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La République dévoyée
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 02 - 2014

Note de l'auteur : ce texte a été écrit et publié le 31 août 2013 (dans Alter Info, L'Echo de Jijel, Nador Culture et le Quotidien d'Oran). Il a valu à son auteur le 1er septembre 2013 intimidations, menaces dans un train de banlieue (voir lettre de Salim Metref).
Peut-on encore écrire à propos de la conjoncture internationale et oublier parfois que le feu est déjà dans la demeure ? Oublier aussi que l'Algérie navigue en ce moment de Charybde en Scylla. Difficile de répondre et d'expliquer qu'écrire sur l'Algérie n'est pas une sinécure. Soit. C'est qu'aussi la machine infernale qui depuis des décennies nous ligote a fini par nous ankyloser le cerveau. Mais écrire en ce moment sur l'Algérie est un exercice facile car l'actualité de ce pays charrie chaque jour que Dieu fait son lot de scandales, de vilénies, de rapines, de détournements et de supposés transferts de fonds à l'étranger révélés par les medias nationaux et d'ailleurs et qui mettent en cause des personnalités politiques connues, des délinquants en col blanc comme on dit et autres voyous embusqués dans les différentes strates de la République. La justice, elle aussi étrangère, a fini par nous révéler la face hideuse de ce que nous sommes devenus. Une République dévoyée ! Et la presse internationale annonce et distille chaque jour à doses homéopathiques les éléments relatifs à une longue chaîne de délits répréhensibles dont ne connaît pas encore le bout et dont les auteurs semblent avoir confondu deniers publics et argent personnel. Et notre pays fait même parfois la «une» de célèbres tabloïds. La déliquescence a hélas et depuis longtemps atteint des sommets. Aimer et respecter l'Algérie au quotidien est par contre un exercice fastidieux qui exige une discipline de fer et qui ne peut souffrir d'aucune ambigüité. Ainsi vivre honnêtement du fruit de son travail, ne pas dilapider l'argent public, ne pas trahir son pays, ne pas devenir un être vil ni sombrer dans le vice et la déchéance, ne pas coopter ses proches lorsqu'on est en situation de responsabilité, ne pas menacer ses voisins ou les autres parce que l'on est détenteur d'un quelconque pouvoir (souvent éphémère) sont quelques unes des règles élémentaires de bonne conduite qui font le bon citoyen et qui constituent une véritable philosophie de vie qui se mérite et qui n'a pas de prix. Elle est souvent le fruit d'une solide éducation reçue dès l'enfance, consolidée à l'école lorsque celle-ci n'est pas comme la nôtre sinistrée. Elle est aussi une bénédiction du ciel. Les dernières révélations fracassantes à propos d'affaires de corruption massive impliquant aussi bien des personnalités ayant exercé de hautes fonctions dans la République que des responsables qui ont sciemment abusé de leur pouvoir pour dilapider l'argent public et s'enrichir et enrichir leurs proches donnent froid dans le dos. Elles semblent sans limites tant de nombreux autres scandales pourraient encore être révélés. Une bonne partie de la classe politique pourrait alors être éclaboussée et être encore plus discréditée qu'elle ne l'est actuellement. Pourtant ailleurs il y a des limites. Ainsi des organisations criminelles connues comme la mafia sicilienne, la camorra napolitaine ou les triades chinoises ont comme même un «code d'honneur». Elles redistribuent, pour avoir sans doute bonne conscience, une partie de leurs gains illicites issus de la prostitution, des jeux, du trafic de drogue, du trafic d'influence et de toutes les autres activités financières illicites aux pauvres ! No limits en Algérie puisque même les surfacturations des babioles importées de l'étranger sont devenues une pratique courante et continuent de saigner le Trésor public. La saignée continue donc et l'Algérie est frappée au cœur. Cette décrépitude et cette déchéance ont été cependant rendues possibles par la convergence de deux facteurs. Le dévoiement des institutions de la République qui se produit lorsque la confusion se fait sciemment entre le service de l'Etat qui est pérenne et celui du pouvoir, qui lui est limité dans le temps et qui est incarné par des personnes qui ont été élus et qui sont comptables de leur gestion le temps de la durée du mandat qui leur est confié. Le deuxième élément est l'absence d'une société civile qui ne réagit plus ou peu, qui est sclérosée et réduite au silence par les effets conjugués de l'appauvrissement, de la répression, de la peur et qui se démobilise et se disloque. Le citoyen a donc foutu le camp est a fait place nette à l'opportuniste et au pique-assiette. Cette dérive si elle devait continuer pourrait devenir dangereuse et s'avérer fatale. Parce qu'elle peut conduire à terme à la soumission d'un Etat tout entier, avec toute sa puissance et toute sa noblesse, à des personnes sans scrupules qui auront réussi la prouesse de squatter, à leur seul profit et à celui de leurs desseins macabres, les institutions de la République. Et souvent dans de nombreux pays du tiers-monde, la jonction a pu se produire entre des forces supposées antinomiques mais qui se sont agrégées autour d'activités frauduleuses et sont devenues antinationales. Elles sont constituées d'un cocktail détonnant d'opportunisme, de rapines, d'arrivisme, etc. L'Italie a vécu ce drame et a failli se soumettre au diktat des organisations criminelles. Sans la détermination d'hommes courageux, braves et ayant le sens de l'honneur, comme le fameux pool de juges milanais ou encore le juge anti-mafia Giovanni Falcone ou le général Carlo Alberto Dalla Chiesa qui sont morts assassinés, les institutions italiennes auraient sombré en entier face aux défis et aux coups de boutoir de la mafia. L'Algérie va mal. La rentrée sociale s'annonce lourde de défis et de turbulences à venir. La mandature actuelle arrive à son terme péniblement. Le président de la République est malheureusement affaibli par la maladie mais surtout par les errements supposés de personnalités investies de sa confiance. L'ambition était pourtant annoncée dès le début en guise de détermination à endiguer la corruption qui plombe l'Algérie et appauvrit son peuple, le président de la République n'avait-il pas assené à l'occasion d'une brève intervention télévisée et « à ceux qui faisaient entrer en Algérie des conteneurs de marchandises sans passer par aucun contrôle que cela n'était pas du génie mais bien de la délinquance ?» Le désarroi et la déception sont aujourd'hui immenses. Le pays semble à l'abandon et la descente aux enfers ne semble pas être endiguée. Les défis qu'il faudra relever sont nombreux. Le contexte international est impitoyable et ne nous pardonnera pas le moindre faux pas. Il faut mettre vite en place les conditions de la stabilité des institutions et de l'alternance démocratique au pouvoir. Nous n'avons pas de pays de rechange. Peu importe qui sera Président en 2014. Et peu importe quel est son lieu de naissance (cet autre fléau qui empêche l'émergence de l'Algérie puisqu'il a souvent permis la cooptation des médiocres et l'anéantissement des plus méritants) et les luttes de clans et de chapelles n'intéressent pas grand monde. Le dévoiement entamé déjà en 1962 doit cesser. Des millions de personnes sont mortes pour ce pays afin que ce peuple jouisse enfin des bienfaits de la liberté et de l'indépendance. Pendant que des Algériens puisent impunément dans les caisses de la République, d'autres plus nombreux se contentent pour vivre de fouiller les poubelles. Le scandale doit cesser. Il faut vite redonner vite la place qu'elle mérite à l'Algérie silencieuse, celle qui trime, bosse, patiente, vit honnêtement et assiste médusée à ces scandales qui défraient la chronique et à ces impunis de la République qui continuent de défier la justice, aussi bien celle de Dieu que celle des hommes.

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