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Un journaliste émérite plus que jamais présent
Publié dans La Nouvelle République le 21 - 09 - 2015

Ceux qui ont tué Djaout ont pensé faire taire une voix mais ils se sont trompés, cet homme de plume émérite a acquis une envergure internationale. Super intelligent et écrivain prolifique, ses livres sont toujours là comme des lanternes pour éclairer les générations futures.
Périclès, homme d'Etat de la Grèce antique qui pourtant a institué la démocratie comme système de gouvernance, a ordonné qu'on fasse périr le grand philosophe d'expression orale, Socrate qu'il avait accusé d'avoir perverti le peuple par ses discours objectivement convaincants. Mais en le faisant taire à vie, Socrate assassiné est devenu plus que jamais vivant. Et jusqu'à nos jours, il est resté une référence universellement reconnue. Les pensées de Socrate comme celles de Djaout et de Saïd Mekbel vont continuer à rayonner dans le temps et l'espace. Un livre aux deux préfaces Deux points de vue complémentaires pour mieux comprendre un homme de plume à l'écriture très complexe. Pour faire billettiste, il faut avoir la psychologie des personnes ciblées et celle du public des lecteurs. Naturellement, la maîtrise de la langue est plus que jamais nécessaire pour mettre en valeur cet humour tendre, spontané chez Saïd Mekbel pourtant de formation scientifique, Youcef Zirem nous apprend que ce journaliste de talent aimait le Nobel Gabriel Garcia Marquez. Il avait fait le vœu à celle qui l'a longuement interviewé, Bagmam, de se mettre à son tour à la mise en chantier d'un beau roman. Il en avait les capacités de réflexion et d'expression écrite. Et la mort ne lui a pas laissé le temps de réaliser ce rêve. Celui qui a fait ses preuves de journaliste talentueux avait le pressentiment qu'il allait mourir. La mort dans les deux préfaces, est devenue obsédante. Belkacem Boukherouf, auteur de la première préface dit que « Saïd Mekbel se savait marchant vers la mort », avant d'ajouter que c'est de sa mort qu'il est né et que ce sont les bourreaux qui, ce jour là, sont morts, enterrés dans les tréfonds de leur haine ». L'interview de Saïd Mekbel par Monica Borgmam est l'objet de ce livre d'une valeur inestimable puisqu'il a été réalisé à un moment crucial de la vie de l'interviewé, celui des premières années quatre-vingt-dix au cours desquelles Mekbel était menacé de mort, d'enlèvement. Il rasait les murs pour aller au travail ou rentrer chez lui sans jamais être sûr d'arriver à destination. C'est le 2 décembre 1994 qu'il a été assassiné, après l'assassinat de Tahar Djaout, Djillali Liabès, Mohamed Boucebci, Yefsah et d'autres en 1993. Thème principal : Tahar Djaout Saïd Mekbel s'était senti très proche de Tahar Djaout. Les deux travaillaient à l'hebdomadaire «Ruptures» et avaient beaucoup d'affinités : «il y ait une affection particulière entre Tahar et moi. Il me considérait un peu comme son frère aîné. Et moi, je le lui rendais, parce que je le considérait comme le petit frère prodige, très intelligent, auquel j'aurai voulu ressembler un peu. C'est comme un membre de ma famille qui est mort », dit Mekbel au lendemain de la mort de Tahar Djaout, avant d'ajouter : « Quand Tahar est mort, c'est une partie de moi qui est morte ». Les deux se sont pourtant connus dans la presse, Mekbel avait fait carrière à Alger Républicain, Tahar était d'abord poète avant de devenir romancier de haute classe ; des liens forts se sont vite tissés entre les deux grands hommes de plume, même si Tahar pouvait être le fils de Saïd Mekbel. On peut imaginer le choc subi pa Saïd Mekbel lorsque Tahar a été assassiné. Le risque de se voir mourir à son tour devenait de plus en plus certain chez Mekbel. Il se sentait comme figé, hypnotisé, paralysé, anesthésié par le terrorisme. Une découverte dans la peur d'être enlevé puis assassiné Saïd Mekbel se savait être dans le collimateur des journalistes à abattre. Dans cette longue interview, Mekbel avoue avoir découvert soudainement au cours d'une insomnie due à des coups de feu qui l'avaient secoué, les visages des journalistes et des médecins assassinés, indicateur de triste destin, le sien. Puis l'interview a été orientée vers l'itinéraire de Saïd Mekbel depuis la suppression d'Alger Républicain vers 1965-66. Beaucoup de péripéties ont marqué sa vie : emprisonnement et tout ce qu'on imagine après une arrestation pour des problèmes idéologiques. S'ensuivit un problème trouble : celle du multipartisme, de l'islamisme, du terrorisme dont on ne connaît pas toujours les auteurs des tueries. Pour un journaliste humoriste, il n'y a aucun moyen de se protéger : il écrit par désir d'informer ou par passion de l'écriture, mais à ses risques et périls. « L'humour de Djaout est gentil, contrairement au mien par nature, méchant. Avant de se faire tuer, Mekbel connaissant la technique de ceux qui assassinaient et il en a fait part à Monica Borgmam. Après avoir reconstitué cette vie bien remplie du vivant de l'humoriste disparu comme tous les autres journalistes. Ça a fait un visage supplémentaire. Quelle fin de vie malheureuse ! mais quel témoignage écrit qui va servir à immortaliser Mekbel et la période des assassinats pour les générations futures. Saïd Mekbel, une mort à la lettre, entretiens assez copieux suivis de deux préfaces. Ed Frantz Fanon, 111 pages, 2015

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