meilleur de lui-même. La révolution algérienne a soulevé de nombreux débats, suscité bien des interrogations et nourri maintes oppositions destinées à la tempérer pour la rendre moins meurtrière qu'elle ne l'avait été ou l'aggravant pour la rendre dangereuse. Il est des conceptions de nouveaux projets de recolonisation qui sont à l'origine de véritables craintes, d'angoisse et de soulèvement. Nous devons humblement reconnaître que notre lutte de libération n'a pas été à l'abri d'infiltrations ! Nous savons que lors de l'opération Bleuite, le colonel Amirouche était la première victime, sans oublier tous les jeunes, principalement les futurs intellectuels qui ont été sacrifiés par la France, l'initiatrice de l'opération Bleuite qui déshonore et déshonorera éternellement la France, qui portera à jamais sur sa conscience le lourd fardeau du génocide qu'elle a commis en Algérie en divisant la famille algérienne en deux, la faisant s'entretuer entres frères et cousins. Tous ces détails et bien d'autres démontrent que la France a pu infiltrer l'organisation de notre lutte de libération nationale au point où l'assassinat d'Abane Ramdane a pu être dissimulé et déguiser en un banal accident ! Je pense que l'on peut même se permettre de dire, sans risque de nous tromper, que, la guerre nourrissant la guerre, il est à se demander par la même si l'intelligence des forces armées de la défense nationale française savait que les officiers qu'elle avait formés et qui l'avait désertés pour rejoindre l'ALN allaient indirectement agir et réagir dans tel et/ou tel sens et pas dans tel ou tel autre sens puisque connaissant le principe du façonnement durable des structures mentales ayant transité par les écoles militaires françaises. C'est là la véritable question qui doivent se poser ceux qui savent que nous avons été piégés puisque néo-colonisés avant d'avoir été décolonisés ! Quant à ceux qui, pour expliquer que si la France nous a fait une guerre d'occupation, nous aussi avons fait une guerre de libération, et que cette forme de guerre est une guerre asymétrique. D'accord pour la guerre asymétrique au sens d'une définition classique de la guerre du faible contre le fort. Mais cette notion n'était pas en usage chez ceux qui continuaient à se battre avec des moyens de fortune contre l'armée française, deuxième puissance mondiale. A ce moment, quel que soit le génie des concepteurs de cette insurrection, personne parmi eux ne pouvait prétendre savoir ce qu'il allait advenir du lancement de cette entreprise, il ne savait qu'une seule chose, l'indépendance ou la mort. Là nous sommes sur le terrain de la réalité : une lutte armée de libération a été déclenchée. A cela la France a immédiatement répliqué par une guerre de maintien colonial. Et nous sommes tous d'accord pour dire qu'à aucun moment il n'y a eu de la part de ceux qui ont créé le FLN/ALN la prétention de «vouloir et/ou de pouvoir» faire la guerre à la France, deuxième puissance mondiale. Leurs seules sources d'inspiration furent l'organisation française de lutte contre l'occupant allemand et très certainement aussi la guérilla indochinoise, dont Mao Tsé Toung nous enseigne que, dans toute action militaire, il y a deux aspects aussi important l'un que l'autre : «l'attaque et la défense, la lance et le bouclier». D'où est alors venue cette notion de guerre de libération nationale ? Bien sûr, avec le temps et le recul, on dit aujourd'hui que nous avons fait une guerre asymétrique, ce qui dans l'ALN, à l'époque de la guerre d'Algérie, ne pouvait être connu que par les officiers algériens ayant fait les grandes écoles militaires françaises. Et ceux-ci se trouvaient principalement dans les bases ALN de l'Est et de l'Ouest (frontières tunisienne et marocaine). Quant aux moudjahidine de l'intérieur, même au plan de la dialectique, ce terme leur était inconnu. Le concept de guerre asymétrique fut répandu par Wesley Clark, général américain lors de l'intervention de l'OTAN au Kosovo, dans un article traitant de la seconde Intifada écrit pour Time Magazine. Mais, pour ma part, il me semble que le terme d'asymétrie est apparu assez tôt, juste après la guerre d'Indochine, pour expliquer comment la puissance française avait pu échouer. Il a par la suite été repris pour engerber les opérations de basse et moyenne intensité dans les opérations autres que celles de la guerre, comme disaient à l'époque les officiers français. Bien sûr, ceux qui ne s'intéressent pas à la forme mais au sujet peuvent critiquer mon propos sur la guerre asymétrique : la guerre asymétrique n'est pas fondamentalement nouvelle. Néanmoins, la disparition du pacte de Varsovie conduit les armées des deux anciens blocs antagonistes à devoir définir de nouveaux critères de recours à la force armée dans un contexte géopolitique et géostratégique changeant. «Les affrontements asymétriques sont des batailles entre des forces dissemblables. Ces affrontements peuvent être extrêmement létaux, particulièrement si la force attaquée n'est pas prête à se défendre contre la menace.» On dépasse la notion de différentiel technologique pour prendre en compte l'impact psychologique d'un acte asymétrique, pour autant on reste limité à la notion même de capacité d'action. Cela s'explique par le fait que la vision de la puissance est avant toute chose une affaire de capacités technologiques. On se retrouve dans une situation paradoxale où l'asymétrie serait un «mal nécessaire» lié aux facultés de contournement moral des règles humanitaires et visant à pallier le différentiel technologique qui caractérise la puissance occidentale. «La réduction de la fracture de paix, causée par la guerre asymétrique, devrait pouvoir donner le jour à un système de mandat d'intervention spécial au bénéfice de l'Etat victime.» En effet, l'un des déterminants de base d'une guerre asymétrique ne se trouve pas seulement dans l'usage de techniques non conventionnelles, voire «hors limites» ou même dans les finalités plus ou moins nihilistes du conflit provoqué, «mais aussi dans le droit de la guerre qui lui est applicable». Or, en situation de guerre asymétrique, c'est bien l'état juridique de guerre qui va changer. (A suivre)

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