Plus de 34 000 têtes de cheptel ont été déclarées volées aux services de la Gendarmerie nationale de janvier à décembre 2014. Les enquêtes enclenchées pour un total de 2 031 affaires ont permis de démanteler 85 bandes spécialisées (entre trois et sept membres chacune), impliquant un total de 1 536 personnes, et la récupération de 20 000 têtes. C'est ce qui a été indiqué hier par le commandement de la Gendarmerie nationale (CGN), à l'occasion d'un séminaire scientifique intitulé «La gestion de la scène de crime de vol de cheptels», à l'institut national de criminologie et de criminalistique de la gendarmerie à Alger (INCC/GN). Une occasion pour rappeler l'importance de l'élevage dans la vie rurale et pour l'économie nationale, à savoir, qu'il représente 25% des recettes brutes de l'agriculture avec plus de 22,5 millions de têtes ovines et deux millions de têtes bovines. Intervenant à l'ouverture de la rencontre nationale, le général Mohamed-Tahar Benamane, directeur de la sécurité publique et de l'emploi au CGN, a souligné que l'organisation d'un tel évènement rentre dans le cadre de la «politique de concrétisation de la culture criminalistique» dans le travail de la gendarmerie. Il insiste, dans ce sens, sur l'importance du développement permanents des moyens d'investigation et de lutte contre toutes les formes de criminalité et l'adaptation des plans d'actions au développement à ces différentes atteintes à la sécurité et/ou à l'économie. Le général Benamane a réitéré l'importance accordée aux moyens scientifiques et techniques dans le traitement des affaires de criminalité ainsi que l'importance de la bonne gestion de la scène de crime pour des résultats plus probants, «ce qui constitue un maillon fort dans l'enquête judiciaire». Pour ce qui est du thème à l'ordre du jour, le général a évoqué la redynamisation du plan d'action de la gendarmerie nationale pour lutter contre le fléau qui perturbe la vie rurale, saigne l'économie nationale et touche à la sécurité et la sérénité publique. En effet, cette forme de crime organisé qui prend de l'ampleur, et intéresse de plus en plus les réseaux de malfaiteurs, fait objet d'études permanentes et d'adaptation de dispositifs de lutte dans les régions touchées et au niveau des frontières d'où les milliers de têtes de cheptel algérien sont exportées illégalement vers les pays voisins par les réseaux de contrebande. Cette lutte consiste en un ensemble de mesures d'envergure locale et nationale dont la mobilisation de patrouilles et points de contrôle aux alentours des régions à risque, la présence permanente sur le terrain, l'implication des sections de sécurité et d'intervention (SSI) dans les patrouilles et renforcer ces dernières au niveau des chemins arides et non classés, empruntés généralement par les contrebandiers. Il s'agit, également, de la sensibilisation des éleveurs sur certaines mesures de sécurité et au recours rapide au numéro vert de la gendarmerie. Les participants au séminaire de l'INCC ont souligné la spécificité de la scène de crime dans les affaires liées au cheptel, sa complexité et la nature des indices prélevés sur cette scène de crime dont l'exploitation efficace exige l'implication de techniciens avec des moyens scientifiques pour un meilleur taux de résolution.