Chérif Gamal Siyam a rendu l'âme dans un fourgon de la police égyptienne, asphyxié par des gaz lacrymogènes tirés à l'intérieur du véhicule le 18 août, un événement qui ravive les craintes sur le respect des droits de l'Homme en Egypte. Tout a commencé par son arrestation, lors de la sanglante dispersion le 14 août de partisans du président islamiste Mohamed Morsi, destitué par l'armée. Ses amis insistent, il ne faisait pas partie des manifestants qui campaient depuis 45 jours sur les deux places du Caire pour réclamer le retour de M. Morsi. Il tentait de s'interposer entre manifestants et policiers, espérant un peu naïvement empêcher le bain de sang. Quelle que soit la raison pour laquelle il se trouvait à la Place Rabaa al-Adawiya ce jour-là, la suite des événements est décrite par tous de la même façon: arrêté, il est mort quatre jours plus tard avec 36 autres détenus, asphyxié dans un fourgon de police qui les transportait vers la prison d'Abou Zaabal. Le gouvernement intérimaire affirme qu'aucune règle n'a été violée et le ministère de l'Intérieur a promis une enquête exhaustive. Mais les défenseurs des droits de l'Homme et les proches des victimes font porter la responsabilité de ces morts aux autorités. La version officielle a évolué: l'agence Mena a commencé par évoquer un guet-apens d'hommes armés contre le véhicule, à l'approche de la prison située au nord du Caire.Pour l'avocat, les 37 morts sont le signe que rien n'a changé en Egypte, en dépit de la révolte de 2011 qui avait renversé le régime Moubarak notamment dans l'espoir de faire progresser les droits de l'Homme. «Après la révolution, je pensais que la situation des droits de l'Homme évoluerait.»