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Les Frères musulmans pouvaient-ils réussir ?
Publié dans La Nouvelle République le 15 - 07 - 2013

Au pouvoir, les Frères musulmans d'Egypte devaient faire preuve d'innovation, par le dépassement du conflit idéologique qui divise le pays depuis la chute de la monarchie, en 1952, en une sorte de synthèse qui passe par la réconciliation de l'islam avec le socialisme.
Suite à cette annonce, renenaba.com remet en ligne un papier du 5 février 2012, spécifiant le caractère prioritaire de la normalisation des relations égypto-iraniennes pour la restauration de leur crédibilité. Ci-joint l'article en question Paris – Au seuil du pouvoir, les Frères musulmans devront faire le dur apprentissage de la gestion quotidienne des conflits sociaux du pays et veiller à la neutralisation des interférences externes dans la détermination de la nouvelle diplomatie égyptienne, un fait qui suppose la prise en compte des profondes aspirations d'un peuple frondeur et tombeur de la dictature et les impératifs de puissance que commande la restauration de la position de l'Egypte dans le monde arabe. Sur fond de concurrence avec la mouvance rivale salafiste, cette épreuve est infiniment plus redoutable que près de cinquante ans d'opposition déclamatoire souvent à connotation sinon démagogique à tout le moins populiste. Ce que Nasser pensait de Frères musulmans En Egypte, les partis religieux ont totalisé près des deux tiers des sièges du Parlement. En Tunisie En-Nahda a raflé 41,47% des sièges et au Maroc, les islamistes ont obtenu 107 des 395 du Parlement. La montée en puissance des Frères musulmans dans le monde arabe à la faveur des consultations post printemps arabe, sur fond de drainage massif de pétrodollars, remet en mémoire les relations conflictuelles entre Nasser, à l'époque le chef charismatique du combat nationaliste arabe, et la confrérie, la plus ancienne formation politique d'Egypte, et sans doute du monde arabe. Nasser indique avoir cherché à nouer une coopération avec les Frères musulmans d'Egypte, en 1953, à son arrivée au pouvoir: La première revendication de responsable de la confrérie a été d'imposer le port du voile aux personnes de sexe féminin. «J'ai refusé car je considérai cela comme un retour en arrière. Mon interlocuteur n'avait pas réussi à imposer le voile à sa propre fille et il voulait l'imposer aux dix millions de femmes égyptiennes». «L'impérialisme et le colonialisme ont fourni armes et argent aux Frères musulmans. Lors d'un de mes entretiens avec le dirigeant de la confrérie, l'homme à barbe m'a déclaré que le socialisme est contre la religion. ... Réponse de Nasser: Mais la religion prescrit-elle, que le pouvoir soit détenu exclusivement par une seule famille , que cette famille dispose de toutes les ressources du pays et de réduire l'ensemble de la population au statut d'esclaves? Un des aspects de la question, notamment la collaboration avec les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite a été traité dans «Les Révolutions arabes et la malédiction de Camp David» René Naba, Editions Bachari Mai 2011 (1). Quand la CIA finançait les Frères musulmans De son côté, le journaliste Ian Hammel a apporté des informations complémentaires dans un article paru dans l'hebdomadaire français Le Point en date du 6 décembre 2011 et intitulé «Quand la CIA finançait les Frères musulmans». Dans le papier de Ian Hammel, on y lit notamment: «Les services secrets américains ont longtemps soutenu la confrérie, née en 1928 en Egypte. Saïd Ramadan, mort à Genève en 1995, fondateur des Frères musulmans et père de Hani et Tariq Ramadan. Le Fonds E 4320, conservé aux archives fédérales à Berne, concerne Saïd Ramadan, le gendre de Hassan Al-Banna, fondateur des Frères musulmans égyptiens. Poursuivi par le régime nassérien, réfugié en Suisse en 1959, Siad a créé le Centre islamique de Genève, le premier institut de ce genre en Europe. Il est par ailleurs l'un des fondateurs de la Ligue islamique mondiale inspirée par les Saoudiens. Une note confidentielle des services secrets suisses datant du 17 août 1966 évoque la «sympathie» de la Bupo, la police fédérale sur la protection de l'Etat, pour Saïd Ramadan. Elle ajoute: «Il est très certainement en excellents termes avec les Anglais et les Américains.» Un autre document, daté du 5 juillet 1967, se montre encore plus précis. Saïd Ramadan est présenté comme un «agent d'information des Anglais et des Américains. De plus, je crois savoir qu'il a rendu des services – sur le plan d'informations – à la Bupo». Toujours est-il qu'une réunion, présidée par le chef du service du ministère public fédéral, du 3 juillet 1967, décide d'accorder un permis de séjour à Saïd Ramadan, alors que ce dernier aurait dû être expulsé le 31 janvier 1967. Les raisons de cette tolérance ? La possibilité «que les amis de Saïd Ramadan prennent le pouvoir dans les mois à venir dans l'un ou l'autre Etat aujourd'hui qualifié de progressiste ou socialiste». Saïd Ramadan et le président américain Ces documents déclassés vont dans le même sens que l'ouvrage publié en septembre dernier par le journaliste américain Ian Johnson, lauréat du prix Pulitzer, Une mosquée à Munich. Les nazis, la CIA et la montée des Frères musulmans en Occident (*), on découvre que les Allemands, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont utilisé les Tchétchènes, les Kazakhs, les Ouzbeks, les Musulmans vivant en URSS contre les communistes athées. Les Américains ont ensuite pris le relais, soutenant les islamistes contre le bloc communiste et ses satellites. En juillet 1953, une délégation de musulmans est invitée aux Etats-Unis, et reçue à la Maison-Blanche, parmi eux Saïd Ramadan. Le 28 octobre 2011, dans un article intitulé «Le rôle mobilisateur de Saïd Ramadan», le site francophone Oumma.com montre la e francophone Oumma.com et montre la photo du président Dwight Eisenhower entouré des membres de la délégation. Saïd Ramadan est à sa droite. Le président américain estime que, dans ses relations avec les dirigeants arabes, «notre foi en Dieu devrait nous donner un objectif commun : la lutte contre le communisme et son athéisme», relève Ian Johnson. Quelques années plus tard, Saïd Ramadan, réfugié en Europe, traite avec Bob Dreher, un agent de la CIA installé à Munich. Saïd Ramadan obtient en 1959 un doctorat en droit de l'université de Cologne pour sa thèse La charia, le droit islamique, son envergure et son équité. Il brûle d'envie d'étendre son influence à l'Europe entière. «Installé à Genève, il considérait Munich, à une journée de route de son domicile, comme l'endroit idéal où établir une sorte de base avancée», lit-on dans une mosquée à Munich. La CIA finançait-elle directement Saïd Ramadan et les Frères musulmans en Europe? Ian Johnson reste prudent, dans la mesure où une partie des archives de l'agence de renseignements ne peut être consultée. «Tout indique que Dreher et l'Amcomlib eurent recours aux moyens financiers et politiques à leur disposition pour donner un coup de pouce au principal représentant des Frères musulmans en Europe», écrit-il. L'Amcomlib, ou American Committee for Liberation from Saïd Ramadan, de nationalité égyptienne, voyageait à cette époque avec un passeport diplomatique jordanien. Apparemment, le gendre de Hassan el-Banna ne manquait pas de subsides, Une mosquée à Munich raconte ainsi qu'il roulait en Cadillac (2). Décédé en 1995 à Genève, Saïd Ramadan est notamment le père de l'islamologue Tariq Ramadan, et de Hani Ramadan, qui lui a succédé à la tête du Centre islamique de Genève. Interrogé sur les liens éventuels de son père avec les services secrets américains et européens, ce dernier n'a pas souhaité nous répondre. Rached Ghannouchi Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste tunisien Ennahda, longtemps la bête noire des Occidentaux, s'est vu distingué par le magazine Foreign Policy comme «l'un des plus grands intellectuels de l'année 2011».Parmi ces 100 plus grands intellectuels figurent une brochette de belliciste à tout crin: Dick Cheney, ancien vice-président de George Bush jr, un des artisans de l'invasion de l'Irak, de même que Condoleezza Rice, secrétaire d'Etat de George Bush, le sénateur John Mac Cain, le président français Nicolas Sarkozy, le couple Bill et Hilary Clinton, le ministre de la défense de Bush jr et de Barack Obama, Robert Gates, le Premier ministre turc Recep Teyyeb Erdogan et l'incontournable roman enquêteur Bernard Henri Lévy. Et sur le plan arabe, outre Rached Ghannouchi, figurent Waddah Khanfar, l'ancien directeur islamiste de la chaine Al Jazira, époux de la nièce de Wasfi Tall, l'ancien Premier ministre jordanien bourreau des Palestiniens lors du septembre noir jordanien de 1970, Waël Al-Ghoneim, responsable pour l'Egypte du moteur de recherche américain Google et animateur du soulèvement égyptien sur Facebook, ainsi que l'ancien directeur de l'Agence atomique de Vienne Mohamed Baradéï et le politologue palestinien Moustapha Barghouti, que nous aurions souhaité être distingué par un autre aréopage que Freedom House ou Global Voice Project. Rached Ghannouchi a mis à profit son séjour pour rendre visite au «Washington Institute for Near East Policy», très influent think tank fondé en 1985 par M. Martin Indyk, auparavant chargé de recherche à l'American Israel Public Affairs Committee ou AIPAC, le lobby israélien le plus puissant et le plus influent aux Etats-Unis. Le chef islamiste, longtemps couvé médiatiquement par la chaîne Al Jazeera, a pris soin de rassurer le lobby pro israélien quant à l'article que lui-même avait proposé d'inclure dans la Constitution tunisienne concernant le refus du gouvernement de collaborer avec Israël. En trente ans d'exil, cet ancien nassérien modulera sa pensée politique en fonction de la conjoncture, épousant l'ensemble du spectre idéologique arabe au gré de la fortune politique des dirigeants, optant tour à tour, pour le nassérisme égyptien, devenant par la suite adepte de l'ayatollah Ruhollah Khomeiny (Iran), puis de Hassan Al Tourabi (Soudan), pour jeter ensuite son dévolu sur le turc Recep Tayeb Erdogan, avant de se stabiliser sur le Qatar, soit sept mutations, une moyenne d'une mutation tous les quatre ans. Du grand art qui justifie a posteriori le constat du journaliste égyptien Mohamad Tohi3ma «Les Frères Musulmans, des maîtres dans l'art du camouflage et du contorsionnement mercuriel», article paru dans le
journal libanais Al Akhbar en date du 1er octobre 2011 reprenant une tribune de Mohamad Tohi3ma, directeur du quotidien égyptien Al Hourriya. Du grand art. En attendant la prochaine culbute. La prochaine chute ? Au seuil du pouvoir, les Frères musulmans d'Egypte devraient faire preuve d'innovation, par le dépassement du conflit idéologique qui divise le pays depuis la chute de la monarchie, en 1952, en une sorte de synthèse qui passe par la réconciliation de l'islam avec le socialisme. Cesser d'apparaître comme la roue dentée de la diplomatie américaine dans le monde arabe, en assumant l'héritage nassérien avec la tradition millénaire égyptienne, débarrassant la confrérie de ses deux béquilles traditionnelles ayant entravé sa visibilité et sa crédibilité, la béquille financière des pétromonarchies rétrogrades et la béquille américaine de l'ultralibéralisme. Sous la direction de la confrérie, l'Egypte, épicentre du monde arabe, devrait prendre en outre l'initiative historique de la réconciliation avec l'Iran, le chef de file de la branche rivale chiite de l'islam à l'effet de purger le non dit d'un conflit de quinze siècles résultant de l'élimination physique des deux petits fils du prophète, Al-Hassan et Al-Hussein, acte sacrilège absolu, fruit sinon d'un dogmatisme, à tout le moins d'une rigidité formaliste. Répudier la servilité à l'égard des Etats-Unis, bannir le dogmatisme régressif sous couvert de rigueur exégétique, concilier islam et diversité, en un mot conjuguer islam et modernité...Tel est le formidable défi des Frères musulmans au seuil du pouvoir dont la réussite pourrait conférer une légitimité durable et un magistère moral indiscutable à une confrérie dont la mutation pourrait impulser une dynamique de changement à l'épicentre de la gérontocratie pétro monarchique du Golfe, en particulier l'Arabie Saoudite, le foyer de l'intégrisme et de la régression sociale, condition indispensable au relèvement du monde arabe.


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