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Noura Mint Seymali prend le relais
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 06 - 2014

Déterminée à parachever l'œuvre entreprise par son père, célèbre griot mauritanien qui s'est efforcé de faire connaître la musique de son pays, la chanteuse Noura Mint Seymali s'offre avec l'album Tzenni, une carte de visite sonore convaincante et prometteuse.
Dans quelques jours, début juillet, Noura Mint Seymali fera vibrer les cordes de son jardin à Central Park, dans le cadre du festival SummerStage qui se tient chaque été à New York. Une tournée d'une quinzaine de dates suivra en Amérique du Nord, de Chicago à Los Angeles, en passant par Calgary ou Vancouver. En dix mois, c'est la troisième fois que la chanteuse mauritanienne traverse l'Atlantique, signe que sa carrière est en train de prendre un tournant sur le plan international. Sans doute cette conjonction de facteurs favorables survient-elle aussi parce que la jeune femme a su faire évoluer son style et provoquer une forme de rencontre avec la musique maure qui ne laisse pas indifférent. Tzenni, destiné à la présenter hors de ses frontières, en est la traduction discographique. Le groupe qui l'accompagne a profité de son second séjour aux Etats-Unis pour enregistrer à Brooklyn la moitié des dix titres du CD, dans un studio au savoir-faire technique reconnu. Il a découvert au passage ce que cela peut apporter en termes de valeur ajoutée artistique, loin de ce qu'il connaissait jusque-là, en particulier à Nouakchott où les conditions sont plus rudimentaires. L'idée était de prolonger à l'échelle d'un album ce qui avait été esquissé en 2012 et 2013 sur deux projets discographiques n'ayant pas franchement vocation à être commercialisés, qualifiés aujourd'hui par le groupe de «démo», et baptisés Azawan et Azwawan II. Le temps de la transition. Elle était nécessaire pour se dégager de cette surproduction qui marquait les premiers albums de Noura, Tarabe en 2006 et El Hawl en 2010, et surtout masquait ce qui devait au contraire être privilégié. Guitare et voix au premier plan Pour Matthew Tinari, batteur (et manager) de la formation, Américain installé depuis 2007 à Dakar, il s'agissait donc d'inciter la chanteuse à effectuer une forme de «retour aux sources, avec un son plus brut», caractérisé par «la guitare et la voix en premier plan». L'ombre du père, Seymali Ould Ahmed Vall, continue de guider sa démarche : celui qui, dans les mémoires, reste l'un des compositeurs les plus respectés du pays, notamment pour la chanteuse Dimi Mint Abba, caressait l'espoir de faire connaître la musique maure dans le monde entier et n'avait pas hésité, à cette fin, à lui apporter certaines innovations. Noura, qui a fait son apprentissage musical à ses côtés dès son enfance, s'est à son tour approprié ce rêve, qu'elle partage avec Jeiche Ould Chighaly, à la fois son époux et son guitariste, lui-même descendant d'un des griots les plus réputés de Mauritanie. Ils ont commencé à jouer ensemble dans les mariages, l'une des principales occasions de se faire entendre dans cette République islamique où les discothèques et autres lieux de consommation d'alcool ont été fermés l'an dernier. Ils n'en ont pas moins la volonté d'être en phase avec leur époque, n'hésitant pas à collaborer selon les opportunités avec les rappeurs locaux. S'ils perpétuent l'héritage traditionnel, ils veulent aussi l'entretenir, le faire briller, comme c'était le cas sur le premier volet d'Azawan, basé sur les cinq modes qui structurent la musique mauritanienne et se suivent dans un ordre à respecter. «Karr illustre le plaisir, la joie, le sentiment religieux, il est associé à l'enfance ; Faghu éveille le sang, la fierté et la colère, il prépare à la guerre et au sacrifice, il représente le premier âge viril ; Le-khal et le-byadexpriment les sentiments plus nuancés de l'âge adulte, la fierté, l'amour, la tristesse ; enfin le-btaytest un mode nostalgique, mais paisible, associé à la vieillesse», pouvait-on lire dans le livret du CDAzawan, the art of the griots d'Aicha Mint Chighaly, qui n'est autre que la soeur aînée de Jeiche. Au-delà des mots, des concepts, des justifications, le dépaysement est total. «Toutes les théories musicales occidentales, il faut les jeter au premier instant. Oublier tout ça. Pour la guitare, par exemple, on rajoute des frets pour faire les demi-tons», assure Matthew Tinari qui évoque aussi les très nombreuses règles. «Les phrases sont souvent plus longues. Mais c'est un idiome dynamique, qui fait la liaison entre beaucoup de musiques», considère-t-il. Une langue que l'on ne parle pas n'est pas forcément une langue que l'on ne comprend pas.

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