L'information qui circulait en milieu de journée, hier, a pris un cachet officiel avec le communiqué de la présidence de la République diffusé par l'APS qui a confirmé le retour du président Abdelaziz Bouteflika, à Alger. Le président a achevé la période de soins et de réadaptation fonctionnelle, a précisé le communiqué. Le chef de l'Etat «poursuivra une période de repos et de rééducation», ajoute la même source citée par l'APS. Le président était absent du pays à la suite de l'AVC dont il a été victime le 27 avril dernier et qui avait nécessité son transfert à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris, puis son séjour à l'Institution nationale des Invalides à Paris. Dès l'annonce de la maladie du Président, même si, à ce moment, les responsables qui ont fait connaître cette information ont tenu à rassurer les Algériens, cela n'a pas empêché une grande anxiété, compréhensible. Ce n'est qu'après les premières nouvelles, bonnes, venues de l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris où le Président avait subi des explorations médicales complémentaires, que la population a été soulagée. Il est tout à fait normal, dans n'importe quel pays du monde, que la population s'inquiète de la santé de son président de la République, mais, en plus, l'inquiétude dans l'esprit des Algériens, a concerné l'avenir du pays. La population est hantée par la crainte que l'instabilité politique revienne avec ses lendemains douloureux. On se rappelle de la déclaration émanant du cabinet du Premier ministre sur la santé du Président : «Cela étant, les activités de la vie nationale continueront à se dérouler normalement». Le message du Premier ministre était clair : les activités nationales continuent à se dérouler normalement à tous les niveaux, y compris la Présidence. Il restait à savoir si le Président apparaîtrait en public pour confirmer toutes ces bonnes nouvelles. La réponse à cette question a été apportée le 12 juin quand la Télévision algérienne a diffusé des images montrant le chef de l'Etat recevant le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le chef d'état-major Ahmed Gaïd Salah à l'Institution nationale des Invalides à Paris. Au tout début, le professeur Rachid Bougherbal, chef de service de l'EHS Dr Maouche (ex-Centre national de médecine de sport), avait tenu à faire savoir que tout dépendait de la convalescence du Président dont la durée est elle-même fonction de l'évolution de son état de santé et du bilan médical. Pour la première fois, les cérémonies marquant la commémoration du 5 -Juillet 1962, date officielle du recouvrement de la souveraineté nationale, se sont déroulées en l'absence du chef de l'Etat, d'où, un regain d'attention à l'égard de toute information sur l'évolution de son état de santé. Le fait que la télévision faisait état systématiquement des activités du président a eu un effet rassurant évident. Maintenant, on sait, de la source la plus officielle, celle de la présidence, que le président a achevé la période de soins et de réadaptation fonctionnelle et qu'il poursuivra une période de repos et de rééducation. On sait que le débat sur la révision constitutionnelle et celui sur la préparation de l'élection présidentielle de 2014 ont été suspendus, ayant été fortement imprégnés au départ par l'action et les interventions du président Bouteflika. L'été n'est pas le meilleur moment pour les activités politiques, surtout quand il comprend le Ramadhan. Il faudra sans doute attendre la rentrée pour voir une accélération des événements dans la perspective de l'échéance de l'élection présidentielle de 2014.