Le handball national fait du surplace. Ce qui est incompréhensible, tout le monde le sait, le dit, mais laisse couler. Bizarre ! Les médias s'interrogent à ajuste titre sur la responsabilité de ses gestionnaires qui préfèreraient verser dans le jeu de l'incompréhension, la désillusion, la banqueroute, voire de la risée de tout un continent. Aucun programme de relance ne semble venir dépoussiérer la situation. «Pas de regroupement, pas d'entraînement, pas de matchs amicaux, une équipe championne d'Afrique reléguée à la dernière place. Une équipe qui coule sous les regards de ceux qui sont censés la sauver. Un état des lieux, qui nous rappelle un passé presque oublié. Ce sport serait en pleine crise», nous confiait récemment un joueur international. Ses meilleurs joueurs ont plié bagages. Ceux qui restent tentent de le rééquilibrer, mais le climat s'assombrit. Le sommet tousse et la base manifeste des signes d'un rhume qui contamine son environnement. Une crise qui ne fait que boucher les horizons et cette petite balle finit par se dégonfler. Non pas que le mal est incurable, mais que les diagnostics des décideurs de la balle ronde différent d'une personne à une autre. Ce faisant, la multiplicité des thérapies qui lui ont été administrées n'ont fait qu'empirer le mal. Un confrère explique : «Aucun bilan n'a été fait à l'issue de la Coupe d'Afrique des nations des filles U20 et du Mondial U21 des garçons alors que le Mondial des seniors garçons de Doha a été passé au peigne fin quotidiennement avant, pendant et après son déroulement». L'ancien capitaine de l'équipe nationale Mahmoud Bouanik déclarait au quotidien Liberté en février 2015 : «Je pense que la petite balle souffre depuis des années, et cette génération malheureusement a eu la malchance de vivre cette mésaventure au Qatar. C'est durant les championnats du monde que tout a été mis à découvert, c'est malheureux ce qui arrive au handball algérien. Une manière téléguidée pour descendre en flammes celui qui avait offert à l'Algérie son septième sacre africain avec la complicité de certains médias mal intentionnés. Rappelons enfin que le temps n'arrête pas de passer et que le handball algérien risque définitivement de trépasser. «Le même constat a été établi par quelques observateurs et aussi des supporters, sans oublier la lassitude à répéter la même chose concernant l'absence de formation, l'absence de recyclage et stages pour les entraîneurs et les arbitres, le manque d'infrastructure, l'absence d'une politique émanant de la DTN à long terme etc. Et cerise sur le gâteau... pas de sélectionneurs pour les EN masculines et féminines». Ce que les observateurs retiennent est que rien n'a été mis en place pour améliorer les choses, aucune stratégie n'a été tracée pour permettre à notre équipe nationale de sortir de ces sentiers battus, se libérer de cet étouffement et pourvoir enfin respirer. Il est temps que les choses se reconvertissent pour remettre ce sport sur rails. Il est aussi vrai pour arriver à un tel résultat qu'une nouvelle équipe dirigeante composée de professionnelles, techniciens et de gestionnaires occupent la scène centrale et remettent de l'ordre dans la baraque. Le handball a perdu beaucoup de temps et il est difficile de le rattraper alors que d'autres équipes du monde africain, souvent sans moyen, ni infrastructures, ni techniciens, sont arrivées à se maintenir. Janvier 2016 arrive, et les championnats qui auront lieu au Caire devront replacer nos couleurs à la meilleure place. Le chemin est encore long pour redonner à cette discipline sa place. L'année 2015 qui s'achève avec ses dossiers et ses appréciations sur cette discipline sera-t-elle l'ouverture d'une nouvelle ère ? Tout le monde l'espère et le souhaite. Le retour pour la 4e fois de Bouchkriou aux commandes de l'équipe nationale pourrait-il être l'indice qui conforte cette hypothèse ? Qui sait ? Depuis le temps où les promesses animent les commentaires et les observations, il n'y a encore à ce jour pas beaucoup de monde pour applaudir. La chose qui s'est confirmée c'est le retour de l'ancien commandant de bord. En compagnie de Boudrali, Loubachria et Gharbi lors de son installation, il confiera aux médias sur place : «Qu'il accepte de revenir à la tête de l'équipe nationale après avoir fait part de ses conditions et ce au regard des conditions de travail, très difficiles dont le climat qui était morose, aujourd'hui, j'ai accepté après que des personnalistes m'ont convaincu et promis une amélioration du climat et des conditions de travail... «J'ai accepté de prendre l'équipe à quatre mois de la CAN-2016. Avec tous les problèmes que vit notre sélection, le retard de la préparation par rapport aux autres nations comme l'Egypte et la Tunisie, la tâche est dicible et la pression est énorme mais le challenge m'intéresse... La mission du sept national s'annonce dicible, compte-tenu de plusieurs paramètres notamment le volet de la préparation où nous sommes très en retard. Heureusement que le championnat ne s'est pas arrêté». Nous allons, dira-t-il, disputer des matches amicaux. Accélérer le rythme de la préparation lors des deux derniers mois. L'équipe nationale sera remaniée à 60% tout en gardant Mokrani Rahim ou Berkous qui resteront au cœur de l'équipe nationale. Enfin, il annoncera qu'au vu de la conjoncture actuelle, il cela sera dicible pour conserver notre titre, et de battre l'Egypte et la Tunisie, mais on va tout faire pour terminer parmi les trois premiers et nous qualifier en championnat du monde». Le président de la Fédération avait conclu «dans un premier temps, on avait une liste de dix entraîneurs étrangers mais leurs exigences financières dépassent nos moyens». Il remerciera le COA pour la prise en charge des rémunérations du sélectionneur national, il confiera que la Fédération ne bénéficie d'aucune aide si ce n'est celle des sponsors. «Je veux préciser une chose pour conclure que c'est moi qui a pris attache avec Bouchekriou et non pas le MJS comme annoncé par une certaine presse». Espérons que les répercussions de ce changement toucher ont l'ensemble des clubs de ce sport et que le handball algérien ne sera qu'une sale histoire à oublier. Est-ce la fin du jeu individuel ? Nous l'espérons.
