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La Chine en mode impérialiste (II)
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 12 - 2015

Sous le mode de production capitaliste expansionniste les pays dits «émergents» ont vocation de se transformer de régions d'accumulation primitive du capital en régions exportatrices de capitaux suite à la montée en gamme de leur production. La stratégie de délocalisation des entreprises multinationales, migrantes des pays développés vers les pays sous-développés, contribue fortement à ce phénomène.
La montée en gamme de la production requiert la mécanisation, la robotisation, l'informatisation et la rationalisation de la production. Cette impulsion provient soit de source locale, soit de source internationale, ou des deux à la fois comme c'est le cas en Chine au stade impérialiste. Tout ceci entraîne l'accroissement de l'accumulation de plus-value relative et extra et la diminution en importance de l'accumulation de plus-value absolue. Les analystes le soulignent la main-d'œuvre pour faire fonctionner ces robots informatisés (ce capital constant coûteux) doit être qualifiée. Elle est plus coûteuse à produire et elle est donc plus coûteuse sur le marché de l'emploi d'où les hausses de salaire qui accompagnent cette évolution de pays capitaliste émergent à pays capitaliste accédant au stade impérialiste. Sans cette mutation industrielle, financière, commerciale et sociale, les capitalistes nationaux des pays dits « émergents » ne sauraient s'imbriquer dans la toile mondiale des réseaux intercapitalistes et accéder au statut de capitalistes monopolistes en phase impérialiste. Figure 1. Evolution comparative du PIB des BRIC en relation au PIB des Etats-Unis. Source http://www.robingoodfellow.info/pagesfr/rubriques/Bresil.htm Nous savons que le niveau des exportations de marchandise de la Chine est relativement élevé pour un pays de cette taille économique. De plus, une large part des exportations chinoises (+50%) provient d'entreprises détenues par des multinationales, notamment américaines, installées sur son territoire. On doit aussi souligner la faiblesse du commerce net qu'illustre des exemples comme la production de l'iPad de la firme Apple où la valeur des intrants est très près de la valeur du produit exporté de Chine (cependant éloigné de la valeur d'échange), ce qui signifie que l'opération d'assemblage ne laisse pas grand-chose dans l'économie chinoise si ce n'est le salaire des travailleurs (ce qui n'est pas rien). Cela traduit l'importance des activités d'assemblage dans les exportations chinoises, pays où prévaut, encore aujourd'hui, la production de plus-value absolue caractéristique de la phase du « take off » industriel et d'accumulation primitive du capital. L'économie capitaliste chinoise est cependant en pleine mutation alors qu'elle poursuit son intégration à l'économie impérialiste mondiale. La structure de l'économie chinoise L'économie chinoise présente à la fois des reliquats de sa phase de décollage industriel (production massive de plus-value absolue) et des caractéristiques de modernisme et de production d'une abondante plus-value relative et extra grâce à l'intensification de la composition organique de son capital (innovation technologique, mécanisation, robotisation, informatisation et rationalisation de la production). Récemment la Chine a haussé de 10% la valeur de sa monnaie nationale et elle poursuivra cette augmentation afin de se conformer aux exigences du FMI qui intègrera le yuan aux paniers de devises devant fixer les Droits de tirage spéciaux (DTS), ce qui constituera une autre mesure d'intégration systémique de l'économie chinoise à la sphère économique impérialiste internationale. De plus, la hausse de valeur du yuan rend les marchandises exportées plus onéreuses et contribue ainsi à équilibrer la balance commerciale de la Chine (beaucoup trop excédentaire). La Chine cherche aussi à augmenter sa consommation nationale et ainsi se rendre moins dépendante des exportations vers l'Occident. C'est aussi une façon pour les capitalistes chinois de récupérer la valeur marchande abandonnée aux ouvriers mieux payés. Réévaluer ou dévaluer le yuan ? Réévaluer ou dévaluer la monnaie chinoise pose un problème paradoxal. Du point de vue de la production de plus-value absolue (assemblage et production de produits bas de gamme), un yuan faible combiné aux traités de libre-échange (abattant les barrières tarifaires) sont les solutions optimales, car ils permettent d'écouler les marchandises chinoises à bas prix sur les marchés occidentaux. Une partie des capitalistes étatsunienas et européens trouvent le plus grand avantage à voir figer la valeur du yuan et à ouvrir les frontières occidentales aux importations chinoises, d'autant que les entreprises multinationales « occidentales » assument plus de la moitié des exportations chinoises. Mais, dès lors que cette production accapare trop de main-d'œuvre chinoise et menace la production de plus-value relative et extra, des pressions protectionnistes se font sentir visant à réduire les exportations de produits bas de gamme, et à bloquer l'importation de produits haut de gamme (riches en plus-value relative et extra) et donc à apprécier la valeur du yuan par rapport au dollar et à l'euro, signe évident que la Chine complète sa mutation vers la phase ultime impérialiste de son économie. C'est que le travail du prolétaire chinois, du fait du développement plus rapide de sa productivité, reçoit sur le marché mondial un poids spécifique plus élevé. Le Renminbi (yuan) s'apprécie donc et freine la compétitivité des produits chinois tout en ouvrant les marchés de Chine à la concurrence étrangère. Développement du marché intérieur chinois Considérer la Chine simplement comme l'atelier du monde impérialiste, soumis à la demande des régions développées, serait nier son développement autonome à partir de son propre marché (1,3 milliard de consommateurs). Si l'assemblage reste une composante importante de l'activité exportatrice, il ne doit pas faire oublier les autres secteurs de son développement économique impérialiste. La part des exportations des marchandises assemblées dans le PIB est très élevée, mais ces produits ne constituent pas les seuls composants du commerce international chinois où l'on assiste à une montée en gamme de la production comme le souligne l'extrait suivant : « Le gonflement de l'excédent commercial était aux deux tiers attribuables aux activités d'assemblage. Attirés par les faibles couts d'entrée dans ces activités, les investisseurs étrangers ont développé en Chine des sites de production globalisés étroitement liés à une demande extérieure en forte expansion (à crédit il ne faut pas l'oublier NDLR), notamment dans les biens électroniques. Mais le « commerce ordinaire » a contribué aussi à la montée de l'excédent global en passant d'un léger déficit à un excédent massif. Ce retournement de position était principalement dû aux investissements des entreprises chinoises dans deux secteurs de l'industrie lourde : « Machineries » et « Métaux de base ». La demande internationale et les politiques nationales de substitution aux importations ont alimenté ainsi l'explosion de l'excédent commercial »(1). La nature des exportations ainsi que des importations montre à l'évidence un développement croissant de la Chine à partir de sa propre valorisation et de sa propre accumulation de capitaux. À côté des investissements étrangers, réaliser pour une bonne part en partenariat avec l'Etat chinois, se développent une industrie nationale, des entreprises et des banques multinationales dont le capital initial est localisé en Chine. Ainsi, le classement par le magazine Fortune des 500 premières entreprises mondiales établit que la Chine occupe le deuxième rang avec 98 entreprises, auxquelles il conviendrait d'ajouter les entreprises dont le siège social est situé à Hong Kong (2).« Il s'agit pour l'essentiel d'entreprises d'Etat intervenant dans l'industrie sidérurgie, automobile, produits chimiques, etc. ou dans la finance (Banques industrielles et commerciales de Chine). Dans le classement des plus grandes entreprises chinoises, montre que sur les 123 sociétés qui ont un chiffre d'affaires supérieur à 100 milliards de yuans on ne trouve que 16 sociétés privées. Le numéro 1 est le pétrolier Sinopec suivi du plus grand producteur national de pétrole et de gaz (China National Petroleum Corporation, société mère de PetroChina). Pour obtenir les dix premières il faut ajouter State Grid, Industrial and Commercial Bank of China, China Construction Bank, Agricultural Bank of China, Bank of China, China Mobile, China State Construction et China National Offshore Oil Corporation, soit 8 autres entreprises d'Etat. Ces entreprises d'Etat n'ont qu'une rentabilité relative, comme le montre la répartition des résultats. Robert Bibeau. Directeur. Les7duQuebec.com (Suivra)

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