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Le village d'Ighil Imoula, un repère inaltérable de la mémoire collective
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 10 - 2014

Haut lieu de l'histoire ayant abrité, il y a 60 ans, le tirage de la proclamation du 1er novembre 1954, annonçant au monde entier le déclenchement de la lutte armée de libération nationale, le village d'Ighil Imoula (40 km au sud de Tizi Ouzou), a inscrit son nom en lettres d'or au fronton de l'histoire et constitue l'un des repères inaltérables de la mémoire collective nationale.
«Dans le contexte d'alors, le choix de ce village par les dirigeants de la Révolution pour l'exécution d'une mission aussi délicate que fut le tirage de ce document historique, n'était pas du tout fortuit», a souligné le moudjahid Aït Ahmed Ouali, officier de l'Armée de libération nationale, qui a expliqué cette option par le fait «que le village d'Ighil Imoula était connu pour ses traditions de militantisme en faveur de la cause nationale dès les premières heures du mouvement national». C'était au cœur de ce village que Krim Belkacem avait élu son poste de commandement dès l'année 1948 où il supervisait, avec l'assistance de son bras droit Hadj Ali Mohamed Arezki, un natif de la région, qui accueillait à l'époque les groupes paramilitaires de l'OS, aux préparatifs du déclenchement de la lutte armée de Libération nationale. Cette appréciation est, du reste, appuyée par la veuve de feu le moudjahid Ali Zamoum, frère de Mohamed, colonel Si Salah. «Notre village était connu bien avant le début de la guerre de Libération nationale comme étant un point de chute des militants de la cause nationale», se souvient Ouiza Zamoum (76 ans), qui a cité, entre autres, les noms de Krim Belkacem, Ouamrane, Bitat, Ali Mellah, Si Moh Touil et Kaci Abdellah. S'exprimant sur les préparatifs du déclenchement de la lutte armée de libération nationale auxquels son mari était fortement impliqué, Mme Zamoum a indiqué : «Même si nous n'étions pas mises au parfum par les hommes qui, par discipline militante, gardaient un secret absolu, nous savions, nous les femmes, au vu de beaucoup d'indices, que quelque chose se mijotait et n'allait pas tarder à embraser le ciel d'Algérie». Les signes révélateurs de cet état de fait ne manquaient pas, a-t-elle précisé en rappelant, à titre illustratif, que les femmes étaient chargées de ramener de la rivière d'Azaghar, en contrebas du village, des racines de laurier rose (Allili dans le parler local) qui «servaient, une fois pulvérisées, d'ingrédient pour la fabrication de bombes artisanales». La fabrication de ces explosifs se faisait au domicile du chahid Laichaoui Amar, transformé en laboratoire en la circonstance, sous la houlette de Rabah Bitat et de Kaci Abdallah, a-t-elle souligné. L'autre aspect des préparatifs évoqué par Na Ouiza a trait à la collecte d'argent par les femmes, par le biais de quêtes au niveau des fontaines publiques ou de la vente des figues et de l'huile d'olive, pendant que les hommes se chargeaient d'écouler, sous le burnous, le journal «Libre Algérie». Les fonds ainsi levés par ces femmes étaient, à l'évidence, destinés à l'achat d'armes en prévision du jour «J», le 1er novembre 1954 à minuit, coïncidant avec la veillée de la Toussaint (31 octobre). «Le choix d'Ighil Imoula pour abriter un tel événement historique (tirage de la proclamation ) constitue, de par sa situation au cœur de l'Algérie, un message délivré par les dirigeants de la Révolution, quant à l'unité des forces nationales dans la lutte pour le recouvrement de l'indépendance, maintes fois retardée par les manoœuvres de division orchestrées par l'occupant, comme l'atteste l'histoire de la résistance populaire», a estimé le moudjahid Alleg Amar, qui a rappelé, également, que le village d'Ighil Imoula a servi de «citadelle au combat mené de 1851 à 1854 par Boubaghla, contre l'occupation française». Reconstituant le contexte qui avait précédé le tirage de ce document historique, le moudjahid Si Ouali a rappelé que l'été 1954 a connu d'intenses préparatifs du déclenchement de la lutte armée de Libération nationale, dont la date du 1er novembre a été fixée lors de la réunion de Bologhine (ex-Saint Eugène-Alger) par les six dirigeants historiques que furent Mustapha Ben Boulaid, Didouche Mourad, Krim Belkacem, Rabah Bitat, Larbi Ben M'hidi et Mohamed Boudiaf. Lors de cette réunion, Krim Belkacem avait proposé à ses pairs de s'occuper personnellement du tirage du texte de la proclamation. Ainsi, la ronéo qui a servi à cette opération, a été ramenée du domicile familial de Abane Ramdane à Azzouza (Larbaâ Nath Irathene) par Ali Zamoum, Mohamed Saad et Ben Ramdane Mohamed. La saisie et la reproduction de l'«Appel» au peuple algérien et à l'opinion publique internationale, annonçant le déclenchement de la lutte armée de libération nationale, a été confiée au chahid journaliste Laichaoui Mohamed. Selon des témoignages de moudjahidine d'Igil Imoula, après avoir été dactylographié sur stencils dans la maison du chahid Ben Ramdani Omar, le document historique, qui a signé l'acte de naissance du Front de libération nationale (FLN), tout en énonçant les objectifs de la Révolution, les moyens de lutte, les conditions du cessez-le-feu, a été tiré en plusieurs exemplaires dans la maison du chahid Idir Rabah.Toute une nuit, la ronéo a tourné dans la chambre située juste au dessus de la boutique du chahid, érigée sur la place publique de Thizi, un monticule où se dresse un pâté de maisons traditionnelles kabyles, faisant face au Djurdjura, au sud, et au village d'Ait Abdelmoumen, au nord. Pour couvrir le bruit de la machine et détourner l'attention du garde champêtre et autres «chaouchs» (indicateurs) émargeant au service du renseignement de l'ennemi, des «clients» ont été chargés de faire le maximum de bruit, en simulant un jeu de tombola. En réalité, ces joueurs de tombola n'étaient autres que des militants de la cause nationale, dont la proclamation énonçait : «Quant à nous, résolus à poursuivre la lutte, nous donnons le meilleur de nous eux-mêmes à la patrie». La ronéo qui a servi au tirage de ce document historique, est aujourd'hui gardée dans la maison de la veuve d'Ali Zamoum, à quelques mètres de la stèle érigée sur le site de la maison où fut tiré l'Appel de Novembre, reproduit sur des feuilles de cuivre, dans les langues arabe, amazighe et française, accrochées aux murs. Ce haut lieu de l'histoire est classé en 2014, patrimoine national par le ministère de la Culture. «La place de cette relique de l'histoire est là-bas (elle montre du doigt la stèle se dressant fièrement sur la place de Thizi) et non chez une vieille femme comme moi. Mais tant que ce lieu, pourtant dédié à l'histoire, ne dispose pas de gardien, je me fais un devoir de garder cette machine chez moi, par fidélité aux martyrs et à mon mari qui l'a récupérée, le 30 septembre 1961, de la maison des Mammeri, au village de Taourirt Mimoun, dans la commune de Beni Yenni, PC de la région I, de la zone IV de l'ex-wilaya III historique», a indiqué Na Ouiza à l'APS, en montrant une décharge de remise de cette ronéo, cosignée par Ghamez Ramdane, responsable du FLN de Beni Yenni à l'époque et le moudjahid Ali Zamoum.

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