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«Les cultures traditionnelles ou archaïques ont grandement contribué au rééquilibrage des forces et des tensions»
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 08 - 2015

L'universitaire Malika Boukhellou, enseignante au département de langue française de l'Université Mouloud Mammeri a souligné, vendredi à Tizi Ouzou, la contribution des cultures, dites traditionnelles ou archaïques, longtemps minorées et marginalisées par la culture ethnocentrique et ethnocidaire de l'Europe, dans le rééquilibrage des forces et des tensions polaires en présence.
« Ces cultures qui constituent d'immenses richesses de savoir-vivre, de sagesse, d'humanisme, de tolérance et de respect pour l'homme et son environnement, Terre-Mère-Nature, ont apporté le contrepoids à la civilisation occidentale technicienne, laquelle n'admettait d'autre modèle que le sien, et se posait comme le paradigme de la société idéale, universaliste et donc universelle ». Elle s'exprimait lors d'un colloque organisé en marge de la 10e édition du Festival culturel arabo-africain de danse folklorique, sous le thème «Diversité culturelle et promotion de la paix : la culture au cœur du rapprochement des peuples ».« La civilisation occidentale, dès la fin du XVIIIème siècle et en plein XIXème siècle, tendait vers un essor industriel de plus en plus considérable et étendait son hégémonie, sa culture et son emprise vers d'autres territoires, à tous le continents, dans le but inavoué de les coloniser pour exploiter leur ressources naturelles, sous le prétexte de civiliser leurs peuples, réduits à des réserves de main-d'œuvre», a-t-elle indiqué. «Aucune limite n'était respectée, et le recours à toute forme d'exaction était permis, voire légitimée », a-t-elle fait observer. Dans sa communication intitulée « de la nécessité de créer des passerelles entre les cultures », Mme Boukhellou a mis en avant « la prise de conscience », chez les intellectuels colonisés ayant été en contact avec la civilisation occidentale, de la véritable nature du colonialisme. « Cette prise de conscience se renforce aussi et surtout grâce au retour à leurs cultures originelles auxquelles ils avaient été arraché et au sein desquelles ils vont revenir puiser souffle renouveau », a-t-elle dit. Ce sont les marges entretenues depuis l'aube de la colonisation qui vont venir à la rescousse des intellectuels engagés dans la restructuration de leur psyché et de la réconciliation de soi avec soi et de soi avec l'autre, a relevé l'universitaire Mme Boukhellou. «C'est en puisant dans le tréfonds de leurs cultures traditionnelles et en les réinscrivant dans la modernité que les intellectuels et écrivains dits du tiers-monde ont recrée ce qu'elle a qualifié de tiers-espace pour la négociation de nouvelles modalités d'expression porteuses de valeurs réellement universelles et humanistes parce qu'elles portent en elles le Même et l'Autre », a-t-elle fait remarquer. « Durant la période coloniale en Algérie, Jean El Mouhoub Amrouche, poète appartenant viscéralement aux deux cultures, algérienne et française, n'était pas resté insensible à cette dichotomie fondamentale », a poursuivi la conférencière. Amrouche, a-t-elle fait observer encore, tout en se réjouissant des améliorations qu'allait la modernisation de l'Algérie française, n'en est pas moins resté convaincu que cette modernité n'allait se faire sans contrepartie et que l'âme algérienne allait en payer le prix fort. Jean El Mouhoub Amrouche, a poursuivi Mme Boukhellou, déplorait le fait que le pays perdrait ses traits séculaires et verrait réduire sa noblesse et ses mesures archaïques aux normes fonctionnelles des sociétés planifiées. Les hommes y seraient peut-être plus heureux, à la remorque du Dieu Progrès. La conférencière fera également référence à la littérature postcoloniale qui « va naître et battre en brèche » les discours colonisateurs et aliénants. Citant les écrits pamphlétaires d'Aimé Césaire, l'essai du juif tunisien, Albert Memmi, le récit romanesque pamphlétaire de l'Algérien Mouloud Mammeri, les ouvrages analytiques de Franz Fanon mais encore toutes les œuvres romanesques, théâtrales et poétiques écrites par les écrivains de la périphérie, c'est-à-dire des ex-colonies, constituent des œuvres qui transforment l'abjection de la colonisation et de son cortège d'exactions en des histoires modernes poétiques et politiques, productives et créatives, généreuses et fraternelles desquelles émerge et s'enfle le désir de dire, d'affirmer leur existence et celle des leurs, d'introduire dans l'histoire en actes leur part d'humanité.

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