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Le village des artistes se colore
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 10 - 2013

Rachid Djemaï tout simplement ! Une invitation simple et efficace pour une rencontre avec ce personnage rigolo et protéiforme. Sous un bouc argenté, le débit est fécond, la faconde au rendez-vous.
La recette est toujours aussi conviviale, le village des artistes à Zéralda avec toujours une sucrerie et un café au détour d'une table bien mise. Des sièges dehors et une flopée d'artistes qui discutent de tout et de rien. De temps à autre, l'un d'eux revient sur les lieux pour remarquer un détail, constater une technique, ou juste s'amuser ou réfléchir sur le support. Rachid Djemaï revient avec un florilège d'oeuvres nouvelles, sur les murs vides de sa maisonnée, 22 pièces nous montrent le générique de son vocabulaire graphique original, il nous fait montre d'un talent immense, sur des référents sérieux d'une formation qui est allée de l'Enaba d'Alger au City College de San Francisco d'une seule traite, ou d'un seul trait, puisque celui-ci est un fil rouge dans les travaux de Djemaï. Plusieurs techniques alliant les instruments graphiques, les lavis et l'acrylique sur couches maigres, photos, sculptures, silhouettes sur toiles. Il use du papier comme d'un curieux viatique à domestiquer pour les plus beaux des voyages. Dans une exposition qui montre ses derniers travaux, le plasticien passe du papier au fer sans fioritures, mais avec l'abnégation des artistes bosseurs, n'hésitant nullement à souder, décaper, découper le plus finement possible ses figurines, modelant ici et là ses figures qui ressemblent à de mystérieuses «Venus» urbaines au modelé tortueux et nerveux trouvées dans quelques masures discrètes des venelles de l'ancienne Bahdja. La Casbah est omniprésente dans les travaux dudit Djemaï, comme un éternel questionnement. Dans une transgression ultime, il provoque, titille les sens du visiteur avec son «Haïk noir» fantomatique et emblématique de ses perpétuels questionnements. Pour cette fois, il s'agit d'acrylique sur Canson, mais ailleurs, la toile reprend ses droits, des fruits, des éléments végétaux laissent une étrange alchimie prendre le pas sur le papier ou sur la toile, acrylique et eau ne se mêlent pas sur les dessins, laissant les traces de leur querelle immémoriale, et tout simplement chimique, sur des dessins savamment complices de l'inspiration de Rachid avec une succession de couches heureuses, ou malheureuses, qui juste pour notre bonheur de regardeur, laissent une très bonne impression d'ensemble. Les sujets sont récurrents chez ce plasticien et sa figure fantomatique laisse l'impression de Daumier sur quelques oeuvres, notamment le «Profil rose» où une silhouette dynamique semble prendre la poudre d'escampette avec un effet de désamorçage du drame évident par une couleur rosée, presque incongrue, dans le gris qui l'entoure. Mais le bon goût est là, le peintre sait manier les formes et les couleurs, on sent qu'il possède cet art souvent partagé par des artistes US des années 1980. Rachid Djemaï, engagé et fondamentalement «politique» reste fidèle à ses principes conducteurs, «La mère, l'enfant et le prédateur» qui allie le fer à la peinture et à la toile, reste un condensé de ce talent éloquent présent dans une oeuvre polysémique aux ouvertures diverses. En effet, on ne peut lire ou regarder ses travaux juste sous un angle, comme cela serait réducteur. L'exemple de la toile immense qu'est «Quai des brumes» sur trois mètres de longueur sur un mètre de hauteur résume le «savoir-peindre» de Rachid Djemaï, sur une mer de peinture, l'acrylique et la fameuse signature rouge reprend ses droits, on sent la recherche de sensations nouvelles et de graphismes novateurs, un nouveau langage pour nous dire ses interrogations d'un temps qui passe et d'un temps qui arrive ? Il faut dire qu'avec cet artiste, nous ne sommes jamais dans le présent, mais plutôt dans une opposition contrastée entre le passé et le futur. Vingt-deux compositions voient le jour sous nos yeux, et le résultat à la visite reste à la hauteur d'un talent de narration certain. Quelques petit couacs peints prennent le temps de nous ennuyer par quelques oeuvres redondantes. Reconnaissons au peintre son honnêteté de montrer toute sa démarche, énergique, mais aussi généreuse, car partagée. Le reste des thématiques, outre la femme évanescente et omniprésente, laisse des tableaux divers nous prendre par la main pour des aventures picturales inattendues. C'est pour cela qu'il faut absolument aller à la rencontre de cet artiste qui promet encore de bien belles envolées dessinées par la grâce d'une plume ou d'un pinceau avec cette curieuse alliance de fer et de feu accordée au chalumeau. Visite obligatoire au village des artistes, entrée gratuite et bonne humeur au rendez-vous.

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