Karim Younes, l'ex-président de l'Assemblée populaire nationale (APN, 2002/ 2004), était avant-hier samedi, à Tizi Ouzou, à la librairie Djurdjura Livres d'Aït Mouloud, pour la dédicace de son nouveau livre «Aux Portes de l'Avenir, 20 siècles de résistance, 50 ans d'indépendance», paru à Casbah Editions, le second ouvrage après De la Numidie à l'Algérie, Grandeurs et Ruptures, publié en 2011. D'anciens militants du FLN dont le directeur de campagne, à Tizi Ouzou, du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en 2004, le P/APW, le maire de Tizi Ouzou, des étudiants mais aussi d'anonymes citoyens, le livre à la main, ont, à tour de rôle, échangé, l'espace d'une dédicace, quelques mots avec l'auteur qui s'est donné à cœur joie aux questions-réponses, aussi brèves soient-elles, avec les présents, nombreux à faire le déplacement. Son nouveau livre, qui jette un regard rétrospectif sur l'histoire de l'Algérie remonte vers les origines de la résistance berbère depuis l'Antiquité à nos jours, des cinquante années d'édification et de construction. «C'est une rétrospective sur la construction de l'Etat algérien qui montre que celle-ci est un continuum qui s'est déroulé depuis des millénaires. Elle se poursuit encore aujourd'hui dans l'Algérie indépendante dont nous avons célébré il y a près d'une année le cinquantenaire, et la tâche n'est pas achevée pour autant, tant que les institutions existantes ne reçoivent pas l'adhésion réelle et totale du peuple, qui, seule, peut assurer la stabilité de ces institutions, leur viabilité et leur crédibilité pour exister et s'adapter aux impératifs d'un monde volatile et incertain», note l'ex-président de l'APN dans la présentation de son ouvrage. Un livre à travers lequel l'auteur exprime son point de vue sur les questions d'actualité que sont les vicissitudes auxquelles est confronté le pays, principalement l'absence de vision et de stratégie de développement, justice sociale au rabais, et, l'émergence d'une couche de prédateurs, véritable cancer du pays. «Aux Portes de l'Avenir, 20 siècles de résistance, 50 ans d'indépendance» est un livre, selon l'auteur, loin de prétendre être un long cours sur l'histoire ancienne ou même contemporaine de notre pays, «est une rétrospective historique nécessaire qui aide à instruire une lecture et une analyse des caractéristiques principales des différentes étapes de la trajectoire de développement économique de l'Algérie d'après l'indépendance». Il s'agit, note-t-il, d'un récit historique orné d'une réflexion délibérément proactive sur notre passé, de dresser un bilan de 50 ans d'indépendance, d'identifier nos succès mais aussi, et nous avons le droit de le faire, de crier notre colère sur ce qui n'a pas marché. «Notre pays aurait pu aujourd'hui rivaliser avec la Turquie, l'Espagne, l'Irlande, la Corée du Sud et bien d'autres encore, ce sont des exemples frappants». Notre société, constate M. Younes, convulse dans une perpétuelle ébullition et à chaque explosion, nous avons cherché à apporter des réponses ponctuelles aux interpellations de la Nation. «D'un multipartisme débridé à une restauration autoritaire, nous expérimentons un pluralisme administré. Mais avons-nous éradiqué la prédation, avons-nous mobilisé la société, avons-nous été capables de réguler les ambitions, d'apaiser les tensions, d'ordonnancer les alternances, de libérer les énergies, de satisfaire les aspirations, d'assurer la transparence qui instaure la confiance entre la société et l'Etat ?», s'est-il interrogé. Aujourd'hui, le mercantilisme, la mentalité du corrupteur et du corrompu se conjuguent jusqu'à effacer les valeurs d'éthique, de solidarité, de fierté et de dignité qui ont fait la force, estime l'auteur de cet ouvrage, une contribution dédiée au cinquantième anniversaire de l'indépendance.
